Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, est revenu, ce samedi soir, sur les tractations diplomatiques qui ont précédé l'adoption de la résolution 2797 par le Conseil de sécurité des Nations unies, prolongeant le mandat de la MINURSO et réaffirmant le cadre du processus politique sur le Sahara. Lors d'une interview accordée ce samedi soir à 2M, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a salué l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2797. Cette résolution constitue, selon le chef de la diplomatie, «une rupture et un tournant majeur» dans l'histoire de la question du Sahara. «Désormais, les règles du jeu ont changé», a-t-il affirmé. «Aucun Etat ne s'est opposé à la résolution», a-t-il souligné. La structure du texte marque une rupture avec les précédents. «Nous sommes passés de 43 paragraphes en 2024 à seulement 14. Le volet des droits de l'Homme n'est pas mentionné, et une seule référence est faite aux questions humanitaires.» La résolution établit clairement l'autonomie comme le seul cadre de négociation entre les parties, dans le cadre de la souveraineté marocaine. «L'initiative d'autonomie est mentionnée à six reprises dans le texte», a-t-il précisé. Selon Bourita, cette résolution est «historique car elle définit les parties devant participer aux négociations». En effet, le document adopté hier par le Conseil soutient les efforts du «secrétaire général et de son Envoyé personnel, Staffan de Mistura, pour mettre en œuvre les résolutions du Conseil et faire avancer le processus politique, notamment par la poursuite des consultations qu'il mène avec le Maroc, le Front POLISARIO, l'Algérie et la Mauritanie». L'instance exécutive de l'ONU a accordé «un délai d'un an» aux parties pour entamer les négociations, a ajouté le ministre. القرار الاممي بخصوص الصحراء المغربية ينص على الحكم الذاتي وتقرير المصير في نفس الوقت. هل هو تناقض؟ ناصر بوريطة يجيب pic.twitter.com/qBG7noouZd — 2M.ma (@2MInteractive) November 1, 2025 45 amendements proposés Nasser Bourita a révélé que les membres du Conseil de sécurité ont proposé «45 amendements» à la version initiale présentée par les Etats-Unis. «Le Maroc n'a pas cédé sous la pression», a-t-il affirmé. «Sa Majesté le roi a fixé le cadre et l'objectif des négociations : l'autonomie et la souveraineté du Maroc.» Le ministre a expliqué le report du vote, initialement prévu le 30 octobre. «Le 29 octobre, nous avions 9 voix en faveur. Le jeudi, grâce aux contacts menés par Sa Majesté le roi avec certains chefs d'Etat, nous avons obtenu 10 voix. Nous espérions également qu'un membre permanent votera en faveur de la résolution.» Le ministre des Affaires étrangères n'a pas souhaité commenter le refus de l'Algérie de participer au vote. «Chaque Etat est libre de ses choix. L'essentiel est qu'il n'y a eu aucune opposition», a-t-il souligné, précisant que la non participation n'équivaut pas à un vote contre. Bourita s'est également montré réservé quant aux informations évoquant une médiation des Etats-Unis entre le Maroc et l'Algérie, affirmant que les deux pays n'ont pas besoin de médiation. Il a rappelé que le roi Mohammed VI a, à plusieurs reprises, invité les Algériens à un dialogue politique franc. "إيلا كانت روسيا امتانعات، امتانعات لجلالة الملك و #المغرب" ?ناصر بوريطة يقدم تفاصيل حصرية بخصوص عملية التصويت على القرار الأممي حول الصحراء المغربية والموقف الروسي.#لقاء_خاص #المغرب #الصحراء_المغربية pic.twitter.com/G3jQ1kvW8y — 2M.ma (@2MInteractive) November 1, 2025 Le ministre a précisé qu'il «n'y a pas de contradiction entre autonomie et autodétermination», affirmant que le «Conseil de sécurité parle au nom de la légalité internationale. L'autodétermination est un exercice quotidien qui se manifeste par le vote aux élections et la participation économique. Le Maroc n'a pas de complexe avec l'autodétermination». Hier, le roi Mohammed VI a annoncé lors d'un discours que le Maroc «procédera à l'actualisation et à la formulation détaillée de la Proposition d'autonomie en vue d'une soumission ultérieure aux Nations unies».