Un individu a été condamné, mardi à Casablanca, à cinq ans de prison et à une amende de 107 300 dollars (près d'un million de dirhams) pour trafic d'êtres humains. Au Maroc, c'est le premier verdict rendu contre l'un des mis en cause dans l'escroquerie de citoyens attirés jusqu'au Myanmar par des promesses d'embauche, a rapporté l'Associated Press. Tout a commencé il y a plus d'un et demi, avec les révélations concernant plusieurs jeunes qui ont été arnaqués par de fausses opportunités d'emplois bien rémunérés en Thaïlande. Un fois dans le pays, ils ont fini par être conduits vers l'autre côté de la frontière, dans des camps de réseaux de trafic d'être humains au cœur des zones rebelles au Myanmar. Sur place, ils ont été forcés de mener des fraudes en ligne. Les victimes font état de tortures et de traitements dégradants. Certaines n'ont été libérées qu'après avoir versé des rançons en cryptomonnaie. Les juges ont mis en cause N.M., qui a géré un groupe Facebook pour la migration vers la Turquie, tout en publiant des annonces pour des emplois de centre d'appels en Thaïlande. Parmi les victimes, Youssef Amzouz avait répondu à l'offre et mis en contact avec un autre recruteur marocain. Maroc : Les familles des otages séquestrés au Myanmar appellent à une plus forte mobilisation Celui-ci s'est entretenu avec Youssef et lui a envoyé une somme d'argent, pour acheter un billet d'avion vers la Malaisie. Un rapport de police a révélé que N.M. avait présenté Youssef à un autre homme, qui a ensuite exigé qu'il paie une rançon ou qu'il recrute 100 autres personnes pour assurer sa libération. N.M. a déclaré que Youssef l'avait appelé plus tard, après s'être échappé du camp, pour l'informer qu'il recevait des soins à l'hôpital en raison des tortures physiques. Le mis en cause a par ailleurs nié les accusations, qualifiant le trafic d'êtres humains de «crime contre l'humanité» et insistant sur le fait de ne pas avoir servi d'intermédiaire. «Je recevais entre 21 et 107 dollars pour chaque personne que je recrutais. Je ne savais pas que tout cela se produirait», a-t-il dit. Pour leur part, les juges ont estimé que ces actions faisaient de lui «un élément essentiel» dans les faits incriminés. Plus tôt cette année, le ministère des Affaires étrangères au Maroc a déclaré avoir aidé à obtenir la libération de 34 citoyens victimes.