La ville de Tiflet a été secouée par l'enlèvement et le viol d'une mineure, séquestrée pendant cinq jours avant d'être retrouvée dans un état psychologique et physique de détresse. Les enquêtes ont conduit à l'arrestation du suspect, qui a été déféré devant le procureur à Rabat. Il a été placé en détention, en attendant son procès. La ville de Tiflet a été secouée la semaine dernière par l'enlèvement et le viol d'une mineure, retenue captive pendant cinq jours avant d'être retrouvée dans un état psychologique et physique désastreux. Après que la victime a identifié son agresseur, les autorités ont réussi à arrêter celui-ci, vendredi dernier, selon une déclaration à Yabiladi de l'Association marocaine des droits humains à Tiflet. Selon Ghassan Iben Ouazi, secrétaire général de l'AMDH-Tiflet, le suspect a été présenté devant le procureur général à la Cour d'appel de Rabat, samedi matin. Le juge d'instruction a ordonné son placement en détention, en attendant de l'entendre le 15 décembre prochain. Des faits sordides Les faits remontent au 1er novembre 2025. La victime a quitté le domicile familial pour faire des courses. Après environ une heure d'absence, les membres de la famille ont commencé à la chercher mais en vain, jusqu'à la nuit du mercredi 5 novembre, lorsqu'elle a été retrouvée en détresse. Selon le témoignage relayé par l'association, la victime de 16 ans a été approchée par un jeune homme inconnu, qui conduisait une moto. Il l'a menacée avec un couteau et l'a emmenée de force dans l'un des villages à l'extérieur de la ville, où il lui a administré une drogue. Restée inconsciente, elle s'est retrouvée dévêtue et violée, à son réveil. Il a ensuite été battue, comme le montrent les ecchymoses sur son visage, selon les éléments examinés par Yabiladi. La victime a déclaré que le mis en cause quittait les lieux et verrouillait solidement la porte derrière lui, la laissant seule. Le cinquième jour, il l'a transportée à un endroit situé à environ un kilomètre de Tiflet et l'a laissée marcher le reste du chemin à pied. Elle a été retrouvée la nuit par sa famille, qui se trouve dans une situation sociale précaire. Cette épreuve a laissé la mineur en détresse psychologique. La jeune fille a tenté de se suicider à plusieurs reprises, avant d'être emmenée à l'hôpital pour des examens médicaux nécessaires, selon le récit de la famille. L'AMDH-Tiflet a annoncé qu'elle se constituerait partie civile dans l'affaire. Elle a affirmé suivre de près les procédures et soutenir la victime dans toutes les étapes du procès «pour obtenir justice». Dans sa déclaration à Yabiladi, le militant a exprimé la condamnation par l'ONG de «ce crime odieux», considérant les agressions sexuelles comme une «menace grave pour la sécurité sociétale et une subversion de l'Etat de droit». L'association a également appelé à une enquête judiciaire complète et urgente, à tenir pour responsables tous les mis en cause, tout en assurant des soins médicaux et psychologiques à la victime et en la dédommageant, conformément aux dispositions internationales en la matière. Article modifié le 12/11/2025 à 09h32