Un tiers ? Non 40%. C'est le nombre de sièges que visent les femmes pour les prochaines élections communales de 2015. L'Istiqlal de Hamid Chabat y est entièrement favorablement. La balle est dans le camp du gouvernement Benkirane mais également chez celui des partis politiques. A l'occasion des communales de 2009, 12% des sièges étaient réservés aux femmes, soit 3408. Une première dans l'Histoire du Maroc. C'était un record par rapport aux élections locales de 2003, un scrutin qui avait connu la victoire de seulement 127 élues. Et comme l'appétit vient en mangeant, à l'approche du scrutin de 2015, elles veulent une forte présence au sein des conseils communaux. Le tiers n'est plus l'objectif Les femmes istiqlaliennes viennent d'ouvrir la course aux quotas. Elles placent, désormais, la barre un peu plus haut. Samedi à Rabat, elles ont sollicité du gouvernement Benkirane pour accorder 40% des sièges à la gente féminine. Seule une marge de 10% les sépare de la pleine parité que prévoit l'article 19 de la Constitution du 1er juillet 2011. Mais cette demande a peu de chances d'être satisfaite. Les blocages pour une telle revendication ne se situe pas uniquement au niveau de l'exécutif mais également au sein des appareils des partis politiques. Les directions, souvent tenues par des hommes, se montrent très réticentes à ce genre d'initiatives. Le Maroc est loin des ODM de l'ONU de 2015 En 2009, pour arracher 12% des sièges, les femmes, réunies dans le Mouvement pour le tiers, ont dû négocier principalement avec le ministère de l'Intérieur et non pas avec leurs hiérarchies partisanes. Des négociations qui avaient permis de relever leur présence d'à peine 1% à 12% grâce à une loi élaborée par le cabinet Abbas El Fassi. Aux législatives anticipées du 25 novembre 2011, un quota de 60 sièges sur 395 avait été accordé aux femmes. L'objectif du tiers était sacrifié sur l'autel d'une entente, attribuant 30 sièges aux jeunes. En dépit de cette concession, ce chiffre restait meilleur que les 35 glanées en 2007 ou les deux de 1993. Mais force est de constater que le royaume est encore loin de répondre à l'un des Objectifs du millénaire des Nations-Unies, fixant à 30% de femmes dans les instances élues à l'horizon de 2015. Néanmoins, rien n'est encore perdu. A une année de cette importante échéance, le gouvernement Benkirane a une belle opportunité de faire mieux que les équipes précédentes, dans lesquelles figuraient, pourtant, des ministres de gauche. Abdelilah Benkirane saura-t-il répondre favorablement aux doléances des femmes ?