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Spoliation immobilière : Zones d'ombre autour du meurtre d'un Français à Casablanca
Publié dans Yabiladi le 16 - 02 - 2015

Il y a 6 ans, un Français était retrouvé mort dans sa villa presqu'au même moment où celle-ci lui était spoliée. Aujourd'hui, la famille du défunt ainsi que la société civile marocaine réclament l'ouverture d'une «large enquête», surtout que la villa quelques temps après le drame est passée aux mains d'un cerveau de la mafia, avec tout ce que cela implique comme faux documents. Détails.
Dans la matinée du dimanche 4 janvier 2009, le corps de Christian Thuillier – alors âgé de 59 ans - avait été retrouvé sans vie, gisant dans une mare de sang à l'intérieur de sa villa à Casablanca. Selon le rapport de la police à l'époque, cet instituteur retraité avait été «criblé de coups par un objet tranchant».
Dans le cadre de cette affaire, Zoubir Sefri - un Marocain père de 3 enfants – a été condamné à 30 ans de prison il y a six mois. Mais alors que l'affaire était encore en cours, le frère du défunt, Daniel Thuillier avait confié à 20Minutes qu'il doutait «de plus en plus de la culpabilité de cet homme». Aujourd'hui, la société civile - par la voie d'un collectif de lutte contre la mafia immobilière - partage également ce sentiment. Surtout que «juste un mois après la mort de M. Thuillier, une Marocaine s'est présentée au tribunal demandant la levée des scellés sur la villa, faisant valoir que le défunt lui en avait fait don», nous explique le porte-parole dudit collectif, Mohamed Moutazaki.
Un acte de donation établi à Paris pour un don fait au Maroc validé par un tribunal marocain
Cette Marocaine répondrait au nom d'Emilie Sakellaris, retraitée de l'Education nationale née à Marrakech et résidente à Paris lors de l'établissement de l'acte de donation, dont Yabiladi détient la copie. Le document date de mai 2007 alors que Christian Thuillier avait acheté sa maison quelques mois plutôt à 3 520 000 dirhams qu'il a payés en quatre tranches. «Comment aurait-il pu faire don de sa villa à ce moment-là, en plus à quelqu'un qui n'est même pas de sa famille ?», s'interroge M. Moutazaki. De plus, l'acte de donation a été établi au nom d'un notaire parisien. «Le document que vous m'avez fourni est un faux grossier. Je n'ai jamais reçu cet acte», assurait Me Marc Hellegouarch dans une lettre adressée le 6 décembre 2011 à Maître Viviane Sonier, dont le cabinet en France traite énormément de cas de spoliations immobilières dont sont victimes des Français au Maroc. Le notaire avait d'ailleurs porté plainte pour vol de ses cachets. Nous avons tenté de le joindre pour savoir à quel niveau se situait le dossier, mais nous n'avons pu avoir de réponses.
Une question est toutefois restée énigmatique dans ce dossier. Qui est réellement Emilie Sakellaris dont le nom revient régulièrement dans plusieurs transactions immobilières ? Si les membres de la société civile que nous avons contacté nous affirment très vite que «c'est une personne fictive», l'avocat de la famille Thuillier au Maroc, Me Leghlimi Messaoud, se veut plus prudent. «Je ne saurais le dire», confie-t-il à Yabiladi. «Son nom figure sur beaucoup de dossiers de ventes et de donations immobilières. Il y a la mère et la fille. Certains disent qu'elles sont au Maroc, d'autres en Grèce, mais c'est aux enquêteurs de répondre à cette question», estime l'avocat.
La villa passée aux mains de Mustapha Him
En tout cas, une fois la villa en sa possession après la mort de M Thuillier, la fameuse Emilie Sakellaris ne la gardera pas longtemps. En août 2010, elle la vend à Mustapha Him à 2 500 000 dirhams, payés comptant «hors la vue du notaire soussigné [Me El Arbi Mouktafi, ndlr] et en dehors de sa comptabilité», précise l'acte de vente. Pour mémoire, Mustapha Him est connu pour être un baron de la mafia immobilière au Maroc. Depuis février 2014, il purge une peine de 7 ans de prison dans le cadre de l'affaire Brissot. «Nous voulons savoir comment il est devenu propriétaire de cette villa au moment de l'assassinat de Christian Thuillier», réclame M. Moutazaki. A noter que «deux ou trois mois après avoir acheté la villa, Mustapha Him l'a vendue à des tiers», selon Me Leghlimi.
D'après la famille Thuillier, la coïncidence entre le meurtre de M. Thuillier et la spoliation de sa villa est trop curieuse pour ne pas susciter plus d'intérêt de la part de la justice. «L'homme déclaré coupable, Zoubir Sefri, n'avait aucun antécédent», souligne Mohamed Moutazaki qui a rencontré son épouse «anéantie». Il était professeur d'éducation physique. Il aurait connu le défunt alors que celui-ci cherchait, via internet, un prof de gym à domicile. Mais lors d'une de leurs rencontres, ils ont eu un malentendu. «Il m'a dit qu'il n'a pas tué M. Thuillier. Il dit que ce dernier lui avait fait des avances et qu'il l'avait poussé et s'en est allé aussitôt», déclare cet acteur de la société civile. En effet, le défunt était homosexuel et l'enquête policière qui a suivi son assassinat a révélé qu'il «invitait chez lui des jeunes hommes avec lesquels il partageait le même lit», rapportait la presse à l'époque.
Au lendemain de la condamnation de Zoubir Sefri, son avocat a fait appel. «Nous avons eu plusieurs audiences. Mais le procès va de report en report», confie à Yabiladi Me Abou Al Hassan qui ne cesse de répéter que son client est innocent. Les frères de Christian Thuillier partagent la même opinion et selon leur avocat «contestent que Zoubir Sefri soit l'assassin».
«A qui profite le crime» ?
Cette famille n'a qu'une seule attente depuis des années, que la lumière soit faite dans cette affaire et que la villa achetée par leur frère et fils leur soit restituée. Surtout qu'a toutes ces zones d'ombres s'est rajouté un nouveau rebondissement. Un Marocain s'est récemment présenté auprès de cette famille en France, réclamant une part des biens de Christian Thuillier faisant valoir qu'il était pacsé avec le défunt.
Au regard de tout cela, la société civile pose la question incontournable : «A qui profite le crime ?», s'interroge Mohamed Moutazaki avant de demander «est-ce réellement M. Sefri l'assassin ?». «La mafia veut confirmer l'appel. Il faut que la justice agisse au plus vite», presse-t-il faisant allusion aux reports répétés de la prochaine et décisive audience.


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