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Gouvernement : Une parité timide et des «mentalités figées» [1/2]
Publié dans Yabiladi le 06 - 04 - 2017

Au lendemain de la formation de la Cour constitutionnelle et après la tant attendue formation du gouvernement, la place des femmes dans le paysage politique du royaume laisse encore à désirer. Le bât blesse du côté des mouvements féministes eux-mêmes, estiment certaines militantes associatives.
Le millefeuille institutionnel de l'Etat, la Cour constitutionnelle, la Chambre des représentants ou encore la Chambre des conseillers partagent tous un point commun : la représentativité féminine y fait défaut. La formation du gouvernement, qui a pris effet mercredi 5 avril, n'a fait que conforter cette idée.
Bien que le principe de parité soit conforté dans l'article 19 de la Constitution, les résultats demeurent en deçà des espérances. En effet, la Cour constitutionnelle nommée par le roi mardi 4 avril ne compte qu'une seule femme : Saadia Belmir. La formation du nouvel exécutif surfe sur la même vague avec la nomination d'une seule femme, Bassima Hakkaoui, qui rempile pour un deuxième mandat à la tête du ministère de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social.
Certes, sur les 39 membres du gouvernement nouvellement constitué, neuf sont des femmes, soit 23% de l'exécutif. Sauf que les huit secrétaires d'Etat auraient pu être aux commandes de ministères. Ces affectations sont en effet souvent réservées aux femmes, la classe politique marocaine ayant tendance à sous-estimer leurs capacités managériales et administratives.
Ce qui ouvre le champ à la question du déroulement des négociations et du respect de l'article 19 de la Constitution, d'autant que lors de la précédente législature, l'objectif était d'atteindre le tiers des femmes dans le paysage politique du royaume. Une ambition loin d'être acquise : rien qu'à la Chambre des représentants, le taux de femmes s'élève à 21%.
Cela dit, les responsabilités n'incombent pas seulement aux partis politiques, mais aussi aux mouvements féministes qui ont délaissé l'espace public, estiment certaines militantes associatives des droits des femmes.
«Le problème réside au sein même du mouvement féministe»
«La question de la nomination des femmes à des postes politiques et dans les institutions est une finalité en soi. Cependant, il y a une carence voire une absence totale de la participation féminine dans les institutions», explique Saida Kouzzi, associée fondatrice de l'association Mobilising for Rights Associates (MRA). «Cette parité relève simplement d'une question de justice. Il s'agit de rendre justice à l'histoire, dont les femmes ont été exclues, et de créer un équilibre dans le numérique notamment», ajoute-t-elle.
Equilibrer la parité ; une revendication que partage également Fatna Afid, militante au sein de l'Association des femmes pour l'égalité et la démocratie et coordinatrice nationale de la Marche mondiale des femmes : «Sur les 39 membres du gouvernement, il aurait fallu qu'il y est au moins 14 femmes ministres conformément à l'approche genre et au principe d'égalité.»
Deux approches qui, selon Fatna Afid, sont le moteur de cette représentativité féminine : «L'approche genre permettrait l'émergence d'une réelle participation féminine dans tous les ministères et dans toutes les instances Nous avons un fort potentiel au Maroc, mais il n'est malheureusement pas exploité. La dignité de la femme est ainsi touchée et dénigrée de cette façon.»
La militante de renchérir : «On ne peut même pas parler de représentativité des femmes car il n'y a qu'une seule ministre et 8 secrétaires d'Etat.» Un constat alarmant pour cette syndicaliste qui remet en cause «la lutte des femmes et les mouvements féministes [qui] n'ont pas perdurés depuis les années 70 et 80, et depuis 2000, lors de la Marche des femmes de Casablanca et celle de Rabat. Le problème réside au sein même du mouvement féministe.»
Un mouvement qui s'épanche beaucoup trop sur les quotas et les chiffres, juge-t-elle encore : «Ce n'est pas la question. Pour faire participer la femme, il faut qu'elle soit partout. La parité, c'est la parité !», s'indigne-t-elle. «Aujourd'hui, une femme seulement assiste au conseil des ministres. Les autres, reléguées aux secrétariats d'Etat, n'y sont pas conviées. Le problème, c'est l'absence du mouvement féministe dans les syndicats, les partis politiques et la société civile.»
«Avoir des femmes dans les institutions permettra de mieux intégrer les priorités et les besoins des femmes dans les politiques publiques. Si nous voulons des femmes dans les institutions, c'est pour que leur voix soient entendues, pour que les lois, les jugements des tribunaux, les politiques publiques répondent à leurs besoins réels. Jusqu'à présent, ça n'a pas été le cas», abonde Saida Kouzzi.
Des lieux et des horaires peu adéquats
Si le règlement interne de la Chambre des représentants a entériné les quotas de femmes en politique, reste qu'il est nécessaire de «réaliser un travail à plusieurs niveaux. Il faut changer les lois, les politiques, les structures, la logistique, l'organisation et les mentalités. C'est un package, un puzzle dans lequel chacune de ces pièces doit être remodelée, sinon ça ne marchera pas», explique la fondatrice de l'association Mobilising for Rights Associates. «Beaucoup d'obstacles subsistent, comme les horaires de certains rendez-vous ou les réunions qui se tiennent souvent tard le soir. Les lieux des rassemblements - souvent des cafés - ne sont pas très appropriés non plus. De plus, les structures et les pratiques doivent être revues pour des personnes à mobilité réduite par exemple».
Les solutions, Fatna Afid les conçoit quant à elle dans «le travail sur le terrain et le militantisme» :
«Certes, les réunions, les discussions sont importantes, mais les mouvements féministes doivent concentrer leur lutte dans la rue. Les actions en interne, la société ne les voit pas. Il faut mener des campagnes, se rendre directement auprès de la population. Dans ce cas, nous serons dans une démocratie représentative et non plus dans une démocratie participative. Il ne faut pas se contenter de sortir le 10 décembre, le 8 mars et le 25 novembre. Sans militantisme ni lutte dans les rues, nous n'arriverons à rien.»
Article modifié le 06/04/2017 à 21h55


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