Au grand dam de Mustapha Ramid, la version actualisée du «Plan national en matière de démocratie et de droits de l'Homme» végète depuis des mois au Secrétariat général du gouvernement. Le PANDDH risque-t-il de subir le même sort que le «Mécanisme national de prévention contre la torture», annoncé en novembre 2014 ? Le ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme continue de bouder les réunions du conseil gouvernement. Mustapha Ramid en a séché quatre jusqu'à présent. Le pjdiste proteste ainsi contre le refus du Secrétaire général du gouvernement, Mohamed El Hajoui, d'autoriser la publication au Bulletin officiel de la version actualisée du «Plan national en matière de démocratie et de droits de l'Homme» 2018 à 2021. Pour rappel, la première copie du PANDDH a été élaborée en 2010, et ce, après deux années de concertation et de dialogue. Le symposium national tenu les 25 et 26 avril 2008 avait en effet pavé la route à son lancement. S'en est suivie l'installation, le 3 décembre 2008, par le Comité de pilotage du Plan, composé de 41 membres. Mustapha El Khalfi observe le silence Jeudi 25 octobre à l'occasion de son traditionnel point de presse hebdomadaire, le ministre des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement a été interpellé sur les motifs des absences répétées de Ramid. Mustapha El Khalfi a évité d'apporter des explications aux journalistes. «Du moment que le ministre concerné refuse d'aborder le sujet devant l'opinion publique, je n'ai que la même réponse (à donner) et je ne vais pas la dépasser». Et d'ajouter que le cabinet El Othmani est décidé à «opérationnaliser le Plan». La mise à jour du PANDDH a été officiellement lancée le 13 décembre 2017 à Rabat lors d'une cérémonie marquée par la présence du chef du gouvernement, du secrétaire général du Conseil national des droits de l'Homme et plusieurs ambassadeurs de pays étrangers. «Le Maroc figure désormais parmi les pays qui ont adopté un plan d'action national en matière de démocratie et des droits de l'Homme. Il occupe la 39ème place dans le domaine» au niveau mondial, s'était félicité en son temps Mustapha Ramid dans une allocution. La mise en œuvre du Plan requiert un mécanisme du suivi de son exécution. Le PANDDH est composé de quatre axes : démocratie et gouvernance ; droits économique, sociaux, culturels et environnementaux ; promotion et protection des droits catégoriels ; cadre institutionnel et juridique. Le 3 juillet 2018 à la Chambre des représentants, Saâd-Eddine El Othmani s'est dit déterminé à aller de l'avant dans l'opérationnalisation des dispositions du Plan. Néanmoins sans sa publication au Bulletin officiel, le PANDDH reste une coquille vide.