Des chevillards de Casablanca sont en grève depuis dimanche et comptent prolonger leur mouvement de protestation jusqu'à jeudi. Un bras de fer qui revient régulièrement depuis le transfert des abattoirs aux nouveaux locaux de Ben M'sik. Les relations entre l'administration des nouveaux abattoirs et les chevillards sont une nouvelle fois au bras de fer. Ces derniers, affiliés au Syndicat national des commerçants et artisans, sont en grève depuis dimanche et comptent proroger leur mouvement de protestation jusqu'au jeudi 3 juillet. Ils protestent contre les conditions de travail dans les nouveaux locaux, l'augmentation de la taxe à l'abattage et la prolifération de l'abattage clandestin. «Lors de la grève de treize jours, du 26 août au 8 septembre 2002, les autorités, la communauté urbaine de Casablanca, la préfecture de Moulay Rachid et l'administration des abattoirs s'étaient engagés à créer une salle des ventes pour les abats, un espace pour la vente de la viande, de mener une lutte contre l'abattage clandestin et de faire des accords pour que les grandes surfaces s'approvisionnent directement des abattoirs. Rien n'a été fait. Chaque fois, il y a des promesses qui ne sont jamais tenues. Maintenant nous voulons un véritable dialogue pour mettre définitivement un terme aux problèmes des professionnels. En cas de sourde oreille, la grève sera prorogée», déclare Ahmed Omari, secrétaire général du Syndicat national des Commerçants et artisans. Du côté de la communauté urbaine de Casablanca, (CUC), on souligne que les chevillards ont décliné toutes les propositions pour éviter le débrayage. «Samedi dernier, on les a attendus plus de trois heures, pour répondre à leurs doléances inscrites dans une correspondance adressée à la Communauté urbaine. Mais ils ne sont pas venus, et ils ont fermé leurs téléphones portables. Ils ne veulent pas de dialogue. La communauté urbaine est toujours prête pour ouvrir un dialogue sérieux pour régler tous les vrais problèmes. Maintenant, ils observent la grève et certains chevillards inondent le marché par la viande qui provient de l'extérieur de la ville», souligne Sâad Abassi, président de la Communauté urbaine de Casablanca. Selon certaines sources, la transparence et le contrôle des circuits mis en place dans les nouvelles installations gênent certains chevillards. Le stock du frigo des nouveaux abattoirs ne pourra pas répondre aux besoins de Casablanca pendant cette période. Cela revient à dire que l'activité du secteur de l'abattage clandestin, dont profitent certains chevillards, va battre son plein. D'après certains chevillards, une quantité de plus de 160 kilogrammes de viande provenant de l'abattage clandestin a été saisie dans la boucherie d'un membre influent dans le Syndicat national des commerçants et artisans, pendant les trois premiers mois après le transfert des abattoirs aux nouveaux locaux, dans la préfecture de Ben M'sik Sidi Othmane. Les chevillards profitent également de la grève le jour de la reprise du travail, du fait que les abattoirs enregistrent un taux élevé d'abattage, jusqu'à 2600 têtes de moutons et 1200 têtes de bovins.