Le déficit budgétaire marque une atténuation aux dix premiers mois de l'année. Il ressort à 25,1 milliards de dirhams à fin octobre contre 47,1 milliards de dirhams à la même période de l'année précédente. Cette tendance a été mise en exergue dans les récentes statistiques de la finance publique de la Trésorerie générale du Royaume. «Le déficit du Trésor observé à fin octobre tient ainsi compte d'un solde positif de 35,2 milliards de dirhams dégagé par les comptes spéciaux du Trésor et les services de l'Etat gérés de manière autonome», peut-on retenir à cet effet. L'exécution de la loi de Finances laisse apparaître aux dix premiers mois de l'année des recettes ordinaires brutes de 243,1 milliards de dirhams, en hausse de 15,1% comparé à la même période de l'année. Cette hausse s'explique, selon la TGR, par l'augmentation de 25,2% des impôts directs, de 21,7% des droits de douane, de 14,6% des impôts indirects et de 17,1% des droits d'enregistrement et de timbre au moment où les recettes non fiscales ont affiché une baisse de 12%. En analysant la structure des recettes ordinaires nettes, elle reste dominée à hauteur de 27,2% par la TVA (63,58 milliards de dirhams). Avec des recettes de 50,22 milliards de dirhams, l'impôt sur les sociétés arrive en deuxième position, suivi de l'impôt sur le revenu (39,96 milliards de dirhams), le droit d'enregistrement (15,20 milliards de dirhams) et la TIC sur les produits énergétiques (13,20 milliards de dirhams). La TGR souligne par ailleurs que le taux de couverture des dépenses ordinaires par les recettes ordinaires a été à fin octobre autour de 99,7% contre 98,9% une année auparavant. «A fin octobre, 50,3% de ces recettes ont été consacrées aux dépenses de personnel, 23,6% aux dépenses de matériel, 11% aux intérêts de la dette et 11,6% aux émissions de la compensation», explique la TGR dans sa publication. Dépenses : Des engagements de plus de 496 milliards de dirhams Dans les détails, les engagements de dépenses, y compris celles non soumises au visa préalable d'engagement, ont atteint les 496,2 milliards de dirhams, représentant ainsi un taux global d'engagement de 70% contre 72% à fin octobre 2021. Le taux d'émission sur engagements s'est élevé pour sa part autour de 88%, soit au même niveau un an auparavant. S'agissant des dépenses émises, elles ont atteint à fin octobre les 347,2 milliards de dirhams, en appréciation de 11% comparé au niveau atteint à fin octobre 2021. Cette hausse est liée à l'augmentation de 16,2% des dépenses de fonctionnement, de 12% des dépenses d'investissement et de la baisse de 3% des charges de la dette budgétisée. «La diminution des charges de la dette budgétisée s'explique par la baisse de 4,6% des remboursements du principal et de 0,03% des intérêts de la dette», peut-on lire de la publication de la TGR. Pour ce qui est des dépenses de fonctionnement émises, elles ressortent à 217 milliards de dirhams à fin octobre, dont 122,2 milliards de dirhams ont concerné les traitements et salaires qui enregistrent une hausse de 3,7%. Les dépenses de matériel ont augmenté, pour leur part, de 12,1% pour atteindre les 48,5 milliards de dirhams contre 43,2 milliards de dirhams. De même, les dépenses des charges communes ont enregistré une hausse de 94,1% passant ainsi de 19,2 milliards de dirhams à 37,3 milliards de dirhams à fin octobre. Se référant à la TGR, cette hausse intervient en raison de l'augmentation de 157,3% des émissions de la compensation. La part du budget général dans les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux a augmenté de 42% en raison de l'augmentation des remboursements de la TVA à l'intérieur s'établissant ainsi autour de 8,14 milliards de dirhams contre 5,65 milliards de dirhams à la même période de l'année précédente. Les dépenses d'investissement émises au titre du budget général se sont établies à 59,7 milliards de dirhams marquant ainsi une progression de 12%. Une progression qui résulte de la hausse de 9,5% des dépenses des ministères et de 15,3% des dépenses des charges communes. Il est à souligner que les dépenses d'investissement tiennent compte des versements aux comptes spéciaux du Trésor pour un montant de 21,2 milliards de dirhams contre 18,2 milliards de dirhams à fin octobre 2021. Notons qu'en termes de réalisation des prévisions, les recettes ordinaires marquent à fin octobre un taux de l'ordre de 95,8% contre 83,5% pour les dépenses ordinaires et 62,9% pour les dépenses d'investissement. Financement intérieur: Un recours de 24,6 milliards de dirhams La TGR indique dans son bulletin statistique que le Trésor a eu recours au financement intérieur pour un montant de 24,6 milliards de dirhams contre un recours de 62,2 milliards de dirhams à fin octobre 2021. «Le recours au financement intérieur résulte notamment du recours au marché des adjudications pour un montant net de 14,5 milliards de dirhams, de la hausse des dépôts au Trésor de 4 milliards de dirhams, de la ponction sur les disponibilités du Trésor auprès de Bank Al-Maghrib pour 651 millions de dirhams ainsi que des autres moyens de financement, notamment le numéraire chez les comptables publics, les chèques remis à l'encaissement durant les derniers jours du mois d'octobre 2022 et dont le compte courant du Trésor à Bank Al-Maghrib ne sera crédité que début novembre, les avances aux régisseurs...», explique la TGR. S'agissant du financement extérieur net, il ressort sur ladite période positif à 6,6 milliards de dirhams. Pour ce qui est des remboursements du principal de la dette extérieure, ils ont atteint au titre des dix premiers mois de l'année les 8,16 milliards de dirhams au moment où les tirages ont été de 14,797 milliards de dirhams dont 9,8 milliards de dirhams auprès de la BIRD et 1,8 milliard de dirhams auprès de la BAD.