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Covid-19, pétrole, politique : l'Algérie face à une terrifiante crise multiple
Publié dans Barlamane le 12 - 04 - 2020

Dépendante de la rente pétrolière et déjà confrontée à une crise politique doublée de l'urgence sanitaire liée au Covid-19, l'Algérie, vulnérable à la volatilité du marché des hydrocarbures, voit s'approcher une grave crise économique
Crise pétrolière, politique, et maintenant sanitaire… l'Algérie, à l'économie déjà fragile, risque de pâtir fortement des effets de la pandémie de coronavirus. En particulier à cause de la chute des cours des hydrocarbures.
Les pays du G20 ont échoué, vendredi 10 avril, à se mettre d'accord sur une baisse de la production pétrolière après de longues tractations.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), présidée par Alger, avait auparavant annoncé une entente préalable sur une diminution de l'offre mondiale de 10 millions de barils de brut par jour (mbj), en mai et juin, afin de freiner la dégringolade des cours.
Mais même en cas d'accord, l'Algérie est loin d'être tirée d'affaire. Cette mesure n'aurait qu' »un impact de courte durée sur les prix de l'or noir » à cause de la pandémie de Covid-19, prédit Nazim Zouioueche, expert pétrolier, dans une interview à l'agence locale APS.
Le pays « est au bord du gouffre financier », assure Luis Martinez, spécialiste du Maghreb au CERI-Sciences Po de Paris. De fait, la loi de finances 2020 tablait sur un baril à 50 dollars pour une croissance d'environ 1,8 %. Le pays en est loin.
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a reconnu « la vulnérabilité » de l'économie algérienne « en raison de notre négligence pendant des décennies à la libérer de la rente pétrolière ».
Celui-ci juge « impératif de mettre un terme aux mauvaises pratiques inculquées pendant la période de l'aisance financière, à l'exemple du gaspillage et de l'esprit de fainéantise et de surconsommation ».
Parmi les dangers énumérés par l'économiste Ahmed Dahmani : un assèchement rapide des réserves de change, l'aggravation du déficit budgétaire et de la balance des paiements, une forte dévaluation du dinar et une poussée inflationniste. Enfin, la récession économique et son corollaire, le chômage de masse.
Selon certains économistes, les réserves de change pourraient s'épuiser à très court terme. « Le gouvernement n'a d'autre choix que d'élargir l'assiette fiscale, de recourir à l'endettement public et de négocier des prêts », estime Luis Martinez. « Avec le reste des réserves de change, cela devrait lui permettre de tenir jusqu'en 2021. Mais après ? », s'interroge-t-il.
Afin de faire face à cette situation alarmante, le gouvernement algérien a annoncé une baisse de 30 % du budget de fonctionnement de l'État (sans toucher aux salaires des fonctionnaires) et une réduction de l'énorme facture des importations de 41 à 31 milliards de dollars (38 à 28 milliards d'euros).
L'Algérie n'aura plus recours aux cabinets d'expertise étrangers pour ses grands projets, afin d'économiser 7 milliards de dollars (6,5 milliards d'euros) par an.
Et le géant public des hydrocarbures Sonatrach va réduire son budget 2020 de 50%, soit l'équivalent de 7 milliards de dollars.
« La réduction des dépenses d'exploitation et d'investissement de la Sonatrach, elle, ne devrait pas en principe réduire la production d'hydrocarbures », assure Abdelmadjid Attar, ex-PDG de l'entreprise d'hydrocarbures.
Diversifier l'économie, réduire la part du pétrole dans le PIB, développer l'attractivité de l'Algérie… Les solutions sont connues. Mais nombreux sont les sceptiques qui, comme le professeur d'économie Aderrahmane Mebtoul, doutent de la capacité de l'Algérie à attirer les investissements directs étrangers en raison de « la bureaucratie, d'un système financier sclérosé et de la corruption ». Celui-ci ne croit d'ailleurs pas davantage à la possibilité de récupérer les capitaux qui ont fui le pays.
Qui plus est, la pandémie est en train de paralyser l'ensemble des activités productives à l'échelle de la planète, rappelle l'analyste Ahmed Damani.
De plus, à la pandémie de Covid-19 s'ajoute la crise politique que traverse l'Algérie depuis le déclenchement du mouvement (« Hirak ») de protestation populaire, le 22 février 2019.
« Il est illusoire, dans le contexte actuel de défiance populaire à l'égard du régime, de croire parvenir à enrayer la crise dont les effets socio-économiques sont déjà là », estime l'analyste.
« Ce n'est pas l'année 2020 qui est en procès, mais les 20 années de clientélisme, népotisme et corruption du règne de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika », tranche-t-il.
L'Algérie a enregistré 19 nouveaux décès liés au coronavirus, selon les chiffres du Ministère de la Santé publiés samedi 11 avril. Un chiffre qui porte à 275 le nombre de total de personnes décédées du Covid-19 sur le sol algérien.


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