Un ex-ministre espagnol de la défense a assuré, lundi 11 juillet, que le Maroc est loin d'avoir procédé à des «écoutes» en 2021 durant la brouille diplomatique avec Madrid provoquée par l'accueil très controversé et annoncé en Espagne du chef du Polisario. L'ancien ministre espagnol de la défense et ex-président du Congrès des députés, Federico Trillo, a assuré, lors d'une entrevue accordée au journal ibérique El Debate, que le Maroc est loin d'avoir procédé à des «écoutes» en 2021 durant la brouille diplomatique avec Madrid. Si le gouvernement de gauche espagnol a assuré que les piratages au moyen du logiciel israélien Pegasus étaient une «attaque externe», il a toujours affirmé ne pas savoir qui en était à l'origine. «Je ne crois pas que le chef du gouvernement et certains membres de son exécutif soient mis sous écoute par un pays tiers pendant une année sans que le CNI soit au courant de cette pratique illicite, surtout que le service de renseignement se réunit tous les deux ou trois mois avec ses homologues européens à Berne», a rapporté M. Trillo. Il ajoute que «l'affaire Pegasus est un mensonge monté de toutes pièces par le ministre de la présidence Bolanos», pointant le fait que «l'espionnage des indépendantistes catalans a été instigué par le gouvernement Sanchez sur autorisation de la justice afin de préserver les intérêts souverains de l'Etat.» La directrice des services espagnols de renseignement, Paz Esteban, a été destituée, 10 mai, par le gouvernement à la suite du scandale provoqué par la révélation des écoutes illégales des téléphones du premier ministre, Pedro Sanchez, et d'indépendantistes catalans, a annoncé la ministre de la défense, Margarita Robles. Première femme nommée, en 2020, à la tête du Centre national du renseignement (ou CNI, pour Centro nacional de intelligencia, en espagnol), Paz Esteban a été considérée comme le bouc émissaire de ce scandale d'espionnage. Pour le ministre, «le revirement inespéré du gouvernement Sanchez sur dossier du Sahara s'est fait d'une façon secrète» tout en rappelant que la décision de Madrid d'afficher son soutien au plan d'autonomie marocain pour le Sahara «vise à trouver une solution mutuellement acceptable». Une réunion de haut niveau entre les deux gouvernements est prévue avant la fin de l'année pour mettre en œuvre la «feuille de route» qui dessinera l'avenir des relations. Parmi les «questions d'intérêt commun» figurent la «réactivation» de la coopération en matière de migration et la délimitation des eaux territoriales. Des groupes de travail s'activent pour traiter ces dossiers sensibles.