Le groupe chinois Hisense a annoncé son intention d'accorder une garantie financière à Sanden Manufacturing Morocco, une entité récemment établie à Tanger et spécialisée dans la fabrication de compresseurs pour systèmes de climatisation automobile, bien que cette dernière affiche, dès ses premiers mois d'activité, un taux d'endettement proche de 300 %. Fondée le 1er novembre 2024 dans la province de Fahs–Anjra (Tanger), la filiale marocaine constitue une extension industrielle de Sanden International (Europe) GmbH, elle-même détenue à 75 % par Hisense Home Appliances Group Co., Ltd., société cotée à la Bourse de Shenzhen (code : 000921). Le capital social initial de l'entité marocaine s'élève à 100 000 euros. Selon les états financiers non audités arrêtés au 31 mars 2025, la structure dispose d'un actif total de 106 517 euros pour un passif atteignant 318 380 euros, intégralement constitué de dettes à court terme. Le déficit de capitaux propres se chiffre à −211 863 euros, faisant apparaître un ratio d'endettement particulièrement élevé de 298,90 %, indicateur d'une dépendance quasi exclusive aux financements externes au stade initial de son implantation. La société mère prévoit, pour l'exercice 2026, d'inclure Sanden Manufacturing Morocco dans son programme global de garanties intragroupe, à hauteur de 2,4 milliards de yuans (soit environ 310 millions d'euros), au sein d'une enveloppe destinée aux filiales affichant un endettement supérieur à 70 %. L'ensemble du dispositif devra être soumis à l'approbation des actionnaires lors de l'assemblée générale annuelle de 2024. L'entreprise n'a pas encore généré de chiffre d'affaires à la date du 31 mars 2025. Les pertes d'exploitation cumulées sur le premier trimestre s'élèvent à 199 184 euros. Aucune donnée comptable certifiée n'est disponible pour l'année 2024, en raison de la constitution récente de la société. Malgré ce démarrage sous tension, Hisense confirme que Sanden Manufacturing Morocco n'est pas inscrite sur la liste des entités défaillantes auprès des juridictions chinoises. «La société n'a fait l'objet d'aucune décision judiciaire défavorable et ne figure pas parmi les débiteurs dits "perdants de crédit"», précise le groupe dans son communiqué. Ce projet d'expansion industrielle s'inscrit dans un mouvement plus large d'externalisation productive vers le bassin méditerranéen, Tanger bénéficiant d'un cadre réglementaire favorable, d'infrastructures portuaires performantes et d'accords de libre-échange qui facilitent l'accès aux marchés européens et africains.