Le groupe Redick, spécialisé dans la fabrication de composants automobiles, poursuit sa montée en puissance à l'international par l'établissement d'une usine au Maroc. Le 19 février, plusieurs sources concordantes avaient fait état d'un engagement de 30 millions de dollars pour la création, à Tanger, d'une entité dénommée Radical Bearing Morocco SAS, vouée à la production de roulements automobiles destinés tant au marché local qu'à l'exportation. Ce projet, qui s'inscrit dans un dessein plus large de rapprochement logistique avec les marchés européens, a été confirmé jeudi 22 mai lors d'une conférence numérique rassemblant la direction et les investisseurs sur la plate-forme Tonghuashun. Dans le cadre de cette réunion, Lu Shasha, directrice financière et secrétaire du conseil d'administration, a présenté les résultats de l'exercice 2024 : le chiffre d'affaires de la société s'est établi à 7,40 milliards de yuans, en hausse de 13,53 % sur un an. Le bénéfice net attribuable aux actionnaires s'élève à 1,2 milliard de yuans, en léger recul de 0,18 %. Une progression modeste de 3,03 % est toutefois relevée si l'on exclut les éléments non récurrents. Expansion à l'étranger et recentrage technologique À partir de 2017, Redick a orienté ses investissements vers le segment des véhicules complets, élargissant son portefeuille de clients aux constructeurs de premier plan tels que Geely, Xpeng et SAIC. L'année écoulée, les ventes à l'international ont représenté environ 30 % du chiffre d'affaires. Pour 2025, la société prévoit d'accroître cette part en s'appuyant sur un réseau de production et de distribution déployé à proximité de ses principaux marchés, en particulier par la construction de sites industriels, de centres de recherche et d'entrepôts logistiques à l'étranger. Parmi les priorités affichées figure également la participation active aux salons professionnels de l'industrie automobile, dans l'objectif de capter de nouveaux clients et de renforcer la présence de la marque dans des zones géographiques jugées stratégiques. Cette trajectoire s'appuie sur une clientèle consolidée autour de véhicules électriques, segment dans lequel Redick espère accroître sa contribution, notamment via des partenariats technologiques ciblés. Maîtrise des coûts et perspectives industrielles Pour contenir ses charges d'exploitation, l'entreprise mise à la fois sur des procédés de fabrication rationalisés – tels que l'usinage à profil réduit – et sur un encadrement budgétaire rigoureux. Dans cette optique, un système de contrôle interne fondé sur la performance a été instauré, visant à stabiliser les coûts sans compromettre la qualité. Les projets de développement portent notamment sur les vis à billes destinées à l'automobile et à la robotique humanoïde. Toutefois, aucun programme relatif à cette dernière activité n'a encore été engagé, a précisé la direction. Interrogée sur d'éventuelles opérations de croissance externe, la société a indiqué maintenir une veille active sur son secteur, tout en rappelant que toute évolution fera l'objet d'une communication conforme aux règles de la Bourse de Shenzhen. «Nous entendons poursuivre notre mission en nous appuyant sur une organisation rajeunie, où les salariés nés dans les années 1980, 1990 et 2000 forment le socle des recrutements récents», a souligné Mme Lu. «Notre objectif est de stabiliser notre position sur les marchés établis, tout en engageant une expansion réfléchie sur de nouveaux territoires.»