Le Maroc s'est hissé au troisième rang des pays africains importateurs de biens américains en 2024, selon les données conjointes du Global Market Finder de l'International Trade Administration (ITA) et du Bureau du recensement des Etats-Unis (U.S. Census Bureau). Avec un volume d'importations atteignant 5,2 milliards de dollars, Rabat s'est affirmé comme l'un des partenaires économiques les plus actifs du continent à l'égard de Washington. Cette progression s'explique par la vitalité de secteurs en plein essor tels que l'aéronautique, l'agriculture, l'énergie ou le bâtiment, lesquels ont entraîné une demande soutenue en équipements de pointe et en technologies américaines. La politique marocaine d'investissements ciblés, notamment dans les énergies renouvelables et les infrastructures lourdes, semble avoir favorisé cette orientation commerciale. L'Egypte, forte d'une population dépassant les 110 millions d'habitants et d'un tissu économique en constante recomposition, s'est imposée comme le premier marché africain pour les exportateurs américains, avec un total de 6,89 milliards de dollars de marchandises importées. Les machines industrielles, les produits agroalimentaires, le matériel médical et l'équipement aéronautique figurent parmi les postes les plus recherchés. Par son poids démographique et sa position géographique, Le Caire constitue désormais un véritable carrefour entre les Amériques, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Vient ensuite l'Afrique du Sud, avec 5,8 milliards de dollars de biens importés en provenance des Etats-Unis. Disposant d'un appareil industriel développé et de réseaux logistiques performants, le pays a principalement acquis des véhicules, des équipements électroniques, des appareils mécaniques et des produits pharmaceutiques. Son ancrage régional en Afrique australe en fait une plateforme d'accès privilégiée pour les entreprises américaines. Le Nigeria, première économie du continent en termes de produit intérieur brut, occupe la quatrième place avec 4,1 milliards de dollars d'achats. L'intérêt s'est concentré sur les machines pour l'industrie pétrolière, les denrées transformées, les fournitures médicales et les intrants agricoles. En dépit d'une conjoncture monétaire instable, la demande nigériane pour les produits issus des Etats-Unis demeure significative. L'Ethiopie ferme le peloton de tête avec un volume légèrement supérieur à 1,01 milliard de dollars. L'acquisition de matériels aéronautiques et de machines pour grands travaux traduit la poursuite de projets d'aménagement d'envergure, malgré les soubresauts politiques et économiques que connaît le pays. Dans le reste du classement figurent l'Algérie (1,01 milliard), le Ghana (967 millions), le Kenya (782 millions), l'Angola (682 millions) et la Côte d'Ivoire (596 millions). Chacun de ces Etats manifeste une appétence croissante pour les biens américains, dans des secteurs allant de la santé à l'agriculture, en passant par l'équipement énergétique ou les produits de consommation. Au total, les exportations des Etats-Unis vers le continent africain en 2024 révèlent un maillage commercial de plus en plus diversifié. Les secteurs dominants comprennent les machines industrielles, les véhicules et pièces détachées, les équipements aéronautiques, les instruments médicaux, les spécialités pharmaceutiques ainsi que les produits agricoles tels que le blé, le soja, la volaille ou les engrais. Les biens de consommation, notamment les vêtements de seconde main et l'électronique, conservent également une présence significative. Ce tableau illustre la manière dont les entreprises américaines répondent aux besoins croissants des économies africaines, particulièrement en matière d'infrastructures, de sécurité alimentaire et de soins de santé. Il s'insère dans un mouvement de rapprochement économique progressif, dans lequel des dispositifs comme la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) offrent un cadre propice à l'expansion des courants commerciaux. Bien que les échanges entre les Etats-Unis et l'Afrique demeurent en deçà des volumes enregistrés avec l'Europe ou l'Asie, la trajectoire ascendante des exportations américaines témoigne d'un engagement renouvelé à l'égard du continent, dont les centres urbains en pleine croissance et les économies en mutation recèlent de nouvelles perspectives pour les entreprises nord-américaines.