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Le politologue guatémaltèque Oscar Platero : «Désigner le Front Polisario comme organisation terroriste étrangère démontrerait l'engagement stratégique des Etats-Unis aux côtés de leurs alliés et adresserait un signal clair à leurs adversaires»
Dans une tribune publiée par El Siglo, l'expert en géopolitique Oscar Platero Trabanin estime que le Front Polisario constitue un facteur de déstabilisation majeur dans la région sahélo-saharienne, appelant les Etats-Unis à désigner ce mouvement comme organisation terroriste étrangère (OTF). Il y présente le Maroc comme un rempart stratégique incontournable face aux menées iraniennes, russes et algériennes en Afrique du Nord et dans le Sahel. Dans ce texte, première partie d'une série intitulée Géopolitique : le Maroc, le Sahara et le Sahel, l'auteur s'adresse directement aux décideurs et responsables d'institutions, qu'il exhorte à mieux appréhender les équilibres de puissance à l'œuvre dans cette aire géostratégique. «Le nord de l'Afrique possède une importance stratégique significative de par sa géographie, ses ressources naturelles et son rôle dans les grands conflits du XXe siècle», écrit-il, évoquant notamment la campagne du désert occidental durant la Seconde Guerre mondiale et la présence des cités de Ceuta et de Melilla. Un héritage colonial instrumentalisé par l'axe Alger-Tindouf Revenant sur l'origine du différend autour du Sahara, M. Platero rappelle que ce territoire fut administré par l'Espagne jusqu'en 1975, date de signature de l'accord tripartite de Madrid qui en transféra la gestion au Maroc et à la Mauritanie. Il qualifie de «marche pacifique» le rassemblement de 350 000 citoyens marocains organisé par Hassan II, alors souverain du royaume, pour affirmer son attachement territorial. Selon lui, deux approches coexistent depuis lors : celle d'un référendum irréalisable, défendu par le Front Polisario avec le soutien d'Alger et celle d'une autonomie sous souveraineté marocaine, jugée par Rabat comme la seule formule viable. «La proposition d'autonomie offerte par le Maroc transfère des prérogatives fiscales et administratives aux autorités régionales tout en maintenant la défense, la diplomatie et la gestion des ressources naturelles sous l'autorité centrale», précise-t-il. M. Platero souligne que le ralliement de Madrid en mars 2022, par une lettre adressée par le président du gouvernement espagnol au roi Mohammed VI, a consacré cette lecture marocaine. «Jamais un chef de gouvernement n'avait écrit au roi du Maroc pour affirmer que la proposition d'autonomie est la plus sérieuse et réaliste, impliquant par là même que la solution du référendum lui est nettement inférieure», cite-t-il, en référence à l'analyse de Francisco Pérez Gil, correspondant du quotidien El País à Rabat. Des appuis croissants à la position marocaine Pour M. Platero, les réalignements diplomatiques survenus depuis 2020 confirment la justesse de la position marocaine. Il rappelle notamment que «les Etats-Unis, principal allié militaire du Maroc, ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara sous la première administration de Donald Trump» et que «l'Allemagne, premier partenaire commercial de l'Espagne, soutient également le plan d'autonomie». Mais l'essentiel de sa démonstration porte sur les dangers représentés par le Front Polisario, qu'il décrit comme «un acteur terroriste impliqué dans le trafic d'armes, l'endoctrinement de la jeunesse, la collaboration avec le Hezbollah, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les groupes insurgés du Sahel». Il accuse cette organisation de détourner l'aide humanitaire et de bénéficier de «transferts militaires organisés par le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien, via les facilités logistiques offertes par l'Algérie». Le Maroc, ultime rempart face aux dérives sahéliennes Dans ce contexte, le Maroc apparaît selon M. Platero comme «le dernier bastion fiable de la stabilité régionale face à l'effondrement sécuritaire du Sahel, l'implantation des mercenaires russes de la société Wagner et les manœuvres géopolitiques de la Chine populaire». Il en appelle à une action déterminée de Washington : «Désigner le Front Polisario comme organisation terroriste étrangère (OTF) démontrerait l'engagement stratégique des Etats-Unis aux côtés de leurs alliés et adresserait un signal clair à leurs adversaires». Enfin, M. Platero se félicite de la position désormais assumée par le secrétaire d'Etat Marco Rubio, nommé dans le cadre de la seconde administration de Donald Trump, qui «soutient la proposition d'autonomie comme seule voie crédible vers une paix durable».