Le contrôle des projets de concentration économique a conduit, en 2024, à l'autorisation de 155 opérations sur un total de 162 décisions émises par le Conseil de la concurrence, indique le rapport annuel de cette institution. Selon ce document, «ces décisions ont représenté, en termes d'engagements financiers, un montant supérieur à 2 812 milliards de dirhams (MMDH), dont plus de 80 MMDH impliquant des capitaux marocains». Le Conseil met en avant l'ampleur de ces flux financiers et leur importance dans le tissu productif national. Le rapport précise en outre que «les principaux enjeux attachés à ces opérations, tels que ressortant des déclarations des parties, concernent en premier lieu l'accroissement de la productivité, évoqué dans une proportion de près de 40 %». Viennent ensuite «l'amélioration de la qualité des services rendus dans 22 % des cas, puis l'élargissement des marchés dans 18 % des cas». Parmi les autres objectifs déclarés figurent «la création de synergies et de complémentarités (13 %), le financement d'entrepreneurs expérimentés porteurs de projets de croissance (12 %), l'accroissement des capacités de production (11 %) et la diversification des portefeuilles d'investissement (11,2 %)». Ces intentions, bien que variées, traduisent une recherche d'expansion à la fois qualitative et quantitative. Le rapport souligne également que «suite à la mise en place d'une procédure de traitement simplifiée et accélérée, 62 % des concentrations notifiées en 2024 ont été instruites dans ce cadre, le reste l'ayant été selon la procédure ordinaire». Cette adaptation procédurale visait à fluidifier le traitement des dossiers et à réduire les délais d'instruction. Le volume global des décisions rendues en 2024 marque toutefois un recul par rapport aux 204 dossiers instruits en 2023. Le Conseil explique cette baisse par deux facteurs. Le premier tient à «l'opération de régularisation engagée en 2023, permettant aux opérateurs de notifier a posteriori des opérations déjà réalisées, moyennant un règlement transactionnel». Cette mesure exceptionnelle avait généré «un afflux important de notifications en 2023». Le second facteur réside dans «la révision des seuils de chiffre d'affaires pour la notification des projets de concentration, entrée en vigueur le 24 mai 2023». Selon le Conseil, «cette réforme, mise en place par les décrets n°2-23-273 et n°2-23-274 modifiant les décrets d'application des lois n°104-12 et n°20-13, devait entraîner une réduction du nombre d'opérations notifiées, estimée entre 30 % et 40 %». En dépit de ces ajustements, le Conseil a fait valoir qu'«il a pu traiter 162 opérations de concentration économique, dépassant ainsi les prévisions initiales grâce aux efforts déployés pour améliorer les délais et les processus d'instruction».