Le Maroc a franchi un nouveau seuil dans ses exportations agricoles, atteignant un volume inédit de tomates au cours de la campagne 2024/25, en dépit d'un environnement marqué par de fortes contraintes, d'une septième année de sécheresse et d'une pluviométrie déficitaire. Selon des données de l'Office des changes, relayées par Global Trade Tracker et citées par EastFruit, les expéditions de tomates marocaines ont atteint «745 000 tonnes entre juillet et juin, générant près de 1,2 milliard de dollars (près de 12 milliards de dirhams) de recettes». Les analystes précisent qu'il s'agit «d'une progression de 8,3 % par rapport à la saison précédente» et d'un résultat supérieur «de près de 4 % au précédent record établi en 2022/23». Une position mondiale confirmée par des volumes records EastFruit appelle que «la tomate demeure le premier produit horticole exporté par le Maroc, représentant plus de 30 % des recettes en devises du secteur». Le royaume occupe désormais «le troisième rang mondial des exportateurs de tomates, derrière le Mexique et les Pays-Bas». Les exportations s'échelonnent tout au long de l'année, avec un pic régulier de novembre à mars. En novembre 2024, le Maroc a même atteint «un volume mensuel record de 105 000 tonnes, le plus élevé jamais enregistré». Malgré les difficultés persistantes liées à la sécheresse et aux pénuries de main-d'œuvre, les volumes se maintiennent sur une trajectoire ascendante. Des marchés diversifiés et en expansion La France demeure «le premier importateur, absorbant près de la moitié du total exporté en 2024/25». Le Royaume-Uni conserve sa deuxième place avec «plus de 15 % du volume». Les Pays-Bas et l'Espagne, pourtant eux-mêmes grands exportateurs, «accroissent leurs achats auprès du Maroc pour prolonger leur propre saison de vente», affirme la même source. L'Allemagne et le Portugal enregistrent aussi une progression, tandis que les envois vers la Mauritanie et le Sénégal «poursuivent leur croissance régulière». Les marchés dits secondaires deviennent un moteur de développement, leurs importations ayant augmenté «de 40 % par rapport à la saison précédente et de 62 % par rapport à la campagne record 2022/23». Selon EastFruit, ces destinations «ont contribué à hauteur de 15 000 tonnes à l'augmentation totale, représentant la moitié de la croissance saisonnière». Le record global a été dépassé «de 28 000 tonnes». Parmi les marchés émergents, la Belgique «a presque quadruplé ses importations en deux campagnes». Les pays scandinaves, notamment le Danemark et la Norvège, connaissent «trois années consécutives de volumes historiques». La Suède, l'Irlande et la Finlande, «quasi absentes de la cartographie des exportations il y a trois saisons», affichent désormais des progressions marquées. Enfin, le Maroc a également battu son record d'expéditions de concombres en 2024/25.