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Le «non-Maghreb» coûte beaucoup à la Méditerranée
Publié dans Finances news le 29 - 05 - 2008

* Les investissements intermaghrébins restent très marginaux, à tel point que l’on parle aujourd’hui d’un non-Maghreb.
* La mondialisation vient fragiliser les économies déjà exténuées par les programmes d’ajustement structurel.
La rencontre initiée vendredi dernier par le Haut Commissariat au Plan et dont la thématique était «Le Maghreb 2030 dans son environnement euro-méditerranéen et dans la perspective de l’Union pour la Méditerranée», a été riche en enseignements, un thème si débattu mais rarement tranché. Étaient présents à cette rencontre d’éminents experts, des politiciens, des prévisionnistes venus des quatre coins du monde afin de débattre d’un sujet aussi crucial pour l’avenir de la région dans un contexte de mondialisation. Le point de convergence de leurs interventions a été le commerce intra- maghrébin qui demeure très faible (2%), les investissements intermaghrébins qui restent très marginaux à tel point que l’on parle aujourd’hui d’un «non-Maghrreb». Le Maghreb souffre d’un taux de chômage de l’ordre de 24%. Sa population rurale demeure importante et continuera d’exercer, malgré une forte urbanisation, la même pression dévastatrice sur ses ressources naturelles.
La libéralisation accélérée des marchés, la financiarisation des économies et le développement des flux de l’information sont en train de façonner une économie globale qui échappe de plus en plus aux schémas classiques de régulation. Tout cela pèse telle une épée de Damoclès sur la région. Les puissances émergentes tirent l’économie vers le haut et les analystes sont aujourd’hui incapables de prévoir ce qui va se passer demain. «Le non-Maghreb nous coûte énormément aujourd’hui et les générations futures vont certainement en pâtir», a annoncé A. Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib. Et l’objet justement de cette rencontre est de placer le Maghreb 2030 dans un contexte de promesses et de limites de cette mondialisation tout en suggérant les pistes d’une nouvelle approche de la régulation de l’économie mondiale.
Assia Bensalah Alaoui, Ambassadeur intinérant de Sa Majesté, a estimé de son côté que la mondialisation est accompagnée de constitution de blocs régionaux mais, elle est porteuse d’intégration et d’exclusion. Il s’agit en fait d’un risque systémique et la pauvreté a encore de beaux jours devant elle. Encore faut-il avouer que la mondialisation vient fragiliser les économies déjà exténuées par les Programmes d’Ajustement Structurel. Les pays du «non-Maghreb» continuent de subir, tout en étant dispersés, les confrontations avec la mondialisation.
«L’architecture du monde dans les années à venir sera la suivante : l’Asie et l’Amérique seront le centre mondial et la Méditerranée sera marginalisée. L’Europe avec un PIB de 22% actuellement risque de se retrouver à 12% en 2030, «explique Xavier Guilhou, Président de XAG Conseil. Toutefois, il considère que si les pays riverains innovent, les résultats risquent d’être surprenants.
Les études prospectives montrent que les USA continueront d’être la première puissance mondiale aux plans économique, politique et militaire. Le pôle pacifique est en émergence rapide et son poids sur la scène internationale s’affirme de plus en plus au détriment de l’Europe.
La question qui se pose d’emblée est : l’espace euro-méditerranéen a-t-il vocation à constituer, à l’horizon 2030, un pôle de compétitivité équivalent ? Si oui, selon quelles stratégies de convergence et selon quels processus à la lumière des expériences actuelles d’intégration régionale dans le monde ?
Des pistes de réflexion…
Lors du Forum, les participants ont souligné que le choix des projets à mettre en place dans le cadre de l’UPM doit obéir à davantage de pragmatisme et éviter l’exacerbation des différends actuels. Ils ont mis l’accent sur les points suivants : la mobilisation des sociétés des deux rives et le codéveloppement impliquent le passage à la codécision euro-méditerranéenne et à l’édification d’un projet régional fondé sur des opportunités concrètes à même de mobiliser les acteurs non étatiques.
Aussi la rive Sud, notamment le Maghreb, doit passer d’une posture passive à une force de proposition, partie prenante des choix et options qui engagent notre avenir commun.
La situation d’asymétrie entre les deux rives et les atouts communs impliquent des visions à la fois communes et différenciées et des ouvertures maîtrisées, avec des acteurs hors espace euro-méditerranéen, permettant des gains globaux au profit de tous. En terme de pistes d’action, des suggestions de projets de codéveloppements concrets ont été retenus.
On peut citer, à cet égard, l’adoption de méthodes de travail inspirées de l’expérience historique de l’intégration européenne, pour répondre aux attentes des opinions publiques, en privilégiant le processus des mises en réseau experts/administration, du développement de la collégialité et de la promotion des projets aux retombées concrètes sur la vie quotidienne des populations ; la reconnaissance forte du savoir comme un bien public essentiel et sa démocratisation impliquent de donner une priorité catégorique à une convention méditerranéenne pour la création d’un espace commun du savoir au service de la compétitivité et de la durabilité et appellent à la mise en réseau des institutions de recherche-développement et de formation des deux rives. Deux projets concrets ont été identifiés. Le premier concerne le jumelage immédiat et à grande échelle d’établissements d’enseignement secondaire des deux rives. Le second est relatif à un programme de mise à niveau des universités, du système éducatif et de la recherche-développement. Ce projet à vocation structurante est à promouvoir conjointement avec l’UE. A défaut de la contribution de cette dernière, les pays concernés doivent en assurer la mise en œuvre dans un cadre maghrébin moyennant un financement à mobiliser via un «Fonds Ibn Khaldoun du Savoir».
Le renforcement des capacités des Etats du Sud à promouvoir des politiques d’offres ciblées et stratégiques permettra aux PME de se placer dans les chaînes de valeur globales (agriculture, industrie et services y compris financiers).
Une chose est cependant sûre : la globalisation est un mouvement irréversible et il serait vain de la réfuter. Mais cela n’empêche que les pays du Sud doivent avoir leur mot à dire.


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