CPS de l'UA: Le Maroc réitère la nécessité de l'adoption d'approches basées sur le nexus paix, sécurité et développement pour relever les défis de l'Afrique    Ligue des champions: Saibari et En-Nesyri buteurs, doublé pour Ziyech    PLF 2024. La taxe sur l'alcool va faire mousser les prix, surtout des produits bon marché    Code de la famille : Le PPS, la FFD, le PSU et la FGD font leurs propositions    La FRMF et la LNFP condamnent les propos "déplacés" d'un chroniqueur radio sur le sélectionneur de l'Equipe nationale A    Ligue des champions : Arsenal écrase Lens et le Real domine Naples f    Colombie : German Blanco accuse le gouvernement d'avoir torpiller les relations avec le Maroc    Le PLF 2024 pour mettre en œuvre les réformes sociales    La douce transition vers une puissance énergétique régionale    Gaza : Le roi Mohammed VI appelle à une résolution internationale pour un cessez-le-feu immédiat et durable    Les opérations de maintien de la Paix au centre d'une réunion entre Bourita et Jean-Pierre Lacroix    France : Menaces de mort contre la mosquée de Valence après la mort de Thomas    A l'ONU, le Maroc affirme qu'«il n'y pas d'alternative à l'Autorité palestinienne»    Oujda : Un colloque met l'accent sur l'intérêt des sultans et oulémas du Maroc pour le hadith du prophète    Moudawana : l'UC, le PJD et le MDS présentent leurs propositions    Cour des comptes : publication d'un rapport pour tout savoir sur la régionalisation avancée    Enseignement: Le Plan de Benmoussa pour rattraper le temps scolaire perdu    La maison de maternité de Moulay Bouazza, un engagement sans faille de l'INDH pour la promotion de la santé maternelle et infantile    Vidéo.FIFM : Les membres du jury exposent leurs critères de sélection    FIFM 2023 : Au Maroc et ailleurs, le cinéma du futur «sera centré sur des individus», selon Tarik Saleh    Nicolas Sarkozy attendu au Maroc pour la promotion de son dernier livre    EAP: Les présidents des arrondissements de Rabat dénoncent les violations de Rhlalou    CAF Awards 2023: La date et lieu de la cérémonie dévoilés    Tayssir: Le 3è et dernier versement au titre de 2022/23 versé à partir de vendredi    "Animalia" de Sofia Alaoui : Une quête intérieur et un constat sur le monde    Sport féminin : Les revenus mondiaux dépasseront la barre du milliard de dollars en 2024    Un avion militaire américain avec 8 personnes à bord s'écrase au large du Japon    L'euro numérique, un pas de plus vers l'autonomie stratégique de l'Europe    Sahel : Influence et déstabilisation d'une région    Alerte météo: Fortes rafales de vent vendredi dans plusieurs régions    La psychiatrie, une discipline médicale de pointe très mal connue    Températures prévues pour le jeudi 30 novembre 2023    COP28 : les attentes africaines    Basket /D.EX (Hommes)-J9 : Le WAC provisoirement en tête    FIFA / Wydad: Pas de mercato hivernal ?    CAN féminine Maroc 2024/ Qualifications: Programme de l'ultime journée ''aller''    Rétro-Verso : La Sqala, de la forteresse antique au monument iconique    Méconnaissable, Simon Baker nous parle de son rôle dans Limbo    MOOKA Environnement S'Empare de PLATO'F    Région de l'Oriental: Plus de 10MMDH investis dans l'eau potable et l'assainissement liquide au cours des deux dernières décennies    Une nouvelle feuille pour le développement du marché Boursier    Larache: Rencontre sur le rôle de l'industrie cinématographique dans la lutte contre les stéréotypes liés aux femmes détenues    FIFM. L'art est synonyme d'humanité selon Jessica Chastain    Sécurité : le Maroc veut renforcer sa coopération avec l'Autriche    Forsa : Clôture de la 2ème édition avec 11.200 porteurs de projets    TotalEnergies mise 254 millions de dirhams dans le projet Xlinks    UNESCO : Casablanca intègre le réseau des Villes créatives dans les arts numériques    Grâce aux PPP, la transformation numérique peut favoriser l'inclusion des personnes en situation de handicap    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Presse partisane et presse indépendante
Publié dans Finances news le 09 - 10 - 2003

Qu’il s’agisse de presse « indépendante » ou partisane, les professionnels sont tous d’accord sur le fait que les annonces publicitaires sont d’une grande importance pour le financement de leurs supports. Cependant, ils rejettent toute interférence de la part des annonceurs dans leurs lignes éditoriales. Entre théorie et pratique existe un grand fossé.
Une large catégorie d’annonceurs croient que passer une pub sur un support écrit est synonyme de faveur, oubliant qu’ils y gagnent plus que les organes de presse eux-mêmes. Un autre élément majeur est ignoré par les publicitaires ; c’est que pour qu’une annonce soit crédible, il faut que le média où elle passe soit crédible aussi. Or, un journal qui fait de la réclame dans ses papiers d’information, comme le souhaiteraient les publicitaires, n’est pas du tout crédible.
La pression des annonceurs publicitaires varie selon que l’organe de presse soit partisan ou dit indépendant. Mais il est erroné de croire que les journaux partisans ne subissent pas de pressions de la part des annonceurs. Avant de parler de la relation qu’entretient un quotidien partisan, Libération en l’occurrence, avec ses annonceurs, Salah Sbyea, le Rédacteur en chef de ce journal, tient à éclaircir les concepts. Selon lui, « la définition de la presse indépendante, en opposition à une presse partisane, est un peu simplificatrice pour ne pas dire simpliste ; cela renvoie à une histoire de la presse au Maroc de manière générale. On utilise le mot « partisane » pour parler d’une presse qui est éditée par des groupes politiques, et « indépendante » pour la presse qui est éditée par des groupes économiques ou des initiatives individuelles. ». Pour affirmer ensuite que « Dans le jargon du métier, on dit qu’un journal se vend deux fois, se vend dans le sens positif du terme une première fois aux annonceurs et la deuxième fois aux lecteurs ». Sans oublier que le rapport entre les annonceurs et les journaux doit être encadré par l’éthique de chacun et qu’il y a séparation entre la rédaction d’un journal et son service commercial. Cette séparation préserve la ligne éditoriale de tout rapport qui pourrait rapidement dégénérer. Selon lui, le fait d’être affilié à un parti, l’USFP, n’atténue pas les pressions que peut subir la presse partisane. En effet, même affilié à un grand parti, le PPS, un journal doit subsister par ses propres moyens. Ainsi, Ahmed Zaki, Directeur d’Al Bayane, assure que son journal ne dépend pas financièrement du parti et qu’il a ses propres ressources à travers les ventes, les insertions, les pubs et les abonnements. Pour un annonceur qui cherche des cibles aussi variées que possible dans la société, le fait qu’un journal comme Al Bayane vante les mérites de tel ou tel produit a une répercussion sur le lectorat et les membres de son parti. Mais c’est une arme à double tranchant, du fait que les journaux partisans ont une assise sûre et fidèle, contrairement à la presse indépendante dont le profil des lecteurs peut varier selon les thèmes de chaque numéro. Du coup, et contrairement à ce qu’on peut croire, la presse partisane est aussi convoitée par les annonceurs que la presse indépendante. Par conséquent, elle subit des pressions de la part de « certains annonceurs ». La différence réside donc dans l’approche qu’ont ces deux presses différentes, mais également dans la dominance des thèmes politiques chez la presse partisane et une tendance plutôt économique dans la presse indépendante. « C’est vrai qu’Al Bayane est axé sur l’information politique, mais nous avons des correspondants qui font des enquêtes dans le domaine des affaires et chaque fois que nous avons une information vérifiée, nous ne tenons pas compte du fait qu’elle concerne un annonceur ou pas. On ne cherche pas à donner des informations sensationnelles pour défrayer la chronique ni à nuire, mais nous informons dans un esprit critique ». Si des annonceurs retirent leurs pubs d’un organe de presse partisan, l’impact se ressent à peine du fait que le budget ne repose pas essentiellement sur la pub, contrairement à la presse indépendante, où la pub peut représenter jusqu’à 90 % du budget.
À l’origine du problème, le manque d’organisation des métiers, en l’occurrence les métiers de la publicité et de la communication. Les rapports ne sont pas clairs dans le sens où l’on ne sait pas pourquoi un annonceur pour tel produit a choisi un organe de presse au lieu d’un autre. On a vu des campagnes publicitaires d’une grande importance se faire sur des supports qui ne constituent pas la niche à laquelle s’adressait la campagne de pub. Et ce problème aboutit quelquefois à des conflits entre les annonceurs et les médias. Pour remédier à ce problème, des organes de presse indépendants, tel Assabah, ont procédé à une séparation totale entre le service rédactionnel et le service commercial. « Dans notre boîte, nous insistons pour qu’aucun journaliste ne soit un intermédiaire entre l’organe de presse et l’annonceur. Ainsi, les journalistes n’ont aucun lien direct avec les annonceurs et se soucient peu de ce que fait le service commercial. Et nous avons un service commercial qui s’occupe de cela et nous n’avons pas à nous en soucier afin d’éviter d’arriver à une situation où le journaliste sentirait le moindre engagement envers ces annonceurs », nous affirme Hassan El Attafi, rédacteur en chef d’Assabah. Bien que chaque organe de presse souhaiterait vivre de la pub, cela ne doit aucunement se concrétiser aux dépens des règles de déontologie et de l’éthique du journalisme. H. El Attafi est intransigeant dans ce sens. Pour lui, l’annonceur achète un espace publicitaire où il a le droit de faire la promotion de son produit en toute liberté, mais il n’interfère pas dans le contenu du journal. « Si un citoyen avait un problème avec un établissement public ou privé, et qu’il a recours à notre journal, je vois mal comment nous pouvons refuser de publier son cas, surtout s’il a des éléments qui prouvent la véracité de ce qu’il avance, pour éviter de nuire à une entreprise. Notre rôle est dès lors de faire un travail d’investigation pour éclaircir les faits et, s’il s’avère que l’établissement incriminé a effectivement lésé ce citoyen, il est de notre devoir d’informer le public ». Mais même si le rédacteur en chef d’Assabah assure que les journalistes ne sont absolument pas inquiétés pour leurs articles, il faut avouer que certaines publications indépendantes ont cédé à la tentation de l’argent. Ainsi on trouve des journaux qui ne vivent que par la pub, pour ne vivre que pour elle, déviant de la mission première et sacrée d’un journal. Les professionnels honnêtes qui ont tenu tête à des annonceurs se sont vus écartés sans raison logique de grandes campagnes publicitaires. Beaucoup de titres ont payé de leur vie leur intégrité et leur professionnalisme.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.