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Entretien : «Les partis n’ont pas innové»
Publié dans Finances news le 12 - 06 - 2009

* Aziz Chahir, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Hassan II, dégage les enseignements préliminaires de la campagne
électorale.
- Finances News Hebdo : A un jour du scrutin, quelle évaluation peut-on faire de la campagne électorale ?
- Aziz Chahir : Une observation de la campagne électorale actuelle dénote une certaine professionnalisation de la vie politique locale. Le pouvoir est devenu une source de revenu, ce qui a pour effet d’inciter les femmes et les hommes à faire passer les intérêts de leur carrière (leur réélection) avant les intérêts de la collectivité. En témoigne l’organisation structurelle de la campagne par la plupart des candidats, têtes de liste en particulier. Cela favorise l’apparition de nouveaux métiers inhérents à l’activisme de relais locaux lors de la campagne.
Par ailleurs, l’on assiste, dans le milieu urbain, à l’émergence d’un «nouveau» personnel politique local qui privilégie la prise de décisions de type managérial. Des porte-voix locaux tentent ainsi de s’imposer en adoptant un style de direction qui s’aligne sur le modèle entrepreneurial et évacue les référents idéologiques. Ces nouveaux managers manquent souvent de popularité et, partant, n’arrivent pas à obtenir l’adhésion volontaire des populations. Pis encore, la plupart d’entre eux cèdent à l’hégémonie des notabilités traditionnelles et finissent souvent par reproduire une campagne électorale plate, terne et peu attractive et ce malgré l’utilisation, par exemple, des techniques de communication de masse et la mobilisation d’un management local moderne comme les staff, experts…
- F.N.H. : Quelles sont les nouvelles stratégies des partis, surtout les grands, envers leurs électeurs ?
- A.C. : Les partis semblent incapables de produire un discours politique «innovant» susceptible de marquer des orientations idéologiques distinctes à même d’aider les électeurs à faire leur choix. En outre, les partis semblent avoir du mal à encadrer leurs candidats qui n’hésitent pas à faire cavalier seul jetant ainsi plus de discrédit sur l’action locale, à en juger notamment par l’intensité du nomadisme des élus durant le mandat local précédent.
De fait, il paraît clair que les partis ne parviennent pas à produire de nouvelles stratégies politiques et finissent souvent par réinventer des stratégies «patrimonialistes» fondées sur des solidarités de types communautaire ethnique, tribal, religieux…. Cela se traduit bien souvent par une certaine homogénéisation des discours et des techniques de communication utilisés par les candidats des partis pour gagner la confiance des citoyens.
Actuellement, il s’avère extrêmement difficile de distinguer le discours propagé, par exemple, par un candidat de sensibilité «de gauche» d’un candidat de droite ou du centre. Ainsi, des thématiques-phares de la campagne, à l’instar de la «justice sociale», sont souvent reprises et défendues, presque de la même manière, par exemple, par un parti progressiste et un autre d’obédience islamiste.
- F.N.H. : Est-ce que vous vous attendez à un bon score pour la participation au scrutin ?
- A.C. : Je crois que l’on pourrait s’attendre à un taux de participation au scrutin très moyen et ce malgré le fait que les échéances communales aient connu, par le passé, un taux de participation plus élevé que celui des législatives. Deux indicateurs de base pourraient attester d’une faible présence éventuelle des électeurs aux urnes le jour du scrutin. Le premier relèverait de la désaffection enregistrée lors des législatives de 2009 et dont les effets se feraient encore sentir sur les populations.
Le deuxième indicateur semble inhérent au manque d’engagement des partis à s’impliquer davantage dans la gestion de la chose locale. Face à l’activisme du mouvement associatif, les partis ne sont pas parvenus à réhabiliter le politique et peinent à mettre en pratique une culture démocratique locale ; les déclarations des chefs de partis sur l’adoption d’une politique de «proximié», par exemple, sont infondées et ne dépassent pas souvent le cadre des professions de foi.
- F.N.H. : Enfin, comment évaluez-vous les montants dépensés lors de cette campagne ?
- A.C. : Je crois que le problème des dépenses lors des campagnes électorales, en général, constitue l’un des défis majeurs qui se posent à une démocratisation du système politique. A cet égard, je crois que ce n’est pas tellement le montant des dépenses de la campagne, estimé à quelques 700 milliards de centimes, qui pose problème, mais plutôt leurs modalités de gestion. Le problème se pose, à mon avis, lorsque les candidats ne sont pas sévèrement sanctionnés, surtout lorsqu’ils usent de l’argent, par exemple, pour acheter les voix des électeurs.
Les dépenses ne font pas ainsi l’objet d’un contrôle rigoureux et indépendant de la part de la Justice et des forces vives de la société civile. La transparence est devenue, faut-il le rappeler, une condition sine qua non pour assurer une moralisation de la vie publique. Or, c’est loin d’être le cas lorsqu’on apprend, par exemple, qu’un parti récemment créé, parvient à mobiliser en un temps record des milliards et réussit à coopter des milliers de candidats pour faire campagne.
D’un autre côté, il me semble inadéquat que les autorités imposent aux partis de limiter leurs dépenses de campagne à des sommes d’argent dérisoires (50.000,00 DH pour chaque candidat). L’Administration locale est parfaitement consciente des enjeux électoraux et sait pertinemment, par exemple, que ce type de scrutin suppose la mobilisation de ressources considérables pour la couverture des circonscriptions.


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