* Le développement de la liquidité sera corrélé à la mise en place du compartiment des produits dérivés. * Troisième volet de «Future 2006» : ce marché sera à même de servir les besoins des investisseurs. Continuant sur sa lancée, la Bourse de Casablanca fait toujours montre dun entrain relativement remarqué. Après avoir, en effet, fini lexercice écoulé sur des notes particulièrement positives, le marché de la capitale économique a , dès lentame de cette année, démarré sur les chapeaux de roues. La semaine passée, avec uniquement deux séances, la place casablancaise a vu ses deux baromètres de référence enregistrer des progressions assez consistantes. Alors que le Masi a pris 4,80% à 6.062,95 points, lindicateur des blue chips a, pour sa part, réalisé un gain de 5,46% à 4.798,65 points, leurs gains annuels sétablissant ainsi à +9,46% pour le Masi et à 10,09% pour le Madex.. Lensemble des valeurs traitées au cours de ces mêmes journées ont permis de propulser la valorisation globale du marché à 275,6 milliards de DH. Le volume transactionnel hebdomadaire enregistre un négoce de 1.426 millions de DH généré à hauteur de 83,3% sur le premier compartiment, animé en cela par près du quart par les échanges sur le titre ONA. Le marché de blocs a, quant à lui, engrangé un flux de 238,2 millions de DH réalisés, pour lessentiel, par les échanges sur la valeur BMCE Bank. Marché étroit Tout cela pour dire, en définitive, que ces avancées ainsi réalisées devraient incontestablement baliser le terrain à la mise en uvre de lambitieuse stratégie intitulée «Future 2006» récemment peaufinée par les responsables du marché. Au demeurant, une démarche dautant plus opportune quelle vise pour lessentiel à élargir la cote, tout en développant la liquidité de la place casablancaise. Il faut dire que, pour lheure, autant le nombre démetteurs cotés est insignifiant (à peine une cinquantaine de sociétés cotées), autant celui des investisseurs physiques reste trop faible avec seulement 20.000 détenteurs de parts dOPCVM. Signalons, au passage, tout en intégrant trois nouvelles valeurs (Sothema, Dari Couspate et Lydec), que la capitalisation boursière de la place ne sest élargie, à fin 2005, que de 22,2% à 252,3 milliards de DH, alors que le marché na offert quun Dividend Yield estimé à 3,7% à lissue du même exercice. Reste que le paradoxe persiste, surtout quand on sait que le tissu des sociétés marocaines est fortement dominé par des petites et moyennes entreprises. Les autres handicaps, et non des moindres sont, eux, liés aux titres de créances privés marginaux, et surtout à la prédominance dun seul marché «au comptant». Mais, outre ces objectifs ainsi visés et qui pourraient, sans aucun doute, contribuer à donner le punch nécessaire à lactivité boursière, nombreux sont les observateurs qui estiment que la parade est intimement tributaire de la mise en place du marché à terme de taux. Troisième volet de la nouvelle stratégie de développement de la Bourse de Casablanca : ce marché, fait-on valoir, sera susceptible, dune part, de servir les besoins des investisseurs et, dautre part, permettre à la Bourse de Casablanca dacquérir un savoir-faire dans la gestion des marchés dérivés. Produit dérivé ? En fait, un produit dérivé est un contrat dont la valeur est "dérivée" du prix d'autre chose, en général des «investissements au comptant », tels que les actions, obligations et instruments monétaires. Grosso modo, il sagit dinstruments financiers reposant sur des valeurs mobilières ou sur des indices de marché (contrats à terme, options sur taux, indices, valeurs, ...) qui permettent, soit d'atténuer les conséquences d'une évolution défavorable du marché, soit d'amplifier l'effet d'un investissement en anticipant une variation attendue. A ce niveau, les opérations d'emprunt ou de prêt sont marquées par des volumes élevés et par de faibles risques de signature. Les marchés monétaires sont des marchés de gros où les banques, (grandes) entreprises et organismes gouvernementaux financent leurs déficits et placent leurs excédents à court terme. Au plan local, on sattend à ce que les instruments monétaires, entre autres instruments, qui devraient s'y échanger soient les Bons du Trésor qui sont des emprunts (à court terme). Ainsi, grâce à cette nouvelle vision, la Bourse de Casablanca sera en mesure de canaliser lépargne disponible vers linvestissement productif. Avec ces nouvelles dispositions, et pour les stratèges de la BVC, les objectifs à atteindre à lissue de la prochaine décennie visent à multiplier le nombre moyen quotidien dactions négociées et de contrats enregistrés par un coefficient compris entre 7 et 10 et, ensuite, de multiplier le nombre dinvestisseurs physiques par 20. Pour les trois prochaines années, les concepteurs de «Future 2006» sattendent ainsi à ce que les indicateurs de négociation progressent de 25% en moyenne par an et le nombre dinvestisseurs physiques devra croître de 50% en moyenne par an.