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Exclu. Ce qui se cache derrière l'interdiction du film « Zanka contact »
Publié dans H24 Info le 21 - 10 - 2022

Le Centre cinématographique marocain (CCM) a annoncé jeudi la suspension du visa d'exploitation commerciale du film Zanka Contact réalisé par Ismaël El Iraki. Le long-métrage avait pourtant remporté le Grand prix du 22e Festival national du film et a été visionné par quelque 8.000 spectateurs. Alors, pourquoi n'en parler qu'aujourd'hui ? Que s'est-il passé exactement ? Détails.
Polémique autour du film «Zanka contact». Produit par Mont Fleuri Production et réalisé par Ismaël El Iraki, le long-métrage continue de faire débat. Et bien qu'il soit sorti le 1er décembre 2021 dans les salles de cinéma nationales, ce n'est qu'en ce moment qu'il fait l'objet d'une série de sanctions prises par le CCM. La cause? L'utilisation d'une chanson de Meriem Hassan, une chanteuse sahraouie qualifiée de pro-Polisario, décédée en 2015 dans les camps de Tindouf.
Une polémique, puis une sanction
«Il faut être stupide ou naïf pour croire ce que le CCM avance comme arguments. Le film a fait sa tournée normalement dans presque toutes les salles de cinéma marocaines. Il a assisté à des festivals et a même remporté le Grand Prix du 22e Festival national du film à Tanger et ce n'est que maintenant qu'on se réveille?», s'interroge une source proche du dossier, souhaitant garder l'anonymat.
En effet, l'instance publique avait expliqué que la société de production du film avait obtenu un soutien financier de 4,2 millions de dirhams, ainsi qu'une licence pour le tournage prévu pendant la période allant du 10 juin au 21 juillet 2019, et ce «selon les procédures en vigueur». Et si cette dernière avait décidé «à l'unanimité d'accepter le contenu», c'est que le scénario était différent du résultat final. «Que ce soit avant la production ou pour obtenir la quatrième tranche du soutien financier demandé, (le scénario ndlr.) n'inclut aucune référence à l'utilisation de la chanson de Mariem Hassan», lit-on dans le communiqué diffusé par le CCM.
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Dans son communiqué, le CCM annonce aussi la « suspension de la licence d'exploitation commerciale et culturelle pour la bande de film en question», ainsi que celle de «la diffusion commerciale et culturelle du travail au niveau national et international». Un avertissement a d'ailleurs été également envoyé à la société de production «afin de modifier la copie du film dans un délai de 48 heures pour le faire correspondre au scénario original». La carte professionnelle du réalisateur Ismaël El Iraki a quant à elle, été suspendue, indique le CCM, tout en se réservant « le droit d'engager des poursuites judiciaires à l'encontre du producteur et du réalisateur».
Quelques heures plus tard, la production et le réalisateur ont eux aussi publié un communiqué selon lequel ils disent avoir suivi scrupuleusement les règles en déposant le film à la commission d'attribution des visas du CCM en vue de la sortie nationale en 2021. De plus, le film a obtenu son visa sans demande de changement.
«Si toutefois un changement est demandé aujourd'hui par la commission d'attribution des visas du CCM, nous sommes évidemment totalement disposés à suivre toute directive de la commission conformément aux règles du CCM que nous respectons scrupuleusement. Suite à leur décision du 20 octobre 2022, nous avons d'ores et déjà remonté une version du film sans cette musique qui sera transmise au CCM dès sa finalisation, le 21 octobre 2022», ont expliqué ces derniers.
Mais si le CCM avait autorisé la diffusion dudit film, pourquoi change-t-il d'avis aujourd'hui ?
«Un seul fautif dans l'histoire»
Pour notre source, s'il y'a un fautif dans l'histoire, ce ne peut être que le CCM. «Lorsque le CCM sort un communiqué pour dire qu'il avait approuvé le scénario, depuis quand le CCM donne-t-il l'autorisation en se contentant du scénario ? Arrêtons de prendre les gens pour des analphabètes. Le scénario est présenté simplement pour avoir le fond d'aide et pas plus», s'indigne cette dernière. Selon ses propos, dans tous les films à travers le monde, le scénario présenté au tout début change en fonction de plusieurs critères qui rentrent en jeu.
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«C'est connu de tous. Ça peut être pour des raisons de moyens, des raisons artistiques, ou autres. En tous cas, c'est la pratique courante dans le domaine cinématographique. Et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il y a une commission de visionnage qui n'octroie lesdits visas en guise d'autorisation de diffusion qu'après avoir visionné le film», dit-elle. Et si notre source se pose plusieurs questions c'est qu'elle sait que les conditions d'obtention du visa culturel sont très strictes. Selon le site officiel du CCM, parmi lesdites clauses, une copie de chaque film sur un support de stockage de données (Blue Ray, DVD, DCP …) ou à défaut des liens de Streaming ou Vimeo, doit obligatoirement être envoyée à la Commission de visionnage.
«Jamais un visa n'a été octroyé sur la base d'un scénario. Je ne comprends donc pas la position du CCM, à mon avis insensée. Pourquoi le Centre ne fait pas son travail bien comme il le faut ? Pourquoi la commission a-t-elle accordé, après visionnage, l'autorisation de diffusion sans que la musique ne lui pose aucun problème ? Surtout si dans ladite commission il y a un membre spécialisé dans la culture Hassanie», se demande notre source.
Problème de générations
Lorsqu'un film est tourné, il ne peut être diffusé qu'après avoir eu plusieurs autorisations. Ce qu'on appelle un visa culturel et un visa commercial sont des autorisations qui permettent au film d'être présenté dans des festivals, des rendez-vous, ainsi que les salles de cinéma, etc. « Or après visionnage, le film a été voté à l'unanimité par le comité de visionnage qui octroie aux réalisateurs, lesdits visas. Et Ismaël El Iraki l'a intelligemment expliqué dans son communiqué », insiste notre interlocutrice.
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D'après ses dires, le problème découle d'un scandale qui a eu lieu au Festival national de Tanger, lorsque deux membres s'étaient retirés du jury à cause d'un malentendu lors des votes. «C'est un règlement de compte et surtout un conflit générationnel. Les anciens n'acceptent pas que les jeunes arrivent avec de nouvelles idées, pourtant tellement bénéfiques pour l'industrie du cinéma marocain qui souffre beaucoup à cause de ce genre de problèmes», souligne cette dernière.
Pour elle, si le cinéma marocain met du temps à avancer et qu'il a du mal à faire l'objet d'une rénovation d'une grande ampleur, c'est qu'un nombre «d'anciens» ne laissent pas s'exprimer «comme il se doit» les jeunes et insistent à les freiner. «Ce sont des Marocains, fiers de leur patrie. Et de là à les traiter de séparatiste, ou autres, c'est très lourd de sens et surtout très injuste. Si on continue de repousser ces jeunes, de leur rendre la vie difficile, de les traiter de tout et de n'importe quoi à cause des caprices des anciens, notre cinéma marocain ne verra jamais le changement et restera comme nous l'avons toujours connu», conclut notre source.


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