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Les étudiants marocains de plus en plus séduits par la langue de Shakespeare
Publié dans Hespress le 24 - 11 - 2019

La langue de Shakespeare serait –elle en train de « piétiner » la langue de l'ancien colonisateur français ? C'est ce que laisse entendre le journal populaire français « Le Monde » qui titre dans l'un de ses article « Au Maroc, l'anglais s'affirme face à l'enseignement en français ».
Dans son analyse, le journal français indique que l'anglais s'impose à petits pas sur la langue de Molière et attire de plus en plus de lycéens, malgré le fait que leurs parents étaient tous dans le système français, soulignant dans ce sens que « les établissements anglophones se multiplient dans les grandes villes, en concurrence directe avec un réseau français encore très présent – c'est le deuxième au monde après celui du Liban ».
En effet, cette dernière décennie, les écoles, ou missions, américaines ou anglo-saxonnes se sont multipliées dans le Royaume face à un système français très présent depuis l'époque du protectorat, que ce soit dans les écoles, les administrations, les grandes surfaces, voire même dans les médias (télévision, radio, journaux, magazine).
Ainsi, « Le Monde » énumère les écoles américaines et anglo-saxonnes présentes au Maroc, citant les écoles américaines à Rabat, Tanger ou Casablanca, où « s'ajoutent de nouvelles écoles anglophones, comme la British International School de Casablanca ou la London Academy, ouvertes en 2017 ».
« Le Monde » fait pareillement savoir que ces structures privées ont pour la plupart obtenu une accréditation, comme le Cambridge Assessment (une dizaine d'écoles) ou l'International Baccalauréat (IB, quatre établissements), reconnus dans la plupart des universités mondiales.
Et de souligner « qu'être accrédité IB garantit un diplôme à la fin du lycée ainsi qu'un certain cadre éducatif dès l'école primaire », notant par ailleurs que « le bac français reste encore le plus délivré des diplômes internationaux au Maroc ».
Le quotidien français n'a pas manqué de revenir sur la réforme sur l'enseignement opérée par le gouvernement marocain depuis 2014, dans le cadre de laquelle ce dernier « a lancé la section internationale du bac marocain, option anglais ». Ainsi, « Le Monde » relève que, dans ce cadre, « les matières scientifiques sont enseignées dans la langue de Shakespeare dans neuf lycées, dont six publics, qui regroupent 473 élèves ».
Le journal a même évoqué la loi-cadre 51-17 relative au système de l'éducation, de l'enseignement, de la formation et de la recherche scientifique, entrée en vigueur en août 2019 et qui a suscité un grand débat national, notant que cette loi-cadre « instaure cette alternance linguistique qui permet d'enseigner dans une autre langue que l'arabe classique ».
Il cite à ce propos Karima Ziamari, chercheuse à l'université de Meknès, qui a déclaré à « Le Monde » que « l'éducation nationale s'ouvre, et pas uniquement au français ».
« Au Maroc, l'intérêt (pour l'anglais) augmente surtout aux niveaux du primaire et du secondaire. Et dans ces écoles anglophones, les élèves marocains sont plus nombreux que les étrangers », a indiqué à Le monde, Nicholas Lyddon, responsable développement de l'IB en Afrique, soulignant que « les élèves ont l'embarras du choix dans les diplômes délivrés et bénéficient de cette concurrence ».
D'un autre côté, Kenza Bennis, une marocaine qui tient un camp de vacances anglophone en immersion dans la nature, a déclaré à la publication que « l'univers de référence des enfants est devenu anglophone à travers les chanteurs, films, séries ou blogueurs qu'ils suivent », avant de souligner que « les écoles privées étant chères, c'est aussi une façon d'affirmer une position pour les nouveaux riches qui n'ont pas fait l'école française ».
Kenza Bennis a, en outre, noté que depuis 10 ans , elle a remarqué que « les personnes qui maîtrisent l'anglais auront plus d'offres au niveau socioprofessionnel ».
Un constat évident, puisqu'en effet l'anglais est devenu très présent au Maroc, surtout avec les réseaux sociaux. Et même quand les Marocains quittent le territoire pour aller en vacances ou pour le travail dans un pays étranger, hors France, c'est à l'anglais qu'ils ont recours pour communiquer, ce qui les pousse aujourd'hui à se tourner de plus en plus vers la langue de Shakespeare.
Alors que la France était la destination n°1 des étudiants marocains pour poursuivre leurs études, la chercheuse marocaine Karima Ziamari constate dans son analyse à « Le Monde » que cela devient aujourd'hui « inaccessible, surtout avec l'augmentation des frais d'inscription à l'université pour les étudiants étrangers ». Elle estime donc que « les parents préfèrent donc envoyer leurs enfants dans des pays anglophones, où ils espèrent les diriger vers un métier de prestige ».
Un constat présent également chez les étudiants de l'enseignement public, poursuit la chercheuse à l'université de Meknès, qui indique au quotidien français que ce sont en général « des étudiants issus de la classe moyenne, qui ne peuvent pas payer l'école privée et qui ont subi l'arabisation de l'enseignement. Souvent ils ne maîtrisent pas le français. Aller vers l'anglais est plus facile, c'est une langue sans jugement négatif ».
Pour conclure, la chercheuse fait savoir que l'anglais est une « langue neutre, ni identitaire, ni liée à un passé colonial » contrairement à l'espagnol ou au français, rejetés par certains.
Selon la chercheuse, même si le français est omniprésent au Maroc, « ce n'est pas une langue officielle. Il est surtout associé à une élite, qui le parle à la maison » mais c'est une langue qui reste tout de même « dominante ».


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