Les fonctionnaires titulaires de diplômes déclassés de l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), ont observé ces 16 et 17 décembre, un débrayage de 48 heures, assorti d'un sit-in devant le siège de l'Office à Casablanca. Les grévistes réclament depuis 2011, la révision de leur statut, un reclassement approprié à leur diplôme et un réaménagement des heures de travail, soit des revendications qualifiées par la direction des ressources humaines de l'Office de « déraisonnables » . Sollicité par Hespress Fr, le directeur des ressources humaines de l'OFPPT, Said Slaoui, a expliqué que cette catégorie de fonctionnaires demande « la réorganisation dans le cadre et la catégorie administrative correspondant aux diplômes supérieurs obtenus, sans la prise en compte des diplômes qui ont été approuvés lors de leur intégration à l'OFPPT en 2011 ». Pour lui, cette demande est « déraisonnable et contraire aux lois et coutumes en vigueur dans les administrations et les institutions publiques, ce qui a été confirmé par les tribunaux administratifs et la Cour d'appel dans plus de 53 actions judiciaires intentées depuis 2011 ». Le DRH e l'OFPPT a pareillement expliqué que l'Office adopte, dans son processus de recrutement, « le principe de l'adaptation du poste aux compétences et aux conditions qui lui sont nécessaires », soulignant qu'il est « déraisonnable d'employer un doctorant ou un titulaire de maîtrise dans un poste qu'un technicien peut occuper avec une rentabilité élevée ». Le but de ce processus de recrutement adopté par l'OFPPT, poursuit notre interlocuteur, permet de « garantir le principe de l'égalité des chances et de la rationalisation des dépenses ». Selon Said Slaoui, ce mouvement de protestation intervient « à un moment où la famille de l'Office célèbre la modification du statut de l'OFPPT, qui a été approuvé au début du mois de septembre dernier par le ministère des Finances, et qui a apporté un ensemble de privilèges à toutes les catégories d'employés en reconnaissance de leur implication et de leurs efforts continus pour développer le secteur de la formation professionnelle et compte tenu de leur rôle principal dans la mise en place de la nouvelle feuille de route et l'atteinte des normes de qualité ». Pour ce qui est du statut de l'Office qui a été modifié récemment, Said Slaoui précise que cet amendement « comportait un ensemble d'aspects, dont les plus importants concernaient l'augmentation générale des salaires, l'augmentation des différentes bourses et la création de nouvelles rémunérations liées à la responsabilité ou aux conditions particulières de formation ». « Les quotas de mise à niveau interne ont également été augmentés de 33% », a-t-il fait savoir. Justement, a-t-il poursuivi, la direction générale de l'OFPPT a profité de cet amendement pour « prendre en compte les aspirations de cette catégorie de fonctionnaires », et ce nouveau statut leur permettra de « participer aux concours de recrutement ouverts par l'Office, selon ses besoins, et qui soient conformes à leurs diplômes et avec leur reclassement administratif en cas de réussite, chose qui n'était pas possible avec l'ancien statut ». Il s'agit là, estime Said Slaoui d'« un acquis qui répond aux doléances de cette catégorie de fonctionnaires d'une part, et qui respecte le principe d'égalité des chances d'autre part ». Mais la coordination nationale des fonctionnaires titulaires de diplômes déclassés au sein de l'OFPPT ne le voit pas de cet œil. Selon elle, il s'agit d'un « cadeau empoisonné », puisque leur ancienneté de 10 ans ou plus sera réduite en miettes en passant ce concours. Pour conclure, le DRH de l'OFPPT, Said Slaoui, insiste sur « la prise en compte des intérêts des stagiaires en premier lieu, évitant toute perte de temps scolaire, notamment dans le cadre des efforts considérables déployés par tous les acteurs pour faire progresser le secteur et mettre en place la nouvelle feuille de route pour le développer et en faire un levier essentiel pour stimuler l'économie nationale et répondre aux exigences des jeunes et des entreprises ».