Le compte à rebours pour les élections pour l'année 2021 a débuté et d'aucuns des partis politiques de l'opposition et de la majorité, militants de la bonne cause et tiens même de l'exécutif s'activent pour y faire face à chacun ses velléités de succès. Bien plus que des programmes pour la campagne électorale et un peu plus, tout ce beau monde cible et charrie un pan bien particulier des éligibles à l'urne, les jeunes marocains qui rechignent à s'inscrire sur les listes électorales. Le groupe d'âge entre 18 et 24 ans qui, tout de même, représente quatre millions de jeunes femmes et hommes, est particulièrement le plus réticent à mettre son nom au bas du parchemin des listes électorales. Seuls 4% du total inscrit sur les listes électorales ayant adhéré à la bonne cause. A l'heure où les partis politiques aspirent et s'attèlent à convaincre les jeunes et à les motiver à participer aux prochaines élections, Abdelouahed Ziat, membre de la commission des politiques publiques dans la région de Rabat-Salé estime au micro de Hespress que le discours des partis politiques n'est pas attractif pour les jeunes. Aussi a-t-il déclaré « Les jeunes sont conscients de la logique des partis ainsi que de leurs discours et déclarations peu envoutants et de la langue de bois qu'ils utilisent. Leurs programmes se répètent de la même manière classiquement, ce qui leur fait perdre énormément de points aux yeux des jeunes marocains. Ce n'est pas là le meilleur moyen d'attirer, d'encourager et de motiver les jeunes à s'engager dans le travail politique ainsi que dans les élections ». Ce manque d'intérêt des jeunes marocains pour les affaires publiques et leur réticence à s'engager dans l'action politique et à participer aux élections est un fait confirmé par des recherches antérieures du Haut-Commissariat au Plan, qui ont révélé que seulement 1% d'entre eux est impliqué dans un parti politique, et cela ne dépasse guère le pourcentage de ceux qui participent aux réunions organisées par les partis politiques ou les syndicats, 4%. Abdelouahed Ziat estime en outre que « ce qui augmente l'éloignement des jeunes par rapport à la chose politique et leur participation, c'est le mépris ressenti à leur égard par les partis politiques dans le traitement de leurs doléances. Ils se méfient des promesses électorales faites de la même recette, pour la plupart similaires entre les partis ». Il y a un autre facteur qui pousse les jeunes à s'abstenir de toute participation politique et aux élections poursuit le militant, « c'est l'espace limité pour la participation des jeunes aux décisions des partis et à influencer les politiques publiques liées à la jeunesse à tous les niveaux, éducation, santé, social, économique etc. ». Et de cette remarque toute pertinente Ziat explique, « A priori c'est un manque flagrant de communication entre jeunes et partis politiques car on le voit, dans sa campagne pour inciter les citoyens à participer à l'inscription sur les listes électorales, le ministère de l'Intérieur s'est concentré sur les jeunes adultes en âge de voter ( 18 ans), en les invitant à déposer des demandes d'inscription sur les listes électorales ». Le membre de la commission des politiques publiques dans la région de Rabat-Salé continue dans son élan et explique « l'influence politique des partis et leur faible initiative dans de nombreux dossiers et problèmes vont conduire à leur affaissement, si ce n'est pas déjà fait ». Et de poursuivre « On a besoin des chefs de parti qui comprennent la mentalité des jeunes devenus plus conscients des bienfaits de la politique, et qui quelque part sont un parti fort au niveau des médias sociaux, car s'imposant dans de nombreux domaines et du coup embarrassent les politiciens et les partis ». Et d'expliquer, « Malgré le fait que les partis politiques marocains aient des «jeunes» (Chabiba), ces structures de jeunesse n'ont, pas non plus, motivé les jeunes à adhérer à une participation politique ». La raison est que « le rôle des jeunes partisans est souvent entravé au sein de nombreux partis politiques, et les positions de ceux qui militent sont identiques à la logique politique des personnes âgées et non à la leur», dit Ziat. Ce dernier estime « qu'à ces facteurs, qui ont fait perdre la confiance des jeunes dans les partis politiques, se sont ajoutés cette année les répercussions de la pandémie de coronavirus, qui ont encore plus aggravé les problèmes des jeunes. Notamment sous cet aspect lié au chômage et au manque d'opportunités de travail ». Le militant activiste a ajouté que « la restauration du facteur confiance devrait être la plus grande préoccupation des partis pour les encourager dans le travail politique et dans les élections, soulignant que ce pari reste dépendant de la crédibilité du discours présenté par les partis, de l'apport de compétences et de l'interaction avec les enjeux des citoyens en général et ceux de la jeunesse. Préoccupation, renforcement de la démocratie à l'interne, responsabilité et l'obligation de rendre compte tels sont les maîtres mots » conclut le membre de la commission des politiques publiques dans la région de Rabat-Salé Abdelouahed Ziat.