Le refus de l'organisation des BRICS d'accepter l'adhésion de l'Algérie est un échec personnel du président Abdelamajid Tebboune et un spectaculaire désaveu pour son régime. Il en a fait la cause principale de son mandat et la rampe de lancement pour légitimer ses prétentions pour un second mandat. Le choc est immense en Algérie, d'autant plus que cette organisation a préféré à l'Algérie des pays comme l'Egypte et l'Éthiopie considérés par Alger comme moins puissants économiquement et plus fragiles politiquement. Pour le le président Tebboune, l'adhésion aux BRICS était devenue une obsession. Dans toutes ses sorties médiatiques, il donnait aux algériens des certitudes que ce projet valorisant allait se réaliser. Ses visites en Russie comme en Chine ont eu pour agenda essentiel les tentatives de Tebboune de convaincre le leadership de ces pays de soutenir l'adhésion algérienne. Dans sa tentative de séduire et de convaincre, Tebboune est allé jusqu'à annoncer le dépôt d'un milliard et demi de dollars dans la banque des Brics Tebboune était tellement sûr de lui qu'il interpellait même les plus lucides des algériens qui lui opposaient les fragilités structurelles de l'économie algérienne. Malgré une incontestable richesse énergétique, le pays ne parvient pas à assurer à ces citoyens les nécessités de bases. Comme en témoignent la rareté des produits et les trop fréquentes queues des algériens pour acquérir les indispensables pour la vie quotidienne. Cet échec est un puissant révélateur des failles du régime algérien. Ni Economie forte, ni influence politique reconnue. Un des responsables des BRICS, le ministre des affaires étrangères russe Sergei Lavrov avait décrit les critères de choix de nouveaux membres. Il s'agit du poids, de l'autorité et des positionnements politiques du Pays concernés. Ces critères évoqués par le responsable russe sont autant de réquisitoires contre le régime algérien. Du point de vue des pays des BRICS, l'Algérie n'a ni poids économique, ni autorité politique, ni positionnement politique responsable et respecté. Il est vrai que le bilan diplomatique de L'Algérie de Abdelamajid Tebboune est un point noir de cette candidature avortée. Une rupture diplomatique avec le voisin marocain, une crise ouverte avec l'Espagne et l'Union européenne, des relations problématiques avec la France, exécrables avec les pays du golfe, au bord de la crise de nerfs avec l'administration américaine. La gestion Tebboune a eu le don de multiplier les fronts de crise et de tensions. Il était donc tout à fait naturel que le pays puisse exporter cette image de pays névrotique, sanguin, sans ligne directrice cohérente, géré par les humeurs et les lubies. En subissant un désaveu aussi spectaculaire, le régime algérien perd une précieuse carte de chantage à l'égard de l'Union européenne. Tebboune présentait l'adhésion de l'Algérie au Brics comme un moyen d'échapper à l'influence occidentale. Au cours de sa visite à Moscou, il avait essayé de jouer sur cette corde devant l'impassible Vladimir Poutine. Le pire dans l'histoire est que l'insistance jusqu'à l'obsession de Tebboune montrait que le président algérien n'envisageait pas uniquement de rejoindre un groupement économique formé par ces pays du BRICS, il pensait aussi rejoindre un ensemble politique avec, pourquoi pas, demain un parapluie militaire calqué sur le modèle de l'OTAN et inspiré par une alliance stratégique. Pour les algériens le temps n'est-il pas venu de comprendre que leurs échecs en interne et leurs humiliations à l'international ne sont en réalité que le fruit de la malédiction des choix stratégiques de leur gouvernement d'investir toutes les ressources et les intelligences algériennes dans le parrainage et le financement de l'aventure séparatiste du Polisario. Cette affaire du Sahara marocain mine leurs relations internationales, configure leur réputation, conditionne leur image, agit sur leurs choix et leurs alliances. Le résultat des courses, un pays déprécié, un leadership méprisé, une économie bloquée, des animosités à la pelle qui participent à l'isolement du pays. Aujourd'hui pour Abdelmajid Tebboune qui aspire a convaincre ses alliés internationaux notamment la France de sa capacité à incarner un second mandat, il va falloir construire une autre relation avec son voisinage maghrébin et européen à la lumière de cet échec de rejoindre les Brics. Les pays européens qu'il traitait avec morgue et mépris ne lui pardonneront pas cette séquence où le régime algérien a brûlé ses relations avec eux avec l'espoir incertain de les substituer avec les Brics .