Les tensions entre le Maroc et le mouvement séparatiste du front polisario s'intensifient à la lumière des événements récents, marqués par la reconnaissance internationale croissante de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Et pour cause, l'établissement de représentations consulaires dans cette région du sud du Royaume les enrage à chaque fois qu'une nation vient s'y établir. Ces démarches diplomatiques et les divers soutiens à l'initiative d'autonomie du Maroc sont perçus par le front polisario comme une remise en cause de leur campagne sécessionniste. Dans ce contexte, le représentant adjoint du mouvement séparatiste du front polisario en Allemagne, Mohamed Sayed al Bashir, a accusé les entreprises allemandes « avides de profits » de contribuer au « pillage des ressources "sahraouies" » dans les régions du sud du Royaume. Il a, également et en désespoir de cause, lancé une série de critiques virulentes à l'encontre des entreprises allemandes. Il les accuse notamment de complicité dans ce qu'il considère comme une exploitation illicite des ressources sahraouies, alimentant ainsi, selon ses dires, « l'entreprise d'occupation marocaine et le changement démographique de la région ». Le représentant adjoint du mouvement séparatiste, critique la position du Maroc qui, selon lui, cherche à asseoir sa présence en s'alliant avec des puissances occidentales par l'entremise d'investissements dans des projets d'énergies renouvelables, dans un effort qu'il qualifie de façade écologique, « le Maroc, champion de la ruse, a réussi également à duper les Etats occidentaux en leur faisant croire qu'il développait les énergies renouvelables dans les territoires sahraouis occupés. Sous prétexte de vouloir développer des sources d'énergie alternatives, l'occupation marocaine est cimentée et éco-blanchie par les Occidentaux », a-t-il encore déclaré. Les perspectives d'une solution pacifique à ce conflit restent floues, alors que le dialogue est éclipsé par des discours polarisés et des actes de revendication qui alimentent une impasse diplomatique persistante. Il a en outre affirmé que le Maroc « n'avait aucun moyen de gagner militairement la guerre au Sahara occidental », soulignant que la complicité de certains Etats occidentaux avec le Royaume « est l'une des raisons pour lesquelles le conflit n'est pas encore résolu ». Ces propos ont suscité une réaction du directeur du Centre d'études stratégiques pour le Sahara et l'Afrique, Abdelfattah El Fathi. Il a suggéré que les allégations d'exploitation illégitime des ressources naturelles du Sahara marocain par le polisario et ses soutiens internationaux, principalement l'Algérie et l'Afrique du Sud, sont une tentative de séduction de l'opinion publique mondiale suite à une série de revers politiques dans le dossier du conflit saharien. El Fathi a également mentionné, dans ses commentaires à Hespress, que la focalisation du Polisario sur les droits de l'homme et sur les accords internationaux comme celui de la pêche entre le Maroc et l'Union européenne est une manœuvre pour rééquilibrer les positions de négociation après divers échecs dans des forums internationaux. El Houcine Guennoun, de l'Observatoire maghrébin d'études politiques internationales, considère, quant à lui, que l'inquiétude exprimée par le front polisario face aux investissements étrangers témoigne d'une reconnaissance implicite de la marocanité du Sahara. Il cite à Hespress et en cela, l'accord entre le Maroc et le Royaume-Uni pour la fourniture d'électricité comme exemple de la solidité des engagements économiques du Maroc dans la région, en dépit des revendications séparatistes.