Le gouverneur de la province de Nouaceur a prononcé la suspension immédiate du président du conseil communal de Bouskoura, Bouchaïb Taha, membre du Parti de l'Istiqlal (PI, majorité), en raison d'«agissements constitutifs de violations manifestes des lois et règlements en vigueur», selon des sources concordantes. Trois autres élus ont été également écartés de leurs fonctions dans l'attente d'une décision judiciaire. Les personnes visées par cette mesure la première vice-présidente en charge des autorisations de raccordement électrique et militante du même parti ; un conseiller communal du Rassemblement national des indépendants (RNI) et un élu du Parti authenticité et modernité (PAM). Selon les mêmes sources, cette décision procède de l'application de l'article 64 de la loi organique n° 113.14 relative aux communes, qui autorise le représentant de l'Etat à saisir le tribunal administratif pour demander la révocation d'un ou plusieurs membres du conseil communal lorsqu'ils contreviennent aux prescriptions légales en matière de gestion publique. Le texte autorise également, à titre conservatoire, leur suspension jusqu'à l'issue de la procédure contentieuse. Les autorités préfectorales auraient établi l'existence d'irrégularités majeures dans l'octroi des autorisations d'urbanisme et dans l'administration des recettes fiscales communales. L'ampleur des faits reprochés a conduit à la transmission des dossiers aux magistrats de la juridiction administrative de Casablanca, seule compétente pour statuer sur une éventuelle déchéance des mandats concernés. Située au sud de Casablanca, la commune de Bouskoura relève de la préfecture de Nouaceur. Elle constitue un pôle urbain en pleine expansion et accueille un volume croissant d'investissements, ce qui exige une administration méticuleuse, soumise à un strict respect des règles de droit et des principes de bonne gouvernance. La juridiction administrative devrait rendre ses décisions dans les prochaines semaines. En cas de confirmation des griefs retenus, les élus concernés seront déchus de leurs fonctions et interdits de candidature pour le reste de la durée du mandat actuel, conformément à l'article 64 précité.