Face à ce qu'elle qualifie de dérive autoritaire dans l'élaboration du nouveau statut de l'Éducation nationale, la principale organisation des inspecteurs lance un avertissement clair : les atteintes à leurs droits et à leur rôle ne passeront pas sans réponse. Alors que les discussions autour du nouveau statut unifié semblent prendre une tournure préoccupante, le bureau national du syndicat des inspecteurs de l'Éducation nationale monte au créneau. Dans un communiqué ferme, il fustige ce qu'il qualifie de « ciblage systématique » à l'encontre des cadres de l'inspection, et alerte sur les risques que ces pratiques font peser sur la stabilité du système éducatif. « Un dialogue social vidé de sa substance » La structure syndicale accuse certains responsables centraux du ministère de l'Éducation nationale de saborder les fondements mêmes du dialogue productif et de la participation effective. Selon elle, ces attitudes entravent les efforts de réforme et créent un climat de défiance qui compromet la sérénité nécessaire à la mise en œuvre des chantiers prioritaires, en particulier ceux liés à la loi-cadre 17-51. Le syndicat rappelle que les inspecteurs ont toujours exercé leur mission avec professionnalisme et sens du devoir, en s'engageant pleinement dans l'accompagnement des réformes pédagogiques. Fidèle à ses principes, la structure syndicale affirme continuer à défendre l'école publique, la qualité de l'enseignement et l'égalité des chances, dans le respect des règles de bonne gouvernance et de l'éthique professionnelle. Mais c'est sur le processus d'élaboration du nouveau statut qu'elle exprime sa plus vive inquiétude. Le communiqué évoque un « dérapage grave » marqué par l'abandon de compromis antérieurs, une approche sélective du dialogue social, et surtout, une marginalisation de la voix des inspecteurs. Une mobilisation pour défendre les acquis Parmi les décisions récentes contestées, figure une note de service relative à la mobilité des inspecteurs, que le syndicat qualifie d'injuste et contraire aux droits acquis de la profession. Cette note serait, d'après le structure syndicale, symptomatique d'une logique de recul et de passage en force, illustrée aussi par l'accélération de l'envoi de textes d'application à la Secrétariat général du gouvernement, en l'absence de concertation et malgré des lacunes manifestes sur le fond comme sur la forme. Face à cette situation, les inspecteurs entament un premier cycle de mobilisation. Le bureau national appelle ses membres à porter le brassard rouge durant les examens certificatifs, à boycotter toutes les réunions initiées par l'administration aux niveaux central, régional et provincial, et à suspendre leur participation à tout encadrement ou formation liés au programme « Écoles pionnières », aussi bien en présentiel qu'à distance. Le syndicat met également en garde contre toute tentative de remettre en cause les prérogatives de l'inspection, réaffirmant sa détermination à défendre la dignité de ses membres et leur rôle fondamental dans la construction d'un service public d'éducation de qualité. Il appelle l'ensemble des structures à faire bloc pour préserver leur place dans la gouvernance du système éducatif. En conclusion de son communiqué, la structure syndicale réaffirme son indépendance, sa cohésion et son engagement continu à porter la voix des inspecteurs. Elle se dit résolue à poursuivre la lutte par des moyens légitimes, afin de garantir une carrière équitable pour ses membres et un service éducatif à la hauteur des attentes des citoyens.