Sous couvert d'une activité culturelle organisée récemment à Tanger, certaines personnes prétendent représenter les traducteurs assermentés agréés auprès des tribunaux, sans disposer de base juridique. Une situation qui a suscité une vive réaction de l'Association des traducteurs agréés auprès des tribunaux du Royaume du Maroc (connue sous l'acronyme ATAJ), laquelle a tenu à clarifier plusieurs points à l'attention de l'opinion publique nationale et professionnelle. Dès l'introduction d'un communiqué parvenu à Hespress FR, l'Association rappelle qu'elle constitue l'unique cadre professionnel légalement reconnu représentant les traducteurs assermentés au Maroc. Cette reconnaissance s'appuie sur les dispositions de l'article 63 de la loi n° 50.00 relative à l'organisation de la profession des traducteurs agréés auprès des tribunaux. Ce texte définit avec précision les bases de la représentativité professionnelle et le cadre juridique auquel sont soumis les traducteurs assermentés, confirmant ainsi la légitimité de l'association ATAJ. Par ailleurs, l'association exprime son plein soutien au projet de loi 52.23, actuellement en cours d'examen législatif, qui vise à réorganiser la profession de traducteur assermenté. Ce projet, initié par le ministère de la Justice, est salué par l'association comme une initiative législative importante, élaborée dans le cadre d'une approche participative sérieuse et responsable. Selon ATAJ, ce projet vise à revaloriser la profession, à renforcer son indépendance, et à structurer son organisation institutionnelle. Un des aspects les plus notables de ce projet est la création d'une instance nationale représentative, désignée sous le nom de « l'Instance nationale des traducteurs assermentés », prévue par l'article 93 du projet de loi. Cette institutionnalisation est perçue par l'association comme une avancée majeure vers une meilleure reconnaissance de la profession et une meilleure organisation de ses acteurs. L'Association des traducteurs agréés affirme également avoir joué un rôle actif et constructif dans l'élaboration de ce projet de réforme. En sa qualité de membre du comité institué par le ministère de la Justice, conformément à l'article 4 de la loi 50.00, elle a participé, en concertation avec les traducteurs assermentés, à l'élaboration des contenus du projet de loi. Cette participation s'est traduite par la présentation de propositions concrètes, issues à la fois de l'expérience professionnelle de terrain et d'une large consultation menée au sein de la profession. L'objectif, selon l'association, est d'assurer que le texte de loi réponde aux aspirations légitimes des professionnels, en matière de réforme et d'encadrement juridique approprié. Si l'association se montre ouverte à toutes les initiatives sérieuses et légitimes, elle se dit toutefois préoccupée par certaines tentatives de récupération de la profession via des actions à caractère culturel ou académique qui cherchent à conférer une représentativité fictive à des entités ou individus sans aucune base juridique claire. Dans ce sens, ATAJ rejette catégoriquement de telles manœuvres, les qualifiant de pratiques qui « perturbent les efforts de réforme » en cours au sein de la profession et une source de confusion dans le cheminement institutionnel de la profession. Elle met ainsi en garde contre toute exploitation indue du cadre professionnel de la traduction assermentée qui pourrait porter atteinte à l'ordre juridique et à l'intégrité de la profession. L'Association souligne également sa volonté constante de coopération avec les institutions nationales et les instances officielles, dans un respect total de la légalité. Elle affirme mener ses activités de manière responsable et transparente, tout en demeurant ouverte à toute initiative constructive susceptible de contribuer à la consolidation du cadre juridique de la profession et à la défense de l'intérêt général. Enfin, ATAJ invite l'ensemble des acteurs concernés – institutions comme individus – à faire preuve de responsabilité. Elle appelle à respecter les règles de légitimité et les dispositions juridiques en vigueur, afin de préserver la profession de toute tentative de confusion ou de dérive, et de renforcer le rôle du traducteur assermenté dans le service public de la justice et au sein de la société.