Des experts en cybersécurité ont mis en garde contre l'augmentation de l'activité des comptes fictifs visant à inciter à la violence des mouvements de protestation sur diverses plateformes sociales. Au lendemain d'une nuit d'incidents graves survenus dans différentes provinces du Royaume, plusieurs experts en cybersécurité alertent contre des faux comptes dont le seul but serait de semer la zizanie. Après une nuit de casse dans différentes provinces dont la ville de Salé qui a connu des pillages ou encore à Lqliaa, où des individus ont encerclé un poste de la Gendarmerie royale en y mettant le feu et en tentant de s'emparer d'armes à feu et de munitions, entrainant la mort de trois personnes, les questions entourant les instigateurs de ces mouvements violents restent sans réponses pour le moment. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances ayant conduit à mettre en place cette attaque visant le poste de la Gendarmerie, a annoncé le Procureur général du Roi près de la Cour d'Appel d'Agadir lors d'une conférence de presse. Ce dernier a également affirmé que le groupe d'individus, près de 200 personnes, était résolu à commettre cette attaque, balayant la probabilité qu'il s'agisse d'un acte non prémédité et planifié. Les experts du web semblent s'accorder à dire que le défi de cette vague de manifestations qui a pris une grande ampleur actuellement n'est pas seulement d'encadrer les protestations ou de trouver des solutions sécuritaires, il s'agit essentiellement de lutter contre les ingérences idéologiques qui détournent les revendications pacifiques des GenZ 212. Il est clair que les groupes à l'origine des violences et des actes de vandalisme se sont greffés aux revendications légitimes des jeunes pour détourner l'essence du mouvement, bien qu'une certaine partie de la population est en effet constituée de personnes hors du système « n'ayant plus rien à perdre », qui ne connaissent que la violence, et cela peut se constater dans le quotidien des Marocains. Pour les experts en cybersécurité, la pénétration idéologique menée par ces comptes fictifs, signées par des entités inconnues est l'un des éléments à surveiller soulignant la difficulté de tracer les auteurs en l'absence d'une identité numérique fiable et de mécanismes efficaces de détection et de riposte face à ces discours de haine et incitations à la violence. Alors que les signaux d'alerte et la coordination du mouvement des jeunes se fait principalement sur les réseaux sociaux, en particulier sur Discord, l'absence d'identification des porteurs des messages reste problématique, étant donné que les jeunes se trouvent manipulés ou orientés par de nombreux comptes fictifs, des milliers qui font remonter les messages les faisant apparaitre comme dignes de confiance. Or, dans de nombreux cas, les groupes de GenZ qui devaient se rassembler à un endroit précis se sont retrouvés orientés vers d'autres quartiers où se trouvaient des casseurs. Les messages envoyés les avaient alertés sur un important dispositif de sécurité à l'endroit initial mais au final les messages étaient trompeurs. Comme dans tous les mouvements sociaux de contestation dans le monde, des acteurs étrangers ayant des intérêts à déstabiliser l'ordre dans un pays, trouvent l'occasion de nourrir des voix opposantes, ou de partager des fake news en masse au niveau numérique. Cela a pu se voir ans plusieurs élections, ou mouvements sociaux dans différents pays, néanmoins, il reste difficile de les identifier. De même, dans le cas de la GenZ212, un mouvement de jeunes non affiliés à la politique et n'étant poussé par aucun parti ou organisation, l'autre défi est de trouver des portes paroles ou d'identifier des leaders capables de discuter avec les représentants du gouvernement. Ces jeunes se cachent eux aussi derrières des comptes fictifs pour se protéger d'une possible répression ou de pressions, mais la piste de la main étrangère n'est pas non plus à écarter.