Le ministère de l'Intérieur rappelle à l'ordre plusieurs conseils communaux pour avoir fondé leurs budgets 2026 sur des données dépassées, exigeant l'usage exclusif des données actualisées du Haut-Commissariat au Plan (HCP), apprend-on de nos sources. Alors que les communes préparent leurs budgets pour l'année 2026, plusieurs présidents de conseils communaux ont été invités à revoir leurs copies. Les services centraux du ministère de l'Intérieur ont constaté que certains documents budgétaires et programmes de développement reposaient encore sur les chiffres du recensement général de 2014, ont révélé des sources bien informées de Hespress. Cette pratique, jugée inacceptable par les autorités, fausse les indicateurs de développement local. Elle donne une image déformée des besoins réels des territoires, notamment en matière d'emploi, de santé ou d'infrastructures de base. Par l'intermédiaire des walis et gouverneurs, le ministère a donc rappelé l'obligation d'utiliser les données les plus récentes du HCP. Selon les mêmes sources, le recours à des chiffres anciens compromet la fiabilité des diagnostics territoriaux et biaise la hiérarchisation des priorités budgétaires. Cette directive, ont-elles expliqué, vise ainsi à renforcer la cohérence entre les plans communaux et les politiques publiques nationales, dans un contexte où la précision statistique devient un levier de gouvernance à part entière. Il convient de rappeler que cette décision intervient alors que le gouvernement vient de présenter le Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2026. Le texte introduit un ambitieux programme social et un nouveau Fonds de développement territorial intégré, appelé à remplacer le Fonds de développement rural et des zones montagneuses. Ce fonds sera doté d'une enveloppe initiale de cinq milliards de dirhams, avec des autorisations d'engagement pouvant atteindre quinze milliards l'année suivante. L'objectif affiché est de financer des actions rapides à fort impact social dans les zones rurales et périurbaines, tout en mobilisant vingt milliards de dirhams pour accompagner la dynamique de développement local. L'Etat entend ainsi donner plus de cohérence à l'investissement public et mieux cibler les priorités territoriales. Dans la foulée, plusieurs projets de budgets communaux ont été passés au crible par les services provinciaux. Les contrôles se sont concentrés sur les communes qui avaient prévu des hausses de crédits, notamment pour le financement d'associations ou de projets en difficulté. Le ministère insiste sur la nécessité de limiter les dépenses aux besoins essentiels, comme les salaires des fonctionnaires, les arriérés d'indemnités ou les factures d'eau et d'électricité. Les élus sont également invités à trouver des solutions concrètes pour réduire le montant des recettes non recouvrées, qui atteint parfois des niveaux alarmants.