Depuis la ville d'Errachidia, le gouvernement a lancé mardi un nouveau dispositif de soutien destiné aux très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), visant à stimuler la croissance locale, renforcer l'emploi et réduire les disparités régionales. C'est loin des grands centres économiques du pays que le gouvernement a décidé de poser un jalon majeur de sa politique d'investissement. Ce mardi 11 novembre, depuis Errachidia, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a donné le coup d'envoi officiel du nouveau dispositif de soutien aux TPME, une mesure inscrite dans la nouvelle Charte de l'investissement entrée en vigueur en mars 2023. Le choix du lieu n'est pas anodin. Il symbolise la volonté de l'Exécutif de replacer les régions au cœur de la dynamique nationale de développement, en valorisant leurs potentiels économiques, humains et culturels souvent sous-exploités. « Le choix d'Errachidia traduit la reconnaissance de la place que mérite la région de Drâa-Tafilalet, riche de son histoire, de ses ressources et de la force de ses habitants », a indiqué Akhannouch devant un parterre de responsables territoriaux, de ministres et d'acteurs du secteur privé. Ce lancement, présenté comme un moment fondateur, s'inscrit dans une vision royale qui cherche à faire de l'investissement un levier central de la croissance, de l'emploi et du développement durable. Le nouveau dispositif ambitionne d'accompagner concrètement les petites structures qui constituent l'épine dorsale du tissu économique national. Les TPME représentent plus de 90% des entreprises marocaines. Elles sont à la fois les plus nombreuses, les plus agiles et souvent les plus vulnérables face aux aléas économiques. Pour leur donner davantage de moyens d'action, le gouvernement a prévu un système d'aides qui peut atteindre jusqu'à 30% du montant de l'investissement éligible. Ce programme, selon le chef du gouvernement, s'articule autour de trois types de subventions, conçues pour répondre aux réalités du terrain : une prime à la création d'emplois stables, une prime territoriale et une prime dédiée aux activités prioritaires. La première vise à inciter les entreprises à créer des postes durables, la deuxième à corriger les déséquilibres régionaux en soutenant les zones les moins favorisées, et la troisième à orienter les investissements vers des secteurs stratégiques à forte valeur ajoutée. Akhannouch n'a pas manqué de souligner la philosophie qui sous-tend cette réforme : une décentralisation assumée de la décision économique. Depuis le début de l'année, les conventions d'investissement inférieures à 250 millions de dirhams peuvent être validées et signées au niveau régional. Une évolution majeure qui rapproche l'acte d'investissement des territoires et accélère la mise en œuvre des projets. Concrètement, les dossiers seront désormais déposés et étudiés dans les Centres Régionaux d'Investissement (CRI), validés par les commissions régionales unifiées, avant d'être signés par les walis et exécutés localement. Ce recentrage territorial traduit un changement de paradigme. Le gouvernement veut rompre avec une logique centralisée et parfois lente, pour instaurer une gouvernance plus réactive, plus proche des entrepreneurs. L'enjeu est double : stimuler la création d'emplois et renforcer la compétitivité régionale, tout en consolidant la confiance entre l'Etat et le tissu productif local. « Le succès de ce système dépendra de la mobilisation collective de tous les acteurs institutionnels et territoriaux », a insisté le chef du gouvernement, appelant à une synergie réelle entre les administrations, les élus et le secteur privé. Dans la feuille de route nationale pour l'emploi, lancée en février 2025, les TPME sont placées au centre de la relance. Leur rôle n'est plus marginal mais stratégique, tant pour absorber le chômage des jeunes que pour dynamiser l'économie locale. Le dispositif s'accompagne d'un volet de formation et de qualification de la main-d'œuvre, afin d'adapter les compétences aux besoins réels du marché du travail et aux spécificités économiques de chaque région. Le gouvernement veut ainsi ancrer la confiance dans le potentiel créatif et productif du pays. C'est aussi une manière de traduire sur le terrain la vision du Roi Mohammed VI, qui a toujours plaidé pour une croissance inclusive et équitable.