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Terrorisme : Le chef de la DGSE alerte sur la montée du jihadisme en Afrique et loue la coopération marocaine
Publié dans Hespress le 13 - 11 - 2025

Nicolas Lerner, directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) en France, a salué la qualité du partenariat et l'efficacité de la coopération avec les services de sécurité marocains dans la lutte contre les menaces terroristes. Il a notamment mis en avant la coordination étroite dans le suivi des mouvements de certains jihadistes francophones en Afrique du Nord, cherchant à rejoindre des organisations terroristes actives sur le continent, particulièrement en Somalie, où des dizaines de combattants maghrébins opèrent aux côtés du mouvement « Al-Shabab« (Jeunesse), affilié à Al-Qaïda. Ce phénomène, a-t-il souligné, fait l'objet d'une attention soutenue de la part des services de renseignement extérieurs français.
Dans un entretien exclusif accordé au journal Le Figaro, le haut responsable français a indiqué que « le continent africain demeure le centre mondial du jihadisme pour plusieurs raisons : la majorité des attaques jihadistes y sont perpétrées, notamment dans la région du Sahel, autour du lac Tchad, au Nigeria, dans la région des Grands Lacs et dans la Corne de l'Afrique. S'ajoute à cela la propagande d'Al-Qaïda et de l'État islamique, qui valorise les opérations menées sur le sol africain ». Il a observé que, ces dernières années, « les jihadistes africains ont commencé à assumer des responsabilités plus importantes au sein des structures centrales restantes, longtemps dominées par des combattants originaires de Syrie, d'Irak ou des pays du Golfe ».
Selon Lerner, « la situation est préoccupante à différents niveaux et dans plusieurs zones du continent africain, le Sahel demeurant la plus sensible ». Il a rappelé que « lorsque la France est intervenue dans la région, avec ses partenaires africains et à la demande des pays concernés, l'objectif était d'empêcher l'établissement d'un califat régional. Au moment de notre retrait, cet objectif avait été atteint, même si la lutte contre les groupes terroristes se poursuivait ».
Et de poursuivre : « Aujourd'hui, ces groupes disposent d'une liberté de mouvement considérable dans une large partie de la région. Cette dynamique fait peser un lourd tribut sur les populations civiles et menace directement la stabilité des États sahéliens. Elle affecte également les frontières de nombreux pays voisins, amis et partenaires de la France, confrontés à l'extension du danger vers le sud et l'ouest. La DGSE demeure aux côtés de ces États pour faire face à cette évolution inquiétante ».
Les plaies du 13 novembre
Revenant sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, Nicolas Lerner a reconnu que « les plaies demeurent vives, car ces attaques portaient la marque de trois modes opératoires particulièrement précis. Elles avaient été conçues et planifiées depuis des zones de conflit par une organisation terroriste qui contrôlait alors un vaste territoire. Les auteurs avaient reçu une formation à l'étranger et réussi à échapper à la surveillance des services de renseignement et de police aux frontières, avant de bénéficier du soutien logistique de cellules actives en Europe qui leur ont fourni armes, explosifs et assistance opérationnelle ».
Selon lui, « la probabilité de voir se reproduire une combinaison de ces facteurs est aujourd'hui très faible ». Une évolution qu'il attribue « aux résultats des opérations militaires menées par la coalition internationale — à laquelle la France a participé pleinement — contre les groupes jihadistes en Syrie et en Irak, ainsi qu'au renforcement de la protection des frontières extérieures de l'Union européenne, tirant les leçons de la crise terroriste et migratoire de 2015. S'y ajoute le démantèlement, par les services européens, d'un grand nombre de cellules actives ».
Le directeur de la DGSE a précisé que « trois zones font actuellement l'objet d'une attention particulière du renseignement extérieur français : la Syrie, la région afghano-pakistanaise et le théâtre africain. Dans ces zones, tout doit être mis en œuvre pour éviter que les organisations terroristes n'y établissent des sanctuaires régionaux susceptibles de servir de base à l'envoi de nouvelles cellules vers la France ».
Il a ajouté : « À mesure que les menaces extérieures directes se sont atténuées, les risques se manifestent désormais principalement à l'intérieur de nos frontières, sous deux formes : la menace "activée", portée ces deux dernières années notamment par l'État islamique — province du Khorassan —, responsable par exemple de l'attentat de la salle Crocus City Hall à Moscou en mars 2024 ; et la menace "inspirée", émanant d'individus sans lien direct avec les zones de conflit, mais influencés par la propagande islamiste ».
Une coordination exemplaire entre les services français
Évoquant les nombreux projets d'attentats déjoués en France ces dernières années, Lerner a expliqué que « l'ensemble des services de renseignement, de police et de justice coopèrent désormais de manière harmonieuse, grâce à la coordination étroite entre la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), la DGSE, le Parquet national antiterroriste (PNAT) et l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT). Cette architecture intégrée a permis de neutraliser de nombreuses attaques avant leur exécution, sauvant ainsi un grand nombre de vies ».
Mais il a averti : « Nous savons que la menace évolue en permanence. L'ennemi ne dort jamais : il adapte sans cesse ses méthodes, ses outils et sa rhétorique. Nous sommes passés de projets d'attentats coordonnés et de grande envergure, comme ceux de 2015, à des attaques individuelles plus simples mais imprévisibles. Cette évolution impose une grande capacité d'adaptation, une anticipation permanente et une vigilance partagée à tous les niveaux de la société ».
Lerner a ajouté « qu'en coopération avec la DGSI, la DGSE surveille les menaces au-delà de nos frontières avant qu'elles ne nous atteignent. Nous observons de près les déplacements des combattants étrangers, les circuits de financement et les infrastructures de propagande des groupes terroristes à l'étranger. À chaque apparition d'un nouveau groupe ou d'un sanctuaire jihadiste, nous analysons ses intentions, ses capacités et ses moyens. Notre objectif est d'empêcher la menace de devenir imminente ».
Il a souligné qu'« un travail de renseignement intensif mené en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie centrale a permis de démanteler de nombreux réseaux et de déjouer plusieurs tentatives d'attaques contre les intérêts ou les ressortissants français à l'étranger ».
Des sanctuaires terroristes inquiétants en Afrique
Abordant la situation sur le continent africain, le directeur de la DGSE a constaté que « la carte des menaces y est de plus en plus complexe : les groupes jihadistes s'étendent du Sahel au golfe de Guinée, et de la Somalie à la République démocratique du Congo. Ils sont souvent liés à des conflits locaux ou à la faiblesse des États centraux, mais demeurent portés par une idéologie globale ».
Il a ainsi mis en garde contre « la consolidation de sanctuaires terroristes en Afrique qui représente un danger direct pour nous, car ces zones pourraient servir de points de départ à des réseaux de trafics et de migrations irrégulières, par lesquels des terroristes potentiels pourraient se glisser jusqu'en Europe ».
Selon lui, « le renforcement des contrôles frontaliers européens, notamment grâce aux bases de données biométriques, a rendu ces itinéraires plus difficiles à emprunter. Toutefois, certains jihadistes parviennent encore à franchir les frontières de manière isolée, via les réseaux de migration clandestine. C'est pourquoi nous restons dans un état de vigilance maximale face à ces organisations, qui savent se montrer patientes et saisir les opportunités lorsqu'elles se présentent ».
Le dossier algérien
Interrogé sur la coopération sécuritaire entre la France et l'Algérie, Nicolas Lerner a reconnu que « la coopération opérationnelle entre les services des deux pays avait atteint son niveau le plus bas lors de la récente crise diplomatique. Cependant, la mission essentielle des services de renseignement est de maintenir au moins un canal d'échange, même lorsque tous les autres sont rompus. Nous avons veillé à préserver ce lien avec les services algériens, y compris au plus fort des tensions ».
Et de conclure : « Je suis convaincu que si une menace terroriste visant la France était identifiée, l'Algérie transmettrait l'information par ce canal, car cela relève de l'intérêt de la sécurité nationale des deux pays. Plusieurs signaux montrent d'ailleurs la volonté d'Alger de rouvrir le dialogue, notamment la décision du président Tebboune de gracier Boualem Sansal et de le transférer en Allemagne. La France est prête à renouer le dialogue, sans pour autant renoncer à ses principes et à ses exigences fondamentales, connues de tous ».


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