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Attouchements anodins...
Publié dans Jeunes du Maroc le 20 - 08 - 2007

J'avais 5 ans. Peut être moins. C'était la belle saison, il faisait beau et je vois encore la lueur du soleil parcourir mon corps nu, charnu et doux de petite fille. J'étais seule à la maison avec elle. Je ne me souviens pas de son prénom, ni de son visage, ni de sa voix. Seul son ventre brun et mal lavé refait surface dans ma mémoire. On était dans ma chambre, allongées sur le lit. Elle m'avait déshabillée. Complètement. Elle m'a caressé, m'a demandé de m'asseoir au dessus d'elle. Ensuite… Trou noir. Je ne me souviens plus du reste. A sa demande, je n'avais rien dit à ma mère. Je ne sais pas qui elle était. Se souvient-elle de moi ? Sait elle qu'il y a une âme assoiffée de vengeance ? J'aimerai la bloquer contre le mur, lui donner quatre coups de poing, la faire saigner du visage, je veux la voir allongée sur le même lit où nous étions toutes les deux il y a 15 ans, le visage rempli de bleus, la bouche saignante et le souffle presque coupé. …
On allait encore passer un weekend à Tanger dans la luxueuse demeure de mon oncle. J'étais impatiente de revoir mes cousins, mes cousines, de passer une soirée à jouer aux cartes au bord de la piscine, dormir tard le soir après avoir raconté des histoires de diables et des blagues et partir courir le lendemain dans la spacieuse ferme de mon tonton.
Je devais avoir entre 8 et 11 ans. Ma mère et ma tante, avec d'autres personnes dont le visage ni le nom ne me revient, étaient assises dans le salon entrain de bavarder autour d'une tasse de thé. Moi j'étais avec H, C et M au premier étage dans la chambre du coupable. H était assis au bord de son lit double et m'avais demandé de venir m'asseoir à ses côtés. J'exécutai. Il avait dit qu'on allait lire une histoire. Il tenait le bouquin avec sa main droite posé sur ses jambes. Avec l'autre main, il caressait ma partie intime. Moi qui trouvais ça « bizarre » je lui ai demandé d'arrêter. Alors il me gronde, me dit qu'il ne faisait que lire l'histoire. C et M confirmèrent ses paroles et se moquèrent de moi… Je me laissai faire. Il remet sa main et me caresse. Je n'entends pas sa voix. Je ne garde en souvenir que la sensation de ses doigts pleins en chair parcourant mon entre cuisse. Je m'oppose une nouvelle fois. Il me gronde. Mes cousins se moquèrent. Je me calme. Il se remet aux caresses. Non ! Ce que faisais H ne me plaisais pas. J'écartai alors sa main et descendis voir ma mère. Je lui dis que H me touchait là. Elle ouvrit grand les yeux, pressa ma main, me jetant sur moi ce regard odieux qui disait que personne ne devait savoir, et me força à m'asseoir à côté d'elle m'interdisant de remonter dans sa chambre. H ne fut pas puni.
Le lendemain, amnésie. J'ai oublié la soirée de la veille. Pendant les 10 ans qui suivirent j'ai vécu en bonne santé mentale. J'ai refoulé ces deux souvenirs. Comment s'en rappeler ? Je me sentais coupable, responsable de ce que H et la bonne avaient commis. Je ne devais pas en parler. Devenant ado, je lisais des témoignages de viol et de victimes d'attouchements sexuels avec compassion, croyant être épargnée. Très ironique.
L'année de mes 18 ans, mes deux souvenirs refirent surface. Où étaient-ils cachés ? Impossible d'y répondre. J'étais terrifiée d'apprendre par moi-même que mon cousin et cette inconnue étaient des pédophiles et que je fus leur victime, bien qu'il n'a pas s'agit de viol. A qui en parler ? A ma mère ? Sûrement pas ! C'est bien elle qui était censée me défendre ce soir là ! Je lui en veux à mort. Cet être pédophile, obsédé sexuel et frère de pédophile n'a pas été puni. Pourrais-je vivre en paix avec mes souvenirs ? Réussirais-je à les refouler une nouvelle fois ? Et ma vie sexuelle ? Ne suis-je pas encore terrifiée par le décor des deux scènes ? Je n'ai pas fini d'avoir des séquelles…


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