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FESTIVAL NATIONL DU FILM : Notes sur le cinéma local
Publié dans La Gazette du Maroc le 13 - 10 - 2007

Le festival national du film se tiendra du 18 au 27 octobre 2007 à Tanger. Deux compétitions officielles, longs et courts métrages, un florilège de productions en attendant la qualité.
On voudrait croire que le cinéma marocain se porte bien, mais ce n'est pas le cas. On voudrait aussi dire que tant que l'on tourne, qu'il y a des bobines, de la pellicule et des images, le cinéma existe. Mais là non plus, ce n'est pas vrai. Sans aucune velléité de défaitisme, c'est une bonne chose de présenter un aussi grand nombre de films pour un festival national qui s'annonce très fourni en matières filmiques. Mais jamais la quantité n'a été garante de la qualité. C'est un lieu commun, certes, n'empêche que, malgré quelques bonnes volontés, le cinéma marocain demeure malade. Une pléthore d'images, souvent sans fonds, mais de l'impression 24 clichés seconde, pour justifier une carte professionnelle. Qu'on se le dise ce n'est ni la faute du CCM (Centre cinématographique marocain), ni celle des lois sur le fonds d'aide, encore moins les sous et leur rareté. Le déficit est humain. Beaucoup de films, très peu de réalisateurs valables. C'est comme ça, et avec des millions de dollars, on ne changera pas des visions enracinées d'un cinéma grégaire, dragueur, qui flirte avec le pire du politiquement correct conjugué à de la moralisation à deux sous. Ceci est valable pour presque la majorité des films marocains. Dans le tas, il y a quelques produits qui se rachètent par un souci d'exactitude, un savoir-faire correct et beaucoup de modestie.
Tout le monde ensemble
C'est une excellente idée de la part du CCM de ne pas procéder à une sélection avant le festival. Dans un sens, tout le monde tient sa chance dans un mélange de genres qui reflète bien l'état du cinéma local. Dans ce sens, le CCM joue franc jeu et surtout démontre par les faits que le cinéma marocain est ce que nous allons voir durant plus d'une semaine à Tanger. Ni plus ni moins. Et cela coupe court à la gargarisation auto-satisfaite, le nombrilisme primaire qui voudrait que l'on accuse les autres des ratages de ce que l'on a tourné. Les budgets sont de plus en plus conséquents, presque tout le monde tire son ticket pour faire son film (dans la douleur pour certains), les co-productions jouent le jeu, mais les faiseurs d'images font du sur place. Un bon diagnostic du cinéma local est d'affirmer que nous avons des sous, mais qu'il nous reste à trouver des réalisateurs. Une petite poignée arrive à faire l'éclaircie, sporadiquement, mais la majorité fait dans la mauvaise Novela mexico-égyptienne, avec la technique en moins. Crise de scénario ? Evident. Amateurisme de mise en scène ? Certain. À quoi sert l'argent du contribuable ? À faire vivre une profession où les guerres intestines prennent le dessus sur le travail. Tant il est vrai qu'avec le journalisme, c'est la profession où il y a le plus d'animosité. Si l'on mettait autant d'ingéniosité et de créativité à filmer des scènes comme on en met pour ruiner l'autre, ce rival réel ou hypothétique, on aurait un cinéma performant.
Eviter la grande braderie de l'imagerie
Avec un grand nombre de court-métrages, ce sont autant de futurs réalisateurs qui vont faire le cinéma de demain au Maroc. Rien à redire là-dessus. C'est même une excellente idée de promouvoir le court, berceau et ancêtre du long. Et là, Noureddine Saïl, le directeur du CCM y est pour beaucoup, n'en déplaise à tous les détracteurs. Et loin de nous l'idée de défendre Saïl, qui sait le faire tout seul avec ses propres arguments. Mais il faut rendre à ce monsieur son dû, le court, il connaît comme le cinéma du reste. Et c'est peut-être là une façon de préparer le futur en misant sur de nouvelles sensibilités tous styles confondus. À notre sens, c'est là un vivier riche où l'on pourrait dénicher quelque ovni cinématographique après les grandes déceptions d'une nouvelle génération restée à l'orée de l'audace en tombant dans le consensuel le plus racoleur.
Quoi qu'il en soit, c'est un festival très important cette année pour au moins deux raisons. Tout le monde est presque là. Enfin tous ceux qui représentent peu ou prou ce qui est convenu de nommer cinéma national. L'issue des compétitions ne nous intéresse pas du tout, le plus important est de toucher de près les maux d'un cinéma qui n'arrive pas à s'affranchir d'une lourdeur socio-pathique, une sclérose bien pensante où la morale dans son sens le plus désastreux tient lieu de discours intellectuel. Et pire encore, un cinéma spongieux qui a des visées grandiloquentes sur la base du brassage de l'air ambiant, cela s'apparente à un courant d'air saturé de particules douteuses. C'est de cette braderie qu'il faut avoir peur. Oublier dans le défilé d'images sur écran noir de se poser les questions qu'il faut sur l'avenir du cinéma local et de quel cinéma parle-t-on, du reste? Car souvent l'euphorie quantitative entre les opus et leurs signataires crée l'illusion du «tout va bien».
Est-ce que
tout va bien ?
Les principaux intéressés diront, à coup sûr, que sur le plan cinématographique, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais que les sous ne suivent pas et que la gestion du milieu racle le fond. Rengaine chronique aussi indécrottable que l'idée saugrenue de vouloir faire porter le chapeau à une quelconque institution ou à une silhouette qui servirait de buvard à la connerie. Tant que l'on mange encore de ce pain là, on est dans la mouise. Tout comme il est fâcheux de se rendre compte que les donneurs de leçons sont les pires faux-jetons. Ceci au cas où l'on se méprenne encore sur la probité et autres corollaires inhérents à l'Art. Mais dans ce cinéma, il s'agit plus de faisage que d'autre chose. En résumé, devant un cinéma malade, il faut opérer en chirurgien radical. Tant il est vrai qu'il y a dans le tas de ces réalisateurs, certains qui devraient trouver autre chose à faire. Et d'autres qui devraient se contenter de produire, comme d'autres de jouer aux acteurs. En clair, nous avons besoin de tous les types de cinéma : conneries comprise. Séries B et Z, films d'auteurs, films à publics, films à recettes, films à box-office, films à festivals, films intimistes, films déjantés, tout est le bienvenu, mais que ce soient des films, bon sang, mais pas de la dope, de la guimauve, de la masturbation de bas étage avec son lot inévitable de morale. L'ennemi de la créativité, c'est la morale. Tant que l'on n'a pas compris qu'il faut d'abord écrire, filmer, peindre avant de penser à changer le monde, on fera des films minables. Donc le festival national du film, magnifique, on est preneur, c'est l'occasion de voir tout le monde, mais que cela serve aussi de détonateur pour faire capoter la grosse marmite de ce mauvais bouillon de culture. Ce n'est la faute à personne, c'est la nôtre, nous tous, qui laissons faire. Dites basta, niet le fric, plus d'oseille, plus de distribution pour des nanars boiteux, et vous allez voir tomber les réalisateurs comme des mouches. Parole d'honneur.


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