Coopération stratégique entre le Maroc et la Mauritanie : un front uni contre le terrorisme et la contrebande    Tindouf : des pratiques assimilées à l'esclavage dénoncées devant le Conseil des droits de l'homme    Le nouveau Code de procédure pénale : une étape clé dans le chantier de la réforme globale de la justice    En préparation au Mondial, le Maroc ambitionne d'acquérir près de 7 000 bus chinois d'ici 2030, dont la moitié fonctionnera à l'électricité    Des investisseurs de la République centrafricaine au Maroc pour renforcer les partenariats économiques : projets de développement exemplaires    Maroc : la production de miel chute de 80 % malgré les pluies printanières    Le Maroc importe 43 000 camions en 2024 et enregistre +9,6 % de croissance annuelle sur le marché du MENA    Lecornu démarre moins bien que Bayrou à Matignon, Macron au plus bas, selon un sondage    Maroc : 105 manifestations dans 56 villes contre la normalisation et le génocide à Gaza    Al-Ahly s'active pour récupérer Achraf Dari avant le choc face au Zamalek    Botola : L'AS FAR remporte le derby face à l'Union Yacoub El Mansour    Mazraoui vise une place de titulaire avec Manchester United avant le derby    Le temps qu'il fera ce dimanche 14 septembre 2025    Les températures attendues ce dimanche 14 septembre 2025    La cuisine marocaine étincelle de mille saveurs au Village international de la gastronomie à Paris    Une explosion dans un bar à Madrid fait 23 blessés    Ouverture du Forum culturel international « Panda d'or » 2025 à Chengdu    Diaspo #406: Laila Karrouch, la auxiliar de enfermería que escribe para sanar    Morocco secures NOAA certification for sustainable seafood exports to US market    Ireland publishes Doing Business guide in Morocco for Irish companies    Lamine Yamal révèle le parcours migratoire inspirant de sa grand-mère marocaine    Londres : Des milliers de Britanniques manifestent pour « la liberté d'expression »    Le Maroc obtient la reconnaissance officielle de la NOAA pour la conformité de ses pêcheries    Séisme d'Al-Haouz : Bilan en demi-teinte entre reconstruction et retard [INTEGRAL]    Le projet atlantique transforme la relation entre le Maroc et la Mauritanie en traçant de nouvelles voies de coopération et en révélant des fragilités partagées    Maroc-Finland : Entretiens parlementaires en plein rapprochement politique    Deux chefs de file criminels britanniques écopent de lourdes peines après des projets d'acheminement de cocaïne et de cannabis depuis le Maroc    Mondiaux de Tokyo: Soufiane El Bakkali et Salaheddine Ben Yazide qualifiés pour la finale du 3000 m steeple    Algérie : la duplicité au grand jour – New York dévoile la vérité sur son discours pro-palestinien Vote en faveur d'une résolution exigeant la fin du contrôle du Hamas à Gaza et la remise de ses armes    Les Malawiens mardi aux urnes pour des élections législatives et présidentielle    La Flottille de la Liberté : quand la mer se fait chemin d'humanité    CAN 2025 : Le chinois Yutong livre 723 bus au Maroc    Fouzi Lekjaa : Le Maroc offrira la meilleure édition de l'histoire de la CAN    « L'Equipe »: Hamza Igamane, "phénomène physique et nouveau buteur de Lille"    2025, Année du Volontariat : L'Istiqlal au Service de la Nation    Coupe d'Afrique: Taghazout Bay, nouveau carrefour du triathlon africain    Fouzia , l'ombre douce - Un conte triste    Les investissements chinois en Nouvelle-Zélande ont bondi de 106 % en dix ans    Les prévisions du samedi 13 septembre 2025    Le dirham s'apprécie de 0,6% face au dollar du 4 au 10 septembre (BAM)    Revue de presse de ce samedi 13 septembre 2025    Cinéma : le 7e art marocain brille sur les canaux vénitiens    Rendez-vous : demandez l'agenda    L'Association colombienne de la presse décerne sa plus haute distinction à Farida Loudaya    La Fête du Cinéma revient pour une 2e édition du 11 au 14 septembre 2025    L'Humeur : Excédé, Hajib tire dans le tas    Festival du film Panda d'or : 5 343 œuvres en compétition pour 27 récompenses    Le prix du Panda d'or incarne la richesse et la diversité culturelles    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Marigot démocratique
Publié dans La Gazette du Maroc le 06 - 10 - 2003

Il est considéré partout que les résultats d'élections communales ne sont qu'un test et n'influent en rien sur une carte politique, encore moins sur la composition d'un gouvernement. Ces élections sont locales, par définition. Il n'y a pas de raison pour qu'il en soit autrement au Maroc. C'est d'autant plus vrai que l'authenticité du dernier scrutin découle du suffrage direct, et non du choix des “grands électeurs” pour porter Tel ou Tel à la tête d'une mairie.
Ceci d'autant plus qu'en examinant les résultats on constate qu'il n'y a pas de changements significatifs apportés à la carte politique. Les électeurs sont restés pratiquement fidèles à leurs choix des législatives, aussi bien ceux qui y croyaient - avec pour chacun ses raisons - que ceux qui n'y croyaient pas et s'étaient abstenus. Les choses auraient dû en rester là.
C'était sans compter avec les ambitions profondes des groupements politiques et des individus. La campagne électorale était parfois d'un tel niveau qu'il est permis de se demander quelles pouvaient être les motivations des votants. On cite un exemple venant de la capitale économique, qu'il ne faut pas se hâter de considérer comme anodin. Un sémillant ministre en exercice avait imprimé sur tous ses documents électoraux : “candidat à la mairie”. C'était manifester du mépris pour ses électeurs, parce qu'il n'était candidat qu'au poste de conseiller à la commune choisie. Il avait confondu candidature et ambition lointaine. C'était d'autant plus navrant et maladroit qu'il ne s'agit pas d'un militant de la dernière heure, et sauf informations contraires, n'avait jamais bénéficié par le passé d'une quelconque sollicitude administrative. En agissant de la sorte, bien que tête de liste, il avait escamoté deux étapes, d'abord conseiller puis président de commune.
Car enfin, si les électeurs avaient réellement pris connaissance des prospectus – certains ont dû le faire- c'est légitimement qu'ils auraient pensé que décidément rien n'a changé, “c'est joué d'avance”, comme on l'a entendu dire un peu partout. Ce n'était pas le cas, comme on l'a vu par la suite. On peut en déduire que les électeurs ont fait preuve de maturité politique, croient en la démocratie en votant et même en s'abstenant. Ce ne sont pas les électeurs qui en sont venus aux injures et aux violences physiques. Certes, cela s'est vu dans l'enceinte parlementaire même de pays où la démocratie représentative est fortement enracinée. Ce n'est pas une excuse, cependant. Le Maroc se proclame exemplaire, il doit donner l'exemple d'un pays mûr.
Depuis des années on nous rebat les oreilles avec la formule “expérience démocratique”. Au vu de ce qui s'est passé et qui n'a étonné que les naïfs, on est fondé à se demander qui doit bénéficier de cette expérience. Les électeurs ont démontré qu'ils n'en avaient pas besoin, même ceux qui auraient commercialisé leurs votes, justement parce que ces transactions venaient de candidats à des responsabilités. Visiblement, ce sont les dirigeants qui devraient bénéficier de cette expérience. Dans ce cas, il faudrait leur organiser
des cours du soir, et qu'ils connaissent eux aussi leur “chemin vers la lumière” démocratique. Ou alors qu'ils organisent eux-mêmes leur expérience. En vase clos. Tiens, au sein de leurs partis. Le champ d'expérience est tout trouvé.
Par ailleurs, ce ministre en exercice qui ambitionnait d'être maire, n'a pas été avare de révélations au cours de son dernier meeting politique et musical. Il avait promis de faire de grands sacrifices. Une fois élu maire –ce qui ne concernait pas ses auditeurs- il aurait renoncé à tous les avantages. Et il en avait donné la liste. Tiens, il y a donc des avantages ? Mais alors, tout s'éclairerait ? Ce remue-ménage, ces injures, ces anathèmes et ces coups de poing, l'argent qui aurait circulé, c'était donc pour accéder à ces avantages ? Certains mêmes affirment qu'il y aurait des privilèges. Décidément, on en apprend tous les jours. Et de la bouche d'un ministre en exercice.
Pour en revenir à la carte politique dessinée par le dernier scrutin, répétons-le, il n'y a pas de grands changements. Toutefois, des mairies ayant échappé à tel ou tel parti on parle, ici ou là, de changement de majorité qui devrait mener à un changement de gouvernement. Il faut cependant remettre les choses à leur place. La formation d'un gouvernement ne dépendant pas de la volonté des partis, on peut parier qu'après l'agitation il y aura accalmie, dès qu'on sentira les fauteuils vaciller.
Mais faisons comme si. S'il y a une nouvelle majorité, celle-ci doit le prouver. Par exemple, à la rentrée parlementaire en rejetant la loi de Finances 2004, ce qui équivaudrait à une censure du gouvernement actuel. Cela devrait entraîner des dissolutions et de nouvelles élections, ce qui serait conforme aux règles démocratiques. Cela ne s'est jamais vu au Maroc, sauf dans le cas d'une motion minoritaire, qui ne tire pas conséquences. Il n'empêche que l'élection des maires a bouleversé plus d'un. Quoiqu'on est à peu près certain du sort heureux de l'évanescent ministre en exercice, candidat malheureux à une mairie, bien qu'il était apparu fort chagrin à la télévision. Il a toujours le moyen de graver son nom dans l'histoire du Maroc. Il peut y figurer comme l'homme qui a fait le premier pas pour abolir les avantages et les privilèges si par extraordinaire cela existait. Tout simplement en renonçant aux siens. Dans la fonction qu'il occupe.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.