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Jamal Berraoui : “Détruire la réputation d'un homme mérite la prison”
Publié dans La Gazette du Maroc le 20 - 05 - 2002

Jamal Berraoui a décidé d'intenter un procès à “Demain” et à “Assahifa”.
Il nous explique pourquoi et raconte, pour la première fois, l'origine de son contentieux avec Boubker Jamaï.
La Gazette du Maroc : pourquoi avez-vous annoncé votre recours à la justice contre deux confrères ?
Jamal Berraoui : d'abord je conteste le terme confrères, nous ne faisons pas le même métier. Ensuite le problème ne se pose pas au journaliste mais à l'homme, au père de famille que je suis. Depuis des années cette presse s'acharne à ruiner ma réputation par le biais de la calomnie. Là, ils ont écrit que je percevais un salaire fictif auprès de “Libération”, “pour services rendus”. C'est une insulte à mon engagement.
Il n'y a aucune honte pour un professionnel à se faire payer ses piges.
Justement, ma collaboration avec“Libération”, qui remonte loin dans le temps, est totalement bénévole. Je n'ai jamais perçu le moindre centime. El Gahs me fait l'honneur de me laisser m'exprimer à travers son quotidien. Ce sont rarement des articles d'information, mais des positions politiques, parfois éloignées de celles du parti. Que des charognards salissent même ce genre de rapports ne m'étonne pas. Ce qui m'effare c'est que le responsable financier, Mellouk, dise qu'il ne peut infirmer, ni confirmer. Pire, il dit qu'il y a des comptes qu'il ne voit pas.
Cela signifie-t-il l'existence d'une comptabilité parallèle? On sait ce que ce genre d'insinuations a coûté au parti par le passé, et j'ai bien l'intention de solliciter du Bureau politique l'éclaircissement de la question.
Qu'allez-vous demander comme réparations ?
Mes avocats évalueront la question sur le plan financier. Mais j'ai la ferme intention d'invoquer les articles de loi comportant des peines privatives de liberté. Ma position sur cette question est claire : on n'a pas le droit de détruire la réputation d'un homme sans preuves. Le talion, Al Kassas, est l'essence même de la justice. Aucune réparation matérielle ne vaut la satisfaction de voir la société condamner le fautif. Dans les affaires de diffamation, je pense même que la grâce est une injustice vis-à-vis du plaignant. Il faut vivre le désarroi d'un adolescent dont le père est calomnié pour comprendre.
Mais quelle est l'origine de cette inimitié ?
Je ne peux pas dire qu'il y a un véritable contentieux objectif entre Ali Lemrabet et moi-même. En tout cas, pas à ma connaissance. Quant à Boubker Jamaï, notre contentieux est antérieur à l'affaire Netanyahu. Il était venu me chercher pour l'aider à trouver un financier, car il se séparait du fondateur du journal, Hassan Mansouri. Le conflit entre les deux étant insurmontable, Fadel Iraki a accepté d'entrer dans le capital, à condition d'être majoritaire. Quelques mois après, Boubker voulait racheter des parts pour passer majoritaire. J'ai fait barrage, pour une question de principe. Il n'a pas admis que je contrecarre sa tentative de putsch.
L'histoire Netanyahu a ajouté au malaise. C'est un véritable complot contre moi. Ali Lemrabet m'en avait parlé et j'avais dit “oui à condition que je mène l'entretien”. Quinze jours après, il est venu m'informer que les Israéliens ne voulaient pas de moi. J'ai dit : on oublie. Partant en Chine, j'apprends à Beijing que les deux Ali étaient partis en Israël. Pratiquement au même moment où moi je quittais le Maroc. C'est Boubker qui avait organisé le complot à partir de Londres. Ils n'ont répondu à aucun de mes appels, ni à mes fax. A mon retour, le scandale était là avec, en prime ,un sondage badigeonné. J'avais le choix entre les dénoncer et assumer mes responsabilités. J'ai fait le deuxième choix, je le regrette aujourd'hui. D'autant plus, que trois semaines après leur retour et jusqu'à mon départ, ils étaient incapables de fournir les justificatifs de dépenses du voyage. Neuf millions de centimes ! Alors même qu'Ali Amar m'a juré que les Israéliens n'avaient même pas payé un café.
Oui, mais vous n'êtes pas parti tout de suite ?
Non, parce que je me sentais un devoir moral envers Fadel Iraki, que j'avais encouragé à investir. Mais ce qui allait se passer est inouï. Devant le complot, j'ai dit à Ali Lemrabet qu'on ne pouvait plus travailler en confiance. Il eut l'élégance de me remettre sa démission. Boubker et Ali Amar la refusèrent et c'est Fadel Iraki lui-même qui négociait avec lui. Je n'avais donc plus qu'à tirer les conclusions qui s'imposaient. C'est ce que j'ai fait, d'autant plus facilement qu'entre temps, un grave manquement au respect de l'entourage du Prince Héritier d'alors avait été commis par pure bêtise.
De quel manquement s'agit-il ?
Je n'ai pas envie d'en parler en ce moment. Mais cela me chagrine que des personnes de ce même entourage continuent à défendre ce genre de presse.
Mais votre départ n'explique pas ce climat d'hostilité.
Je suis resté l'ami de tous mes ex-employeurs et ils sont légion. Sauf cette équipe-là. Pourtant, j'ai tout fait pour éviter le clash. Jusqu'au jour où ils ont insulté mon père dans leurs colonnes, via un lecteur anonyme.
Ensuite, il y a eu l'épisode de la lettre du Fkih et l'interview d'Abdelaziz. Dans les deux cas, ce n'est pas contre le journal que j'ai réagi, mes motivations dépassaient la petite rancœur. Il s'agissait de haine, celle d'un putschiste et d'un mercenaire, complotant au service de l'Algérie. Et, contrairement à ce qu'écrit Boubker Jamaï, je n'ai jamais soutenu la suspension. J'ai dit et écrit qu'elle était idiote, parce qu'elle en faisait des victimes et qu'ils allaient l'utiliser comme un argument. De la même manière que le refus de Abdelhafid Rouissi de les imprimer parce que Jamaï a transféré l'impression chez
Eco-print, sans payer sa facture, ni même eu la politesse de l'informer, a été transformé en coup médiatique. Le chantage à tous les étages et cela marche.
On ne va tout de même pas assister à une guerre de cent ans ?
Cela ne dépend pas de moi. J'ai dit et écrit que je me retirai du domaine et que je cherchais d'autres voies. Je ne me considère ni comme un leader d'opinion, ni comme un homme public. Tout ce que je veux c'est qu'on me foute la paix. Or, cette presse a déjà annoncé plusieurs nominations… fictives, s'attaque à moi chaque fois que je bouge et finit dans la diffamation la plus abjecte. Je n'ai pas l'habitude de frapper sous la ceinture, alors je m'adresse à la justice. Contrairement à d'autres, moi je ne rêve pas d'une monarchie à la suédoise et veux juste éviter à mon pays l'Algérie. C'est dans ce contexte que tous ceux qui jouent contre les intérêts vitaux de la Nation, le Sahara en premier, me trouveront en face.
En tant que Marocain fier de l'être, le prétendu pacte faustien que j'aurais passé avec les sécuritaires me fait rigoler. Ce ne sont pas les journaux que j'ai dirigés qui recevaient de l'aide, ni les rédactions qui ont fourni des caches à la DST. Moi, j'ai combattu les sécuritaires quand cela comportait des risques sérieux. J'ai ma conscience pour moi, je n'ai jamais trahi mes convictions et je ne demande rien en échange à ma patrie.


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