L'année 2004 aura été la plus meurtrière de la dernière décennie pour les journalistes du monde entier. C'est la conclusion dressée par l'organisation "Reporters sans Frontières" (RSF), qui publiait ce 5 janvier son rapport annuel sur la liberté de la presse. Ce sont 53 professionnels de l'information et 15 de leurs collaborateurs (chauffeurs, traducteurs, techniciens, etc.) qui ont perdu la vie dans l'exercice de leurs fonctions au cours de la dernière année. Le rapport souligne que "l'Irak est, pour la deuxième année consécutive, le pays le plus dangereux du monde pour les journalistes. (…) Les attentats terroristes et la guérilla irakienne sont la première cause de mortalité pour les professionnels de l'information, mais l'armée américaine s'est également rendue responsable de la mort de quatre journalistes et collaborateurs". Mis à part les risques propres aux zones de conflit, des articles dénonçant la corruption et des enquêtes sur des groupes criminels sont à l'origine de la plupart des assassinats de journalistes. RSF indique également que le kidnapping représente un danger grandissant, en rappelant le cas des journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot, qui on pu retrouver leur liberté après quatre mois de détention. Au 1er janvier 2005, RSF dénombrait 107 journalistes et 79 cyberdissidents actuellement emprisonnés à travers le monde. Au total, ce sont 622 supports médiatiques qui auraient été censurés au cours de la dernière année – une augmentation de près de 20% par rapport à l'année précédente. Le rapport de RSF maintient que "le nombre toujours important des procédures contre des médias au Maroc demeure un obstacle à l'instauration d'une réelle liberté d'expression dans la région".