Le polisario dénonce le projet US sur le Sahara et menace de se retirer du processus politique    Guterres enjoint au polisario de mettre fin à ses violations du cessez-le-feu    Domaine privé de l'Etat : 148 projets approuvés pour une superficie globale de 20.771 Ha au S1-2025    De nouveaux autobus bientôt au Maroc : le nouveau modèle de transport urbain se met en route    Les 500 Global 2025 : les champions marocains de l'économie    Energie : le pétrole bondit après les sanctions américaines sur deux groupes pétroliers russes    Mondial U17 féminin : le Maroc bat le Costa Rica et accède aux 8ès    CAF Awards : le Maroc prépare une razzia    Zakât : la nouvelle fatwa précise les biens concernés, les conditions et les bénéficiaires    Province de Benslimane : l'INDH, moteur d'émancipation pour les femmes rurales    Enseignement supérieur : El Midaoui trace les contours d'une réforme pédagogique ambitieuse    Académie des Arts : la Fondation Al Mada donne un nouvel élan à la jeunesse créative    Piassaty inaugure son 3ème centre à Casablanca et renforce sa stratégie de proximité    Maroc–Algérie : l'heure d'un nouveau réalisme    Libre circulation entre le Sénégal et le Kenya    Le Zimbabwe fait face à une montée inquiétante du crime    Limogeage de la directrice régionale de la Santé de Rabat-Salé-Kénitra (Source ministérielle)    Le Niger revalorise le SMIG    « Croissance » : un voyage gospel entre ciel et terre    Tiflet accueille le Festival "NAFAS", un espace de dialogue et de créativité pour la jeunesse    Presse : Des appels à réviser le projet de loi sur le CNP «sans délai»    Manifestations GenZ au Maroc : 2 068 détenus et 330 mineurs devant la justice, selon l'AMDH    Le Conseil supérieur des oulémas publie sa fatwa sur la zakat    Football : De l'Europe et du Golfe au Maroc, des transferts qui remodèlent les clubs ?    Football : 50 ONG appellent Fouzi Lekjaa à intégrer l'amazigh    CAN 2025 : Voici le calendrier des Lions de l'Atlas dans le Groupe A    Hakim Ziyech rejoint officiellement le Wydad de Casablanca après son passage au Qatar    "Il a choisi l'Espagne, mais il reste des nôtres" : le message de Bounou à Lamine Yamal    Maroc Telecom améliore son CA et compte plus de 81 millions de clients    Sahara : le consensus autour du plan d'autonomie continue de se conforter    Téhéran étend méthodiquement son influence politique, économique et religieuse en Tunisie pour garantir un ancrage en Afrique du Nord alerte un rapport israélien    Le Maroc, "pays à l'honneur" du prochain EFM de Berlin    Driss El Hilali elected vice president of World Taekwondo Federation in Wuxi    Aéroports du Royaume : plus de 23,9 millions de passagers accueillis en huit mois    Amine Tahraoui limoge la Directrice Régionale de la Santé de Rabat-Salé    Bounou praises Lamine Yamal, says he still feels «like one of Morocco's own»    «The wizard is here» : Wydad announces Hakim Ziyech's homecoming    France : Le Maroc s'invite à l'Olympia pour les 50 ans de la Marche verte    Un documentaire néerlandais suit un étudiant marocain bloqué après avoir fui l'Ukraine    Services de santé : L'accès à la plateforme "MARFI9I" ouvert aux usagers du "Pass Jeunes" à partir de ce vendredi    CAF : la date et le lieu du tirage au sort des phases de groupes dévoilés    Edito. Le défi du remplacement    Mohammed VI exprime ses condoléances à la famille d'Abdelkader Moutaa    Météorologie : Le Maroc et la Finlande signent à Genève un mémorandum d'entente    Rubio affirme que les projets d'annexion d'Israël en Cisjordanie "menacent" la trêve à Gaza    Un rabbin orthodoxe avertit que l'élection de Mamdani pourrait mettre en danger les Juifs de New York    Présidentielle en Côte d'Ivoire. L'UA et la CEDEAO à l'écoute des urnes    Taïwan : Pékin célèbre 80 ans de retour à la mère patrie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Pierre Vermeren : «C'est le palais qui construit et déconstruit les majorités»
Publié dans Lakome le 14 - 05 - 2013

L'historien français analyse la crise actuelle au sein du gouvernement marocain dans une interview accordée ce mardi à Radio Vatican.
Pierre Vermeren, historien français, professeur à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et auteur de plusieurs ouvrages sur le Maroc, a accordé une interview audio ce mardi à Radio Vatican pour décrypter la crise actuelle au sein du gouvernement Benkirane.
Selon lui, l'Istiqlal, en annonçant son intention de quitter le gouvernement, «a voulu miner un peu plus le pouvoir du Premier ministre, qui est très critiqué». Il estime toutefois que la crise actuelle, liée principalement à la situation économique du pays, est «temporaire» car le jeu politique reste contrôlé en grande partie par le palais.
Voici ses propos retranscrits ci-dessous en intégralité avec l'autorisation de Radio Vatican.
Pierre Vermeren : La coalition qui dirige le gouvernement et domine le parlement est assez hétéroclite. Le parti de l'Istiqlal a été mis au deuxième rang avec l'arrivée du PJD, c'est à dire des islamistes, qui ont pris la tête du gouvernement il y a presque un an et demi. Il y a une coalition un peu hétéroclite qui dirige le pays sous la tutelle du palais.
On sait très bien que les forces de l'opposition historique, jusqu'au sein de la coalition comme l'Istiqlal, n'ont jamais accepté le rôle donné aux islamistes suite au printemps arabe. Ce n'est pas nouveau, c'est simplement une chose qui émerge aujourd'hui sur la scène publique avec cette crise politique temporaire mais, je vous rassure, qui ne fait pas trembler les Marocains. Ce n'est pas quelque chose de très important malheureusement parce que le gouvernement a des contraintes politiques, économiques très importantes et la direction des affaires est partagée avec le palais.
Sur quoi se focalise cette crise politique ?
La situation économique est très difficile. Le premier ministre a décidé il y a quelques semaines de faire des coupes sombres, souvent de dizaines de % dans plusieurs budgets. Vous avez aussi des lois importantes qui sont en attente, une croissance économique qui est assez faible et surtout le déficit public est très important et le déficit extérieur plus encore. Cette crise économique, qui vient d'Europe notamment, très intensive, suscite bien sûr des tensions au sein du gouvernement et je crois que l'Istiqlal, peut être à la demande du palais, même si c'est compliqué, a voulu miner un peu plus le pouvoir du Premier ministre qui est très critiqué au Maroc dans la presse, dans l'opinion. C'est une manière un peu de le mettre sur la touche. Mais Benkirane ne veut pas bouger, le PJD ne veut pas bouger, le roi a donc été obligé de demander par téléphone au président de la direction de l'Istiqlal de revenir sur sa position. Cela pourrait être une fausse crise politique mais en tout cas elle révèle une situation économique et aussi internationale, parce qu'il y a l'affaire du Sahara par derrière qui est quand même assez complexe, très dérangeante pour la classe politique marocaine.
Quel est le rôle joué par le roi ? Est ce que c'est lui qui tire les ficelles en coulisses ?
Il n'est pas tout seul, il y a aussi des conseillers, toute une équipe autour de lui. Bien sûr que c'est le palais qui, en grande partie, construit et déconstruit les majorités. Il est possible que certains au sein du palais incitent l'Istiqlal à sortir pour créer une crise politique et affaiblir le PJD. Mais le roi évidemment, là, apparaît comme le pacificateur, en essayant d'atténuer cette crise politique et en voulant surtout ne pas s'immiscer, en laissant les choses se faire. Il se donne le beau rôle mais il n'est pas exclu que dans son entourage il y ait des grandes manœuvres pour essayer de décrédibiliser un gouvernement PJD qui a été imposé par les événements du printemps arabe d'une certaine manière, et par les électeurs, mais qui n'a jamais été la tasse de thé du palais, du roi et de la bourgeoisie marocaine. C'est quelque chose de très ancien et de très connu.
Justement, concernant ces réformes constitutionnelles qui ont été imposées au roi par la rue : quel bilan peut on en tirer ? Est-ce un faux-semblant ou le Maroc fait-il l'apprentissage du jeu démocratique ?
Les réformes constitutionnelles n'ont jamais, en dépit de ce qu'on en a dit, véritablement posé les bases d'une démocratie en tant que telle. On est dans un régime assez complexe au Maroc mais l'essentiel des pouvoirs reviennent toujours au palais. Cela dit, des réformes ont été proposées, mais elles n'ont toujours pas été mises en œuvre puisque justement le parlement ne les a pas à proprement parler validées.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.