Jeux de la solidarité islamique : L'équipe du Maroc de taekwondo remporte l'or et le bronze    CAF Awards: Forte présence marocaine dans les nominés    Le Maroc attire l'asset manager chinois E Fund qui examine une entrée graduelle sur le marché local    Match amical : Large victoire de la sélection du Maroc A' sur Djibouti    Erfoud: Plus de 1.000 personnes bénéficient de soins médicaux    Sahara : La Résolution 2797, la Mauritanie et la vision pragmatique du Mouvement Sahraoui pour la Paix    Tous les chemins ne mènent plus vers le juge !    "Dbibina" s'amuse de voir Jamaï et Abdelmoumni fricoter avec ... Jerando !    Du partenariat à l'alliance : La visite de l'ambassadrice du Kenya à Laâyoune ouvre un nouveau chapitre dans les relations bilatérales    Aknoul : Coup d'envoi de la 9è édition du Festival de l'Amandier    Le Forum EMSI Entreprises fait escale à Rabat, Marrakech et Tanger    Education, Culture et Recherche : Le trio gagnant du PLF 2026 ?    Résumé des principaux indicateurs de la Bourse cette semaine    Les prévisions américaines établissent les importations marocaines de blé à 4,725 millions de tonnes en 2025/26 et révèlent un recul général des achats céréaliers    Le Nigeria approfondit sa coopération avec le Maroc pour les vaccins vétérinaires et les filières agro-industrielles    Agriculture : El Bouari ouvre le Salon régional de l'olivier de Guercif    Le Mali suspend des chaines française à cause de "contreverités"    Situation de crise existentielle ? Militarisme ? Que veut Sanae Takaichi ?    France: Pénurie d'oeufs dans plusieurs supermarchés    Le Maroc figure parmi les Etats concernés par la remise en état des radars du F-16 dans de nouveaux marchés fédéraux américains    Omar Hilale: MD Sahara: La diplomatie marocaine, sous la conduite éclairée de SM le Roi, repose sur une philosophie de l'action et du concret    Akhannouch: Le gouvernement poursuit la mise en œuvre de ses programmes en plaçant le développement territorial au cœur de la dynamique du "Maroc ascendant"    Une délégation du Polisario attendue aux Etats-Unis pour discuter d'un retour au cessez-le-feu    FRMF / Equipe nationale : Hommage rendu aux anciennes gloires de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma    Un Trio Marocain pour Arbitrer la Finale des Barrages du Mondial 2026    Mondial Féminin Futsal : les Lionnes de l'Atlas en route pour Manille    L'Académie Mohammed VI, fer de lance d'un football marocain en plein essor (média espagnol)    JSI Riyad 25 : Le Maroc décroche sa 5e médaille d'or, la 11e au total des médailles    Omar Hilale : Le Maroc a présenté le plan d'autonomie au Sahara pour «sauver la face de l'Algérie»    Omar Hilale: Marruecos presentó el plan de autonomía para el Sahara para «salvar la cara de Argelia»    Omar Hilale: Morocco presented the autonomy plan for the Sahara to «save Algeria's face»    Canary Islands : A municipal council grants 850,000 euros to the Polisario    L'extension persistante du scorpionisme menace la stabilité sanitaire des provinces centrales du Maroc et révèle la vulnérabilité extrême de certaines régions    Le salon « Le thé unit le monde » réunit le Maroc et la Chine lors d'une rencontre culturelle à Casablanca    MAGAZINE : Raouia, l'écran total    Une délégation franco-marocaine au Maroc pour raffermir les liens de coopération scientifique    Mauritanie: 227 migrants secourus en mer    Les températures attendues ce dimanche 16 novembre 2025    Le temps qu'il fera ce dimanche 16 novembre 2025    Accueil aux hôpitaux : le ministère de la Santé sonne le glas des agents de sécurité    Les clés cachées des élections 2025-2026 : une analyse des erreurs de perception des médias européens et des réalités politiques américaines    Boualem Sansal défie les injonctions algériennes et dévoile les ultimes pressions exercées avant sa libération    Tactiques de drones : Les FAR à l'épreuve de la guerre robotisée ! [INTEGRAL]    L'Humeur : Le retour en farce d'Aminux    Le MOGA Festival sacré "Meilleur Événement International" aux Heavent Paris Awards 2025    Bensaid en visite dans plusieurs structures culturelles à Tétouan    Culture & gaming : un nouveau pacte pour moderniser les musées marocains    Le Centre Culturel Chinois de Rabat organise l'événement « TEA FOR HARMONY – Yaji Cultural Salon »...    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Des prérogatives du substitut du procureur du Roi
Publié dans La Vie éco le 24 - 10 - 2016

la frilosité et l'extrême retenue que s'imposent bien des fonctionnaires avant de prendre une décision, peuvent avoir plusieurs raisons : la crainte de se tromper, de ne pas appliquer des consignes, voire de les outrepasser ; le souci de ne pas mettre en péril toute une carrière, en prenant des décisions contestables par la hiérarchie.
Dans son dernier discours, à l'occasion de l'ouverture de la session parlementaire, S.M. Mohammed VI s'est livré à une étude profonde concernant l'Administration marocaine, relevant soigneusement et avec précision les différents maux qui grèvent son efficacité. Par exemple, a souligné le Souverain, à quoi sert de parler de décentralisation, de régionalisation, si toutes les grandes décisions doivent finalement être prises à Rabat, soit à des centaines de kilomètres de l'endroit prévu pour la réalisation des projets importants ? L'analyse est pertinente, et on peut l'illustrer, par exemple, dans les cas de l'Administration de la justice. Flash-back : nous sommes à la Cour d'appel de Casablanca, service des présentations. C'est-à-dire l'endroit où tous les prévenus récemment interpellés doivent être «présentés» à un substitut du procureur du Roi. Celui-ci examinera le dossier, appréciera les éléments à charge ou à décharge, et décidera de l'inculpation (ou non) des mis en cause, ainsi que, et c'est le point principal, de leur mise en détention (ou non). La fonction de substitut a été mise en place jadis par la législation française, et demeure appliquée encore de nos jours dans bien des systèmes judiciaires. Il s'agit en premier lieu de soulager le fardeau pesant sur les épaules du procureur du Roi dans chaque tribunal, sachant que toutes les actions relevant du pénal atterrissent sur son bureau, et que donc des centaines de décisions rapides sont à prendre chaque matin, en l'espace de quelques heures. Alors, pour éviter cela, une sélection rigoureuse est opérée au bureau chargé des présentations. A chaque substitut un certain nombre de dossiers, à charge pour lui de faire le travail du procureur : c'est du reste un excellent entraînement puisque ces mêmes substituts se retrouveront un jour eux-mêmes en charge d'un Parquet dans un tribunal régional, et il est bon qu'ils aient acquis quelque expérience en la matière.
Et là, nous retrouvons le syndrome évoqué par le Souverain. Chaque matin les dossiers défilent donc dans le sous-sol du Palais de justice, non loin du garage où les estafettes de police déversent en flots continus les contingents d'appréhendés. Le ballet est très bien rodé depuis des lustres : le prévenu est amené menotté devant le substitut, lequel a déjà jeté un œil sur le dossier et sait donc de quoi il retourne ; il pose quelques questions insignifiantes, en fait juste pour la forme, fait noter les réponses par son greffier, puis donne la parole, soit au prévenu lui-même, soit à son avocat afin de leur permettre de faire valoir quelques éléments spécifiques du dossier. Puis tombe la décision du substitut : soit libération simple ou sous caution, soit mise en détention provisoire avec effet immédiat… Sauf qu'au Maroc, les substituts ne prennent aucune décision: leur réaction, immuable, est, elle, ainsi bien huilée : après avoir entendu les différents intervenants, le substitut finit par lâcher : «Bien, bien, je vais donc en référer à Monsieur le procureur du Roi, puis nous aviserons quant à la décision à prendre». Circulez braves gens ! Car dans ces cas de figure, c'est presque un déni de justice commis par un professionnel. Pourquoi en référer ? Quel est donc «ton rôle», Monsieur le substitut ? Pourquoi a-t-on jugé utile de créer les postes de substituts, si ce n'est, justement, pour qu'ils prennent des décisions : ce qui améliorerait notablement le fonctionnement du service pénal, soit dit en passant. C'est le point faible de l'Administration marocaine que le Souverain a pointé du doigt d'une manière générale : la frilosité et l'extrême retenue que s'imposent bien des fonctionnaires avant de prendre une décision, et qui peuvent avoir plusieurs raisons : la crainte de se tromper, de ne pas appliquer des consignes, voire de les outrepasser ; le souci de ne pas mettre en péril toute une carrière, en prenant des décisions contestables par la hiérarchie. Ce qui soulève un autre questionnement ; les magistrats sont tenus d'agir en leur âme et conscience: or si ces dernières sont soumises à des impératifs «logistiques et matériels», il en va de la crédibilité de tout le système judiciaire. Il serait donc impératif que le futur ministre de la justice se penche sur ce problème, en procédant à des sessions de formation pour les futurs magistrats : un substitut du procureur du Roi est fait pour prendre des décisions : il a une formation de juriste, il connaît les textes et les lois, ainsi que les règles de procédure, et peut donc en toute légitimité accélérer le traitement des dossiers pénaux, en concourant par ses propres décisions à fluidifier le circuit des dossiers. A tous ces fonctionnaires, il faudrait rappeler que si à force de mérite personnel ils ont accédé au poste de substitut du procureur du Roi (et donc bientôt eux-mêmes procureurs), ce n'est pas pour passer la journée à arpenter des couloirs pour «consulter» le big-boss, mais bien pour prendre des décisions, certes parfois difficiles, mais qui font progresser le système judiciaire.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.