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Ces associations qui donnent de l'espoir aux malades du cancer
Publié dans La Vie éco le 24 - 02 - 2019

C 'est une maladie dont personne ne voulait parler, tant elle faisait peur. Elle reste dangereuse, mais grâce à la recherche, on commence à mieux la connaître et à mieux l'affronter car l'issue n'est pas toujours fatale.
Selon le ministère de la santé, 52783 nouveaux cas ont été recensés dans le Royaume en 2018, dont 10136 , soit 20,73%, de cancer du sein, qui touche une femme sur huit au cours d'une vie. Il représente 35,8% de tous les cancers féminins. C'est aussi le premier cancer au Maroc, tous sexes confondus.
Avec 6 488 cas, le cancer du poumon représente 13,27% du total et le cancer de la prostate arrive au troisième rang avec 3 990 cas, soit 8,16% des cancers. En 2018 toujours, 32 962 décès ont été enregistrés. Le ministère de la santé souligne que les cancers du poumon, du sein et du col de l'utérus se révèlent être les plus mortels avec respectivement 6 937, 3518 et 2 465 décès. Et selon les statistiques du Centre international de recherche sur le cancer, le nombre de décès dus au cancer du col utérin a plus que doublé sur les six dernières années.
De par le monde, les cancers du poumon, du sein et du côlon-rectum sont les plus répandus et figurent parmi les cinq types les plus mortels. Au Maroc, le taux d'incidence du cancer est de 139,6 cas pour 100 000 personnes, dont 86,9 mortels. La probabilité pour un marocain de contracter un cancer avant l'âge de 75 ans est de 14,67%. Le risque d'en mourir avant le même âge est de 9,28%.
Autre particularité, le royaume affiche le taux de cancer du col de l'utérus le plus élevé dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Cette variante est d'ailleurs la deuxième cause de décès dû au cancer chez les femmes dans le pays.
Derrière ces chiffres, il y a la souffrance des patients et leur désarroi à l'annonce du diagnostic. Et pour ne rien arranger, nombreux sont ceux qui ont du mal à faire face à cette pathologie lourde et coûteuse, faute de moyens. Désormais, les malades ne sont plus seuls. En dehors des initiatives publiques, ils sont soutenus et accompagnés par plusieurs associations créés et gérées par des bonnes volontés. Les actions vont de la prise en charge matérielle au suivi psychologique et à la thérapie de groupe. L'association Jennat pour l'accueil des femmes atteintes de cancer créée en 2009 à Rabat par Hajja Khadija Ayad El Qorti en est une. «Le cancer a emporté deux êtres qui me sont chers, mon époux et ma sœur. C'est une maladie lourde, longue et coûteuse qui nécessite une prise en charge nécessitant beaucoup d'argent dont de nombreux patients ne disposent malheureusement pas». Tout a commencé en 2009, après le décès de son époux, lorsque sa sœur, en traitement à l'hôpital Moulay Abdellah de Rabat, lui parle des malades venus de diverses villes du pays pour les séances de chimiothérapie et de radiothérapie mais qui n'ont pas de logement. Et plusieurs d'entre eux ont dû arrêter leur traitement en raison de l'éloignement et du manque de moyens pour payer un loyer.
L'association ambitionne de créer un grand centre d'hébergement
Hajja Khadija Ayad El Qorti décide alors d'ouvrir sa modeste maison et de la partager avec des femmes, venues de Tanger, d'Oujda, d'Agadir et d'autres villes, en traitement à Rabat. Pour la majorité d'entre elles, les séances de chimiothérapie ou de radiothérapie sont prises en charge par le régime d'assistance médicale pour les économiquement démunis (Ramed), mais les dépenses pour les traitements ambulatoires et les frais de transport et de logement font défaut. Depuis, l'association Jennat accueille 30 femmes en moyenne. Elles sont logées et nourries gratuitement pendant la durée de leur traitement. Une chaîne de solidarité s'est créée autour de l'association: médecins, pharmaciens et donateurs soutiennent cette initiative. Au départ, Hajja Khadija mobilisait ses propres moyens. Mais aujourd'hui, l'association reçoit des fonds de donateurs, notamment des voisins du quartier ou des personnes habituées à faire des dons dans les hôpitaux. La prise en charge, hors médicaments, est de l'ordre de 60 DH par jour et par femme. Ce qui permet à l'association Jennat d'assurer le strict minimum à ses pensionnaires, notamment la nourriture et l'entretien des lieux. L'accent est mis, explique Mme El Qorti, sur la garantie d'un régime alimentaire adapté aux besoins des malades, constitué des aliments de base que sont les légumes, les œufs, les fruits, etc.
Dar Zhor vise le mieux-être des patients et de leur entourage...
La prise en charge des médicaments ambulatoires est assurée, explique la fondatrice de l'association, par des donateurs anonymes qui déposent leurs dons à la pharmacie du quartier. Techniquement cela se passe de la manière suivante : toutes les ordonnances des patientes sont déposées à la pharmacie qui livre les traitements ambulatoires à l'association. Celle-ci mène quotidiennement, et depuis dix ans, son combat contre le désespoir de ces personnes et souhaiterait augmenter sa capacité d'accueil. Car malgré l'ouverture de plusieurs centres d'oncologie dans les régions du Sud, du Nord et de l'Oriental, les anciennes patientes qui ont entamé leurs traitements à l'hôpital Moulay Abdellah entre 2010 et 2014 continuent à venir à Rabat et ont besoin de logement et de soutien. C'est pourquoi l'association Jennat projette d'ouvrir un grand centre qui serait également ouvert aux hommes. Reste maintenant à réunir le financement.
Ces associations qui donnent de l'espoir aux malades du cancer

Si les pensionnaires de l'association Jennat ont beaucoup plus besoin d'une prise en charge matérielle, d'autres personnes atteintes de cancer, n'ayant pas de difficultés financières, ont, quant à elles, besoin d'un soutien psychologique. Dar Zhor, une association créée en 2016, par trois personnes ayant eu un cancer, s'applique à combler le vide. «Cela est très important car les traitements de chimiothérapie et de radiothérapie ont des conséquences importantes sur le psychique des patients, sans compter que ces derniers n'osent pas parler de leur maladie, même à leurs plus proches parents. L'annonce d'un cancer est lourde, aussi bien pour le malade que pour son entourage. Ce qui explique le besoin d'accompagnement», explique le docteur Myriam Nciri, présidente fondatrice de Dar Zhor dont l'objectif est «d'assurer une amélioration de la qualité de vie des patients qui sont acteurs de leur maladie. Ils sont aussi isolés et fatigués».
Créée en 2016, Dar Zhor n'a réellement démarré qu'en 2017. C'est un centre qui contribue à la prise en charge, en dehors des structures médicales, des personnes atteintes de cancer pendant et après leur traitement. Ces personnes peuvent y trouver réconfort, partage et information à travers les activités proposées individuelles ou en groupe. Durant cette première année d'activité, une centaine de personnes ont bénéficié des services du centre. Elles sont atteintes de divers types de cancer, notamment celui du sein, du colon, de l'utérus, de l'ovaire ou de leucémie. Mais confirmant les statistiques officielles, le Dr. Nciri souligne que les cas de cancer du sein sont les plus nombreux. Concernant le profil des personnes prises en charge, Dar Zhor reçoit essentiellement des femmes. Ainsi Myriam Nciri précise que sur les 100 personnes suivies on compte seulement deux hommes. «Ce qui est normal car les hommes, et on le sait, ont beaucoup plus de mal que les femmes à se livrer et à parler d'eux-mêmes», dit la présidente de Dar Zhor qui ne manque pas d'ajouter que «les femmes viennent parler de leur maladie, de leur souffrance physique et confier leurs problèmes familiaux et conjugaux. Il faut noter que plusieurs femmes atteintes de cancer sont rejetées par les époux !».
Il est clair que le cancer demeure une maladie très lourde à porter, un tabou, un drame qui souvent mène à l'abandon du malade. C'est pour aider à dépasser cette grande souffrance que Dar Zhor tient à sensibiliser les personnes touchées par un cancer sur le bénéfice d'une oncologie intégrative, utilisant conjointement les traitements spécifiques du cancer et des soins de soutien pour obtenir une meilleure qualité de vie pendant et après les traitements et un meilleur taux de guérison. Pour cela elle s'est assigné quatre objectifs: améliorer la qualité de vie des personnes touchées par le cancer en gérant le stress et la douleur chronique, améliorer les chances de guérison via la prévention et la responsabilisation et le bien-être global, créer un lien social en offrant un soutien permettant de rompre l'isolement et enfin faire connaître les soins de support au grand public. La communication se fait essentiellement via la page Facebook de l'association, mais aussi, et ce, depuis quelques jours, via le site de Dar Zhor qui vient d'être mis en ligne.
Concrètement, la prise en charge se fait à travers des groupes de paroles, de l'art thérapie, des activités physiques et la médecine chinoise. Les prestations sont assurées par une équipe de douze professionnels bénévoles, notamment des coachs, des hypno thérapeutes, art thérapeutes, psychologues et psychothérapeutes. Assistent à ces divers ateliers des hommes, des femmes et des enfants malades, ainsi que leurs proches. «Nous sommes une entreprise sociale fondée sur la solidarité dans la mesure où les plus riches financent les personnes en situation de précarité», expliquent les responsables de l'association qui souhaitent dupliquer l'expérience dans d'autres villes. Mais dans l'immédiat, le souhait est de disposer d'un local car l'association accueille les patients dans des locaux mis à sa disposition à l'hôtel Suisse de Casablanca. C'est là qu'ont lieu les groupes de paroles permettant une libération des émotions, les ateliers d'art thérapie où l'on peut, dit-on à l'association, «rire, pleurer, s'étonner, laisser aller ses émotions, laisser libre cours à sa fantaisie et avant tout s'amuser». Pour une sensation de bien-être et une harmonisation de l'esprit et du corps, Dar Zhor propose des ateliers de Tai Chi Chuan et de Yoga et Qi Gong, ainsi que de l'hypnose médicale. Ces activités permettent à une personne qui suit une chimiothérapie ou une radiothérapie d'améliorer l'équilibre et la forme physique et de retrouver une sensation de paix et de sérénité. Ce qui permet de faire face à la douleur et de réduire les risques de récidives. En vue de relier le patient à son entourage, Dar Zhor organise également des ateliers de psycho énergétique afin de guérir l'âme et apaiser les douleurs du corps. Comme quoi il n'y a pas que les médicaments pour soigner, le maintien d'un bon état physique et psychologique est essentiel pour lutter contre la maladie.


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