Les prix ont augmenté de 30 à 40%. Alerte sur le sable. Les professionnels de la construction dans les grandes villes sont nombreux à rapporter une pénurie de ce matériau. Et c'est l'introduction d'un prélèvement spécial sur le sable dans l'actuel budget qui en serait la cause. La Loi de finances 2013 prévoit en effet une taxe de 50 DH le m3 sur le sable des dunes et des oueds, et de 20 DH le m3 sur le sable de concassage. Pour s'assurer du prélèvement de cette taxe, les pouvoirs publics ont multiplié les contrôles, ce qui a perturbé la production. L'activité des exploitants de sable de dunes (40% de la consommation nationale) qui serait la plus désorganisée, selon les professionnels, s'en trouve la plus affectée. Même quand ce matériau est disponible, les prix affichés atteignent des niveaux dissuasifs pour les acheteurs, étant donné que plusieurs hausses sont intervenues avant même l'entrée en vigueur de la Loi de finances 2013. Ils atteignent 350 DH le m3, soit 30 à 40% d'augmentation par rapport à juillet dernier ou 100 DH de plus par mètre cube, le double de la nouvelle taxe. Dans ce contexte, pour maintenir leur activité, les professionnels de la construction n'ont pour l'heure de choix que de se tourner vers les autres variétés de sable, celui d'oueds et de concassage, qui ont connu des hausses de prix plus contenues. Mais celles-ci ne peuvent remplacer le sable de dunes pour tous les types de travaux. Les choses pourraient davantage se compliquer avec la prochaine entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l'exploitation des carrières. Celle-ci devrait en effet introduire des niveaux de contrôle supplémentaires pour les exploitants de sable dont notamment un schéma de gestion des carrières exigé pour contrôler les prélèvements de matières selon les besoins par zone.