La polémique autour d'une éventuelle augmentation de l'indemnité de logement allouée aux hauts agents de l'autorité enfle. Et pour cause, l'opinion publique est très allergique au train de vie que mènent les hauts fonctionnaires et agents d'autorité, qui n'est en aucun cas en commune mesure avec les moyens de l'Etat. L'on parle d'indemnités qui dépassent même celles attribuées au chef de gouvernement, à savoir 32.000DH brut pour les walis et 26.000DH pour les gouverneurs alors que celle attribuée au patron de l'Exécutif ne dépasse guère les 15.000 DH. Il faut savoir que ce gouvernement a mené toute une campagne contre l'économie de rente sous toutes ses formes. L'on sait que cette économie «souterraine» est souvent en avantages en nature pour dissimuler les pistes rentières comme le système d'agréments de transport bâti depuis quatre décennies. C'est pourquoi, l'opinion publique paraît aujourd'hui choquée d'apprendre que le gouvernement s'apprêterait à approuver cette proposition injustifiée du ministère de l'Intérieur. Le gouvernement gagnerait à comprendre les inquiétudes des contribuables qui voient déjà la masse salariale s'envoler à des niveaux qui dépassent 120MMDH et se situent donc à 12% du PIB quand la moyenne mondiale recommandée par le FMI est de 8,5%. Le prochain Conseil de gouvernement sera donc décisif et très suivi par l'opinion publique. La crédibilité du discours de l'Exécutif sera mise à rude épreuve. C'est beaucoup plus une question de principe que de calcul budgétaire !