Nouvelle consécration pour le célèbre romancier et journaliste libanais Amin Maâlouf. Le prix Goncourt 1993 pour «Le Rocher de Tanios» a obtenu cette semaine le prix de la fondation culturelle sultan Bin Ali Owais, dans sa 12e édition (2010-2011). Dotée de 120.000 dollars, cette distinction lui a été attribuée en hommage à son œuvre littéraire foisonnante, considérée comme l'une des plus marquantes de la littérature contemporaine. Amin Maâlouf incarne «une mémoire féconde qui a tant servi à mettre en lumière des pans entiers de l'histoire de l'Orient, en particulier l'histoire des Arabes et des Musulmans, dans un style narratif fluide et d'une grande pertinence», souligne la Fondation. À travers ses écrits, il a jeté autant de passerelles entre l'Orient et l'Occident contribuant du coup à mieux faire connaître bon nombre de péripéties et faits qui ont jalonné l'histoire du monde arabe et islamique. «Léon l'Africain», «Samarcande», «Les jardins de lumière», «Le Rocher de Tanios» ou encore «Les identités meurtrières» sont autant de romans qui ont été plébiscités par les lecteurs à travers le monde. Durant son parcours d'écrivain, Amin Maâlouf, très proche de la culture orientale, a reçu plusieurs distinctions. Du prestigieux Goncourt au célèbre Prix Prince des Asturies, en passant par le Prix européen de l'essai Charles Veillon, celui des Maisons de la Presse ou encore le Prix de la Méditerranée, Maâlouf a remporté autant de prix. Celui de la Fondation culturelle sultan Bin Ali Owais vient donc s'ajouter à cette longue liste. Brigitte Martinez, Artiste peintre. «Un artiste doit être sensible à son entourage» Les Echos quotidien : Quel bilan tirez-vous de votre exposition qui a eu lieu récemment à New York et où les couleurs du Maroc étaient fortement présentes ? Brigitte Martinez : C'est toujours agréable d'exposer ses œuvres et de les partager avec le grand public. Exposer aux Etats-Unis, m'a donné l'occasion de découvrir la perception du public américain de mon travail. Cette exposition m'a permis aussi de prendre contact avec bon nombre de galeries à New York. J'ai eu de nombreuses propositions d'être représentée par des galeries new yorkaises que je n'ai pas encore étudiées. Mes œuvres ont été également exposées à Miami. Toutefois, en terme de ventes, je dois attendre encore un peu, car les ventes se font traditionnellement sur le net. J'avoue que grâce à ces deux expositions, mon nom est actuellement visible aux Etats-Unis. D'ailleurs, avec ma galerie actuelle, en l'occurrence Agora, nous pensons mettre en place une nouvelle exposition en 2012. Comment peut-on définir votre style ? Je ne peux pas répondre à cette question. Tout ce que je peux dire, c'est qu'à travers mes œuvres, j'essaie d'évoquer une identité, la mienne, celle de mes racines et de mes vécus. Elle est chaque fois dévoilée de façon à révéler ma perception de la femme et des questions d'actualité. Le quotidien vous inspire, alors ... Certainement. Chaque image de mon quotidien, chaque rencontre ou découverte, chaque paysage, chaque amnésie et chaque mémoire peuvent m'inspirer. L'artiste ne doit pas être enfermé dans une bulle, mais au contraire, il doit être sensible à son entourage. Peut-on dire que votre travail évolue avec le temps ? Tout à fait. Cette évolution est expliquée notamment par l'utilisation au début des codes visuels issus du réalisme du dessin, avant de passer aux outils liés à la technicité du métier d'architecte et de designer. Sinon, dans presque tous mes tableaux, il y a certains codes de l'abstraction. Cette alchimie crée un symbolisme abstrait oscillant d'une période à l'autre et se confirmant chaque année plus radicale. Il y a aussi l'art-thérapie, qui influence ma manière de travailler. Nous sommes tous détenteurs de dons qui peuvent rester en sommeil plus ou moins longtemps et qui surgissent parfois pour nous guérir ou nous permettre «d'être», tout simplement. Qu'en est-il de votre prochaine exposition ? J'exposerai en avril prochain au Palazzo Ferrara en Italie. Je participe aussi à un projet sur Marrakech qui sera présenté à Berlin en mai 2012. Je prévois également un partage d'œuvres avec un ami artiste marocain, dont le nom sera dévoilé au moment opportun.