Après la dépression qui a secoué le secteur automobile dans le monde et en Europe en particulier, une lueur de reprise se profile. C'est ce que confirment les professionnels de l'Association marocaine pour l'industrie et le commerce de l'automobile (AMICA). En effet, bien que seule une dizaine d'industriels à capital marocain sont à même d'exporter à l'étranger, on notera que les exportations d'automobiles se sont élevées à un milliard de DH, soit une progression de 35 % par rapport à l'année précédente. Quant à l'avenir du secteur, les professionnels sont également optimistes. Larbi Belarbi, président de l'Amica a déclaré, en marge de l'annonce de leur rendez-vous biennal «Automotives Meetings Tangier-Med» : «Nous nous attendons à une augmentation dans l'avenir, vu que l'engouement et les investissements que connaissent le secteur automobile ne peuvent que tirer l'activité des équipementiers à la hausse». En effet, l'association s'attend à ce que la production automobile passe de 40.000 unités en 2009 à plus de 200.000 en 2012, pour atteindre, à terme, 400.000 unités. Cela sans oublier que l'extension des hubs industriels qui étaient centralisés à Casablanca, vers Tanger et bientôt à Kénitra, avec l'implantation de leaders du secteur automobile, notamment Renault à Tanger et Yazaki à Kénitra, ne peut que conforter la compétitivité du Maroc en tant que pays «low cost» (à faible coût de production). De même, cela permettra d'améliorer l'état du secteur qui demeure toutefois fragile. Ainsi l'Amica estime que le Maroc devrait se positionner et se démarquer de ces principaux concurrents, notamment la Tunisie et l'Egypte, en diversifiant son industrie automobile pour qu'elle ne soit plus seulement concentrée sur le montage et les câbles, et pour l'étendre à d'autres métiers à plus forte valeur ajoutée. Afin d'accompagner ce développement, les équipementier envisagent un redéploiement, notamment à travers l'amélioration de la capacité technologique, afin d'accéder aux nouveaux marchés OEM en tant que fabricants de pièces détachées assurant la sous-traitance. Le secteur doit également améliorer ses chances de capter les retombées de la politique du «global sourcing» adoptée par les constructeurs. Quant aux challenges que doit relever le secteur, ils se situent principalement au niveau de la production et du prix. En effet, les équipementiers doivent être à même de produire en quantité suffisante pour accompagner la demande, tout en assurant la qualité fixée par les objectifs des constructeurs et des prix alignés sur la concurrence de près de 50 pays. Ce revirement stratégique permettra, aussi, au secteur de capter de nouveaux investissements étrangers. À ce propos, Adil Raîs, vice-président de l'Amica explique que «l'industrie n'a pas besoin d'investisseurs qui font un métier à faible valeur ajoutée, mais plutôt d'entreprises à même de transférer du savoir-faire». Par ailleurs, étant donné que les leaders traditionnels du secteur automobile, à savoir le Japon, l'Europe et les Etats-Unis affichent un potentiel de croissance très limité et seront bientôt dépassés par les Chinois et les Indiens, l'Amica estime que, le Maroc devrait orienter sa démarche marketing vers les pays à fort potentiel de croissance.