Les parlementaires ont voulu respecter la nouvelle procédure constitutionnelle jusqu'au bout, qui leur permet de convoquer le président du gouvernement. Avant de clôturer la session, donc, il s'agissait pour eux d'aborder à nouveau la question qui préoccupe l'Exécutif : l'impact de la crise sur les finances de l'Etat. Avant de partir en vacances, Benkirane est passé lundi devant l'assise parlementaire de sa majorité pour tenter d'apporter d'autres précisions sur les principales mesures destinées à contourner l'impact de la crise de l'UE, qui seront intégrées dans le projet de la loi de finances 2013. «Entre sa popularité et l'équilibre budgétaire, le gouvernement dit ne pas avoir trop hésité à choisir d'épargner les caisses de l'Etat», explique un député de la majorité. L'ordre du jour de l'ultime séance mensuelle des questions adressées au chef de gouvernement a montré que l'ordre des urgences pour le gouvernementa bien changé. Pour l'Exécutif, il s'agit aujourd'hui de se focaliser davantage sur l'atténuation de la crise vécue par nos principaux partenaires économiques, la lutte contre l'économie de rente ou encore l'amélioration de l'offre marocaine en matière d'export. Il est sur la défensive et doit préparer pour la rentrée un plan d'action qui réponde aux attentes des opérateurs économiques. Un bilan mitigé Les députés restent pour leur part partagés sur le bilan des 3 sorties du président du gouvernement devant la 1re Chambre. Le fiasco de la première rencontre au sein de la Chambre des conseillers n'a pas été le dernier épisode tendu entamé entre les partis de la majorité et ceux de l'opposition dans les deux Chambres, qui fonctionnent jusqu'à présent avec deux règlements intérieurs faiblement harmonisés. L'absence d'un calendrier précis pour le renouvellement de la Chambre des conseillers a pesé lourd sur l'impact souhaité par la tenue des séances mensuelles de manière séparée au sein les deux Chambres. Benkirane aura par conséquent à «cohabiter» avec l'opposition du PAM, du RNI, de l'UC, mais surtout des syndicats, dont deux formations importantes que sont la CDT et la FDT sont bien représentées et attendent le prochain round du dialogue social pour monter au créneau. «Le dialogue social a été implicitement présent», souligne Mohamed Daidia, député du groupe fédéral, qui s'attend à «un débat franc du chef de gouvernement sur les enjeux du dialogue social, qui doit dorénavant concerner la sauvegarde du pouvoir d'achat des ménages». En l'absence d'un calendrier pour l'organisation des prochaines élections, la période transitoire risque encore de jouer de mauvais tours au gouvernement à la prochaine rentrée d'octobre, avec des réponses claires sur le calendrier politique. D'un autre point de vue, les députés demandent de revoir les mécanismes de réponse des ministres à leurs questions écrites. Les données des deux Chambres montrent en effet que sur les 740 questions posées, 291 ont eu des réponses dans les délais.