Ce qui se passe en Tunisie devrait interpeller toute l'élite marocaine et tous ceux qui aspirent à un Maroc stable et serein. Or, ce qui se passe sur le terrain, sous couvert de calculs politiciens ou d'intérêts économiques démesurés, est porteur de risques. Un fait palpable à plus d'un titre. Sur le plan politique, un PAM à l'appétit grandissant tire sans ménagement ni visibilité, sur deux poids lourds : le PJD et l'Istiqlal. Ce dernier réplique et passe à l'offensive, quitte à ce que Laâyoune brûle. Aujourd'hui, il accuse indirectement le ministre de l'Intérieur de n'avoir pas su gérer les dizaines de Sahraouis infiltrés parmi les «rescapés» des camps de Tindouf! Une accusation qui ne devrait pas être hasardeuse, puisque le chef de file du PI est lui-même le Premier ministre. Quelle que soit la vérité, l'un des deux hommes devrait démissionner, pour sauvegarder un semblant de crédibilité à notre vie politique. Quant au PJD, il crie au scandale et accuse le PAM d'être derrière l'arrestationde l'un de ses membres influents. Pour compléter le décor, le parti de Benkirane menace de remuer ciel et terre pour laver son honneur. Sur le plan économique, le climat du business est dominé par des pratiques pour le moins suspectes. Les exemples sont légion. Ceux qui croient que ces indices ne signifient rien se trompent ou feignent de ne rien comprendre. Au Maroc, nous avons la chance d'avoir un régime stable et légitime, un atout majeur, envié, dans une zone géographique très mouvementée. Il appartient à nos élites économiques et politiques de capitaliser sur cet acquis et d'assumer pleinement leurs responsabilités. Le rendez vous de 2012 s'annonce des plus detérminants.