Les secteurs de Batha, Bouananiya, Lablida et Lamteyine sont au cœur d'un nouveau plan de mise à niveau pour améliorer le cadre de vie et dynamiser les activités économiques de l'ancienne médina. Ce programme, financé à hauteur de 14,9 MDH, permettra de consolider les édifices menaçant ruine et de protéger le patrimoine ainsi que les résidents. L'Agence pour le développement et la réhabilitation de la ville de Fès (ADER-Fès) a lancé un nouveau plan d'action destiné à la consolidation et à la restauration des bâtiments présentant un risque d'effondrement au sein de l'ancienne médina. Le plan, qui cible spécifiquement quatre quartiers historiques, a pour objectif premier de neutraliser les dangers imminents pour la sécurité des résidents et des visiteurs. Une enveloppe budgétaire globale de 14,9 MDH est mobilisée pour financer ces interventions d'urgence. L'opération est structurée en deux lots distincts pour une meilleure efficacité sur le terrain. Le premier lot, doté d'un budget de 7,8 MDH, se concentrera sur les secteurs de Batha et Bouananiya. Le second lot, avec une allocation de 7,1 MDH, couvrira les zones de Lablida et Lamteyine. Cette démarche vise à apporter une réponse structurée et technique à la dégradation de l'habitat ancien, un enjeu majeur pour la préservation humaine et patrimoniale du cœur historique de la ville. 14,9 MDH pour la prévention des risques La prescription des projets détaille un protocole d'intervention visant à garantir une exécution sécurisée et durable des travaux. Les prestations attendues couvrent l'ensemble du processus de consolidation, depuis les mesures préventives jusqu'à la restauration finale. Les opérations incluent l'étaiement des structures fragilisées pour prévenir tout effondrement durant le chantier, ainsi que la démolition contrôlée des éléments jugés trop dégradés pour être conservés. Un volet important est consacré à la reprise en sous-œuvre, technique fondamentale pour renforcer les fondations et assurer la stabilité à long terme des édifices. Le périmètre des travaux s'étend au-delà du bâti lui-même. Le plan d'action intègre la réfection des réseaux d'assainissement traditionnels et des canalisations d'eau, dont les défaillances sont souvent une cause directe des infiltrations et de la fragilisation des murs. La reconstruction des maçonneries et des planchers se fera dans le respect des techniques et des matériaux locaux, afin de préserver l'authenticité architecturale. Le programme impose également une gestion stricte des gravats et des déchets, dont l'évacuation sera organisée pour minimiser les nuisances dans le tissu urbain dense et complexe de la médina. Quatre secteurs ciblés La conduite de ce programme est assurée par l'ADER-Fès, qui agit en tant que maître d'ouvrage délégué sous l'égide du ministère de l'Intérieur. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la Convention de Partenariat 2020-2024, qui vise à améliorer le cadre de vie et à dynamiser les activités économiques de l'ancienne médina. Le plan d'action pour les bâtisses menaçant ruine constitue ainsi un pilier de cette stratégie globale de réhabilitation. La sélection des édifices prioritaires relève de la compétence du Comité de vigilance et de gestion des risques (CVGR), précisent les responsables de l'ADER. Cet organe a pour mission d'identifier et d'évaluer les bâtiments présentant les dangers les plus immédiats, permettant ainsi de cibler les interventions là où l'urgence est la plus grande. En se concentrant sur les quatre secteurs de Batha, Bouananiya, Lablida et Lamteyine, l'ADER-Fès veut assurer une approche coordonnée des chantiers. Cette organisation logistique est essentielle pour mener à bien des travaux complexes dans un environnement à l'accessibilité limitée, tout en assurant la protection du patrimoine et la sécurité de la population. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO
