Le ministère de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences a donné, lundi à Rabat, le coup d'envoi du programme national Tadaroj, une initiative visant à généraliser la formation professionnelle par apprentissage dans des secteurs clés de l'économie. Objectif : insérer 100.000 jeunes chaque année sur le marché du travail, tout en valorisant les métiers traditionnels et les compétences locales. Le programme national «Tadaroj», lancé officiellement lundi 27 octobre à Rabat, ouvre un nouveau chapitre pour l'inclusion des jeunes sur le marché du travail. Porté par le ministère de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, ce projet vise à former 100.000 stagiaires par an d'ici 2026, à travers une formation en alternance, orientée vers les secteurs clés de la production et des services. L'artisanat, premier secteur à entrer dans la mise en œuvre du programme, a donné lieu à la signature d'accords exécutifs entre le ministère, les 12 chambres régionales d'artisanat, et quatre associations gestionnaires de centres de formation. Objectif : renforcer l'offre dans les métiers artisanaux productifs et de services, tout en assurant la transmission des savoir-faire traditionnels aux jeunes générations. S'exprimant lors de cette cérémonie, le ministre Younes Sekkouri a souligné que «Tadaroj» s'inscrit dans les Hautes Orientations Royales en matière de formation et d'emploi des jeunes. Il a rappelé qu'un diagnostic du marché du travail révèle une inadéquation importante : 66 % des chômeurs ne sont pas diplômés, et seulement 25.000 bénéficient actuellement d'une formation par apprentissage. «Tadaroj» entend combler ce déficit en ouvrant l'accès à 200 métiers, dont 80 relevant de l'artisanat. Le dispositif inclut également une revalorisation significative des moyens alloués : les centres de formation voient leurs subventions augmenter de 20 %, les bourses annuelles atteignent désormais 5.000 dirhams par stagiaire, tandis que les indemnités des formateurs passent à 300 dirhams par jeune encadré. Une dynamique qui veut rendre l'apprentissage plus attractif et plus équitable. Pour le secrétaire d'Etat à l'Artisanat, Lahcen Essaadi, ce programme vient répondre aux besoins criants en main-d'œuvre qualifiée dans un pays en pleine transformation économique et technologique. Il met aussi en avant l'enjeu patrimonial : «Former des jeunes aux métiers artisanaux, c'est aussi garantir la survie de notre patrimoine culturel vivant». Aujourd'hui, le réseau de l'artisanat comprend déjà 67 centres et plus de 100 annexes, avec environ 30.000 stagiaires inscrits pour l'année 2025-2026. Et le mouvement ne fait que commencer : dans les prochains jours, d'autres secteurs comme l'agriculture, la pêche, le tourisme, la solidarité, la jeunesse ou encore les services publics seront intégrés au programme via des conventions avec les ministères concernés, l'OFPPT et l'ANAPEC. Sami Nemli / Les Inspirations ECO